Quand trois points séparent le second du sixième, que cinq points séparent le huitième d’une place de barragiste, les derniers rendez-vous coûtent cher. Ce sera le cas pour une 14e journée qui loin d’être décisive peut prendre des airs de tournant.

A l’heure d’affronter un éliminé, on aurait pu imaginer voir l’Argentine se présenter à l’Hernando Siles en pleine confiance notamment suite à sa victoire si précieuse face au Chili. Il n’en est finalement rien. Passant son temps à évoquer l’altitude comme principal rival (futur prétexte ?), El Patón Bauza a rapidement averti qu’il ne faudrait pas s’attendre à voir une Argentine conquérante à La Paz, l’altitude dictant la nécessité de « d’endormir le match, de faire en sorte que le rythme soit lent. Nous savons qu’ils vont chercher à mettre de la vitesse afin que l’Argentine souffre durant les 20-25 dernières minutes, nous allons chercher à faire l’exact opposé…Nous devrons jouer un match intelligent au cours duquel la possession sera essentielle. Se ruer à l’attaque serait une folie. » Un discours non dénué de sens mais qui laisse entrevoir une Argentine sur la défensive et devrait donc une fois encore (surtout en cas de mauvais résultat) valoir à Bauza de s’attirer les foudres de tout un pays. D’autant que côté Verde, libérée de toute pression et désormais dirigée par son troisième sélectionneur en un an, la confiance est de mise. De Raldes annonçant qu’il « est possible de répéter le 6-1 » à un Pablo Escobar qui avertit que « si on est bien, on peut causer des dégâts à l’Argentine », la confiance est de mise. Et Mauricio Soria d’ajouter « nous nous sommes parfaitement préparés pour jouer un grand match face à l’Argentine, l’équipe est prête. » L’Albiceleste est prévenue.
Du côté des joueurs
Pour mieux casser le rythme, Bauza dégaine un 4-3-3 avec pour la première fois, le tant attendu Guido Pizarro, homme clé de Tigres. Mais la grande incertitude côté Argentine reste Lionel Messi. Non pas que l’astre du Barça souffre d’une quelconque douleur, mais les images diffusées en fin de partie face au Chili ont conduit à une enquête de la FIFA pour insultes envers l’assistant brésilien de la rencontre. Cette enquête a ainsi débouché sur une suspension du 10 argentin pour quatre matchs et fait déprimer les hinchas albicelestes. La question était donc désormais de savoir qui prendra la place de Messi devant, les pronostics se tournèrent un temps vers el Kun. , finalement, Bauza a tranché, ce sera Ángel Correa. Du côté de Mauricio Soria, le choix s’est fait dans un plus grand calme. El Loco devrait largement s’appuyer sur les joueurs de The Strongest pour composer son onze, laissant le seul Marcelo Moreno devant alimenté par un trio Escobar – Arce – Chumacero. Une certitude, alors que l’Hernando Siles est annoncé plein comme un œuf, l’Argentine se retrouve engagée dans un sacré traquenard, un véritable obstacle qui se dresse sur sa route vers la Russie.
Compos probables
Bolivie : Lampe en la portería; una línea de cuatro con Bejarano, Raldes, Zenteno y Flores, en la defensa; Wayar y Castro, en la contención y Chumacero, Escobar y Arce como volantes ofensivos. El delantero en solitario será Martins
Argentine : Sergio Romero; Facundo Roncaglia, Mateo Musacchio, Ramiro Funes Mori, Marcos Rojo; Enzo Pérez, Guido Pizarro, Ever Banega, Ángel Di María; Ángel Correa, Lucas Pratto.

