Cinquième journée de l’Hexagonal final, celle qui fait basculer l’Amérique du Nord dans sa dernière moitié du chemin vers la Russie. Pendant que le Mexique peut s’assurer un pas quasi décisif, la lutte promet d’être grande derrière, les cinq autres équipes jouant gros cette nuit.

Le nul concédé à Panamá n’a pas permis aux USA de reprendre leur destin en main. Pire, à l’heure d’accueillir Trinidad y Tobago, les hommes de Bruce Arena se retrouvent dans l’obligation absolue de s’imposer sous peine de sortir de la zone de qualification. D’autant que le sélectionneur américain ne s’est pas privé de quelques sorties assez dures envers son prédécesseur, fustigeant notamment le fait que « de trop nombreux joueurs étaient appelés pour quelque raison de partout dans le monde avec aucune cohérence » (Klinsi appréciera). Il ne faudra donc pas se rater, le retour de bâton pouvant être terrible suite à de tels propos. Le danger est pourtant bien réel. Depuis l’arrivée de Dennis Lawrence, les Soca Warriors ont retrouvé une dynamique, à peine perturbée par une injuste défaite à Port of Spain face au Mexique lors de la journée précédente. Et Lawrence d’avoir déjà son plan en tête : miser sur la faiblesse des USA sur les coups de pied arrêtés. La mission survie s’annonce tout de même compliquée pour les Soca Warrios qui n’ont plus inscrit le moindre but face aux USA depuis celui de Dwight Yorke en octobre 2008, un soir de victoire à domicile en éliminatoire de la Coupe du Monde 2010. Pire, ils n’ont plus marqué sur le sol américain depuis un match de Gold Cup 1996 et la dernière fois que TyT a pris un point sur le sol US en éliminatoire de Coupe du Monde, c’était en 1989 lors d’un match nul 1-1 en