En danger après sa défaite au Paraguay, l’Equateur n’a d’autre choix que celui de rebondir immédiatement sous peine de se retrouver en danger alors qu’il a longtemps semblé à l’abri de toute mauvaise surprise. Pour sa rassurer, la Tri peut compter sur son excellent bilan à domicile, 4 victoires, un nul, une défaite, et ne se montre pas plus affolée que cela comme en témoigne son gardien Esteban Dreer qui savait « que tout va se jouer jusqu’à la dernière seconde. » Reste que furieux de la prestation des siens, Gustavo Quinteros a d’abord énuméré ce qui avait fait défaut à sa Tri au Paraguay « nous avons manqué d’intensité, attaqué trop lentement et offert les buts à nos adversaires » avant de rappeler le danger que représente une Colombie « qui joue très bien depuis que José [Pekerman] est à sa tête. » Une Colombie qui peut profiter du déplacement à Quito pour sortir grand vainqueur de ces deux journées de mars. Après s’être replacée dans le top 5, la Colombie peut en effet, en cas de victoire, mettre l’Equateur à quatre points et venir titiller l’Uruguay à la seconde place du groupe. Si la Colombie n’a plus gagné à Quito depuis 20 ans, el Profe n’entend pas pour autant défendre un point : « notre nature n’est pas de défendre et ce ne serait pas la bonne solution. »
Du côté des joueurs
Après le match raté face au Paraguay, Gustavo Quinteros va-t-il remanier son groupe pour essayer de lui donner un coup de fouet ? Si les derniers entraînements n’ont pas été accessibles à la presse, laissant ainsi planer l’incertitude, les informations qui ont filtré laissent plutôt augurer de quelques retouches très légères, Matías Oyola et Ángel Mena prenant place au milieu quand Mario Pineida serait la surprise du chef prenant place d’un joueur jusqu’ici intouchable, Juan Carlos Paredes. Pris dans la tourmente d’une photo sur laquelle il fait un doigt d’honneur à la presse, James ne sera pas menacé par son coach qui, interrogé à ce sujet en conférence de presse, a préféré repousser la question en affirmant qu’il n’avait pas vu celle-ci. Privé de Luis Muriel, el Profe en profite pour quelques retouches, donnant sa chance à Duván Zapata devant et laissant entendre qu’on pourrait voir Miguel Borja en cours de match. Pour le reste, le onze aligné face à la Bolivie devrait être reconduit.
Compos probables
Equateur : Esteban Dreer; Mario Pineida, Arturo Mina, Luis Caicedo, Walter Ayoví; Jefferson Orejuela, Matías Oyola, Antonio Valencia, Ángel Mena; Enner Valencia, Felipe Caicedo.
Colombie : David Ospina; Juan Cuadrado, Yerry Mina, Cristian Zapata, Pablo Armero; Mateus Uribe, Carlos Sánchez; James Rodríguez, Macnelly Torres; Carlos Bacca, Duván Zapata.

Rattrapé par le Pérou après avoir livré une prestation une fois encore convaincante, le Venezuela se prépare à affronter un Chili grandissime favori du choc prévu au Monumental. « Le Chili est une sélection qui possède un énorme collectif, c’est l’une des meilleures sur ce point, » a ainsi souligné Rafael Dudamel en conférence de presse. « Nous allons affronter une sélection qui possède un style de jeu qui lui est propre, » a ainsi souligné le sélectionneur de la Vinotinto avant de rappeler, non sans malice la victoire historique de sa sélection au Nacional en 2001. Mais ce match revêt une autre importance pour le Venezuela, il s’agit de continuer à préparer l’avenir : « ce n’est pas facile de vivre avec le fait d’être derniers. Mais notre objectif est de nous projeter sur la Coupe du Monde au Qatar en 2022 en potentialisant nos u20. » La Coupe du Monde 2022 en revanche n’est pas encore à l’ordre du jour pour le Chili. Tombée à Buenos Aires, la Roja est obligée de rebondir rapidement pour reprendre place dans le groupe des qualifiés. Juan Antonio Pizzi ne cède pas encore à la panique, rappelant qu’il est toujours « optimiste » et surtout que son équipe n’est que rarement mise en danger « lors de la plupart de nos matchs, nous avons soumis nos rivaux à jouer d’une certaine façon. Nous les avons obligés à lutter plutôt que jouer. Notre intention est de toujours soumettre notre rival, jouer le plus souvent dans son camp. Si nous y parvenons, nous nous faciliterons le match. » Ces certitudes dans le jeu ne cachent pas la méfiance envers la vitesse des attaquants et des joueurs de couloirs que tient la Vinotinto, mais Pizzi n’a ainsi montré pas l’once d’un doute, certains que son équipe prendra les trois points qui les remettra « dans la course au mondial. »
Du côté des joueurs
Pour gagner, Pizzi a décidé d’opter pour un 4-3-3 ultra-offensif, préférant ainsi adjoindre une pointe à ses deux flèches Alexis Sánchez et Eduardo Vargas. L’hésitation a longtemps porté sur l’identité de cet avant-centre qui viendrait s’insérer dans ce dispositif. Alors que nombreux étaient ceux à imaginer voir entrer l’homme en forme du moment Nico Castillo, le choix de Pizzi s’est porté sur le local de l’étape, Esteban Paredes. El Tanque aura donc pour mission de faire trembler les filets dans son jardin et deviendra ainsi le septième joueur plus âgé de l’histoire de la sélection tout en cherchant à préserver sa bonne fortune en sélection, il avait été notamment l’unique buteur de la victoire face à l’Uruguay qui avait relancé le Chili dans la course à la Coupe du Monde 2014. Autre motif d’inquiétude côté Chili, le spectre de la suspension. Ils sont en effet 11 à être sous le coup d’une suspension en cas de nouvel avertissement (Claudio Bravo, Mauricio Isla, Gonzalo Jara, Enzo Roco, Charles Aránguiz, José Pedro Fuenzalida, Pedro Pablo Hernández,Felipe Gutiérrez, Nicolás Castillo, Alexis Sánchez, Eduardo Vargas. Du côté de Rafael Dudamel, privé de Yefferson Soteldo, « local » de l’étape, c’est à nouveau un mélange d’expérience et de jeunesse qui foulera la pelouse du Monumental. Peu de surprises au final et toujours une opération construction riche en promesses.
Compos probables
Chili : Claudio Bravo; Mauricio Isla, Gary Medel, Gonzalo Jara, Jean Beausejour; Charles Aránguiz, Hernández, Arturo Vidal; Eduardo Vargas, Esteban Paredes, Alexis Sánchez.
Venezuela : Wuilker Faríñez; Alexander González, Wilker Ángel, Mikel Villanueva, Rolf Feltscher; Jhon Murillo, Tomás Rincón, Alejandro Guerra, Rómulo Otero; Darwin Machís, Salomón Rondón.

Invaincu à domicile depuis le début des éliminatoires, à un rien d’une qualification assurée, le Brésil semble intouchable à l’heure d’accueillir le Paraguay. C’est donc un miracle que vient chercher l’Albirroja même si Chiqui Arce se montre confiant et sûr de son plan : « Nous allons devoir les frapper avec nos armes, l’objectif sera de rester bien positionné et dès la récupération, exploiter la vitesse de nos attaquants pour aller de l’avant. » Autrement dit, le Paraguay devrait se retrouver dans une position qu’il affectionne particulièrement, celle d’attendre pour mieux contrer. Il ne faut surtout pas s’attendre à un quelconque excès de confiance côté Brésil. Si Tite s’est montré heureux des performances actuelles de sa sélection, il a immédiatement rappelé le danger que représentait l’adversaire du soir. « Sur le plan tactique, ils alternent pression haute, basse et médiane. Leur pression haute te pousse à l’erreur, leur pression basse est concentrée, permet une transition rapide vers le contre. » De quoi donc rappeler tout le monde à bien rester concentré pendant que Neymar ne tarissait pas d’éloges au sujet de son sélectionneur. La merveille de la Seleção a ainsi indiqué à la presse ce que Tite avait changé à la tête de la sélection : « les joueurs ne sont pas si différents, juste notre manière de jouer. Maintenant nous jouons au football. » Un football dont le Brésil aura besoin pour s’offrir trois nouveaux points.
Du côté des joueurs
Défendre pour mieux contrer. Stratégie simple et donc schéma en adéquation côté Arce. Le technicien paraguayen va donc planter une équipe qui aime le duel et faire reposer ses offensives sur la vitesse et la technique des Derlis González, Miguel Almirón et autres Ángel Romero. En espérant que cela suffise pour mettre à mal l’édifice brésilien construit par Tite. Côté Brésil, la première nouvelle est le retour du brassard autour du bras de Neymar. Peu de surprises à attendre dans le onze de départ pour le Brésil, seul Dani Alves étant remplacé à son poste par Fagner. Pour le reste, du grand classique, on retrouvera l’équipe qui a balayé l’Uruguay la semaine dernière.
Compos probables
Brésil : Alisson; Fagner, Marquinhos, Miranda, Marcelo; Casemiro, Renato Augusto, Paulinho, Coutinho, Neymar, Firmino.
Paraguay : Antony Silva; Bruno Valdez, Paulo Da Silva, Darío Verón, Junior Alonso; Derlis González, Cristian Riveros, Rodrigo Rojas, Miguel Almirón; Hernán Pérez, Ángel Romero.

Une défaite et le danger se rapproche. Ecrasé au Centenario, l’Uruguay se retrouve désormais de nouveau menacé par une folle meute de poursuivants, meute à laquelle le Pérou aimerait se mêler, ayant gâché une opportunité par le nul ramené du Venezuela. Un danger dans le Maestro Tabárez rappelant à quel point « le Pérou est une équipe qui a réalisé de grands matchs. Le match à Montevideo a été très difficile et a basculé d’un rien. » Reste que le Pérou souffre pour l’instant du défaut de n’avoir pu s’offrir un « gros » chez lui. Accroché par l’Argentine, battu par le Brésil, la Blanquirroja joue probablement sa dernière carte ce soir à Lima, une défaite l’éloignant quasiment de la course à la Russie. Reste que les Péruviens s’attendent à un match compliqué comme en témoigne Paolo Guerrero : « L’Uruguay est un rival difficile, nos derniers affrontements ne se sont pas bien passés. Mais nous sommes dans un nouveau cycle, une autre histoire et nous avons entre nos mains la possibilité de remontrer et d’accrocher une chance d’aller à la Coupe du Monde. » La presse péruvienne a en effet sorti les calculatrices et il semble établi que 27 points permettront d’aller à la Coupe du Monde. Autrement dit, il manque 12 points à la Blanquirroja qui accueille trois fois sur les cinq derniers matchs. Le calcul est donc simple.
Du côté des joueurs
Privé de Christian Ramos suspendu, el Tigre Gareca fera confiance à Miguel Araujo en défense. Avec la titularisation annoncée de Joel Sánchez en lieu et place de Renato Tapia. Ce seront les deux seules modifications par rapport au onze qui a ramené un point du Venezuela. « Je ne crois pas que sa seule présence résoudra les problèmes que nous avons connus lors de la dernière rencontre mais il est évident qu’il est un joueur très influent sur le rendement de l’équipe. » Si el Maestro a voulu pondérer le tout, la principale bonne nouvelle pour l’Uruguay est bien évidemment le retour de Luis Suárez. Le Pistolero du Barça ne sera pas le seul retour dans le onze Celeste. Dans les buts, Fernando Muslera reprend sa place, José María Giménez revient également en défense centrale alors que Tata González pourrait prendre la place d’Arevalo Rios au milieu, celle de Cebolla Rodríguez étant mise en balance avec la possibilité de voir Nico Lodeiro à l’organisation du jeu.
Compos probables
Pérou : Pedro Gallese, Aldo Corso, Alberto Rodríguez, Miguel Trauco, Miguel Araujo, Joel Sánchez, Yoshimar Yotún, Edison Flores, André Carrillo, Christian Cueva, Paolo Guerrero.
Uruguay : Fernando Muslera; Maximiliano Pereira, Diego Godín, José María Giménez, Gastón Silva; Carlos Sánchez, Álvaro González, Matías Vecino, Cristian Rodríguez; Luis Suárez, Edinson Cavani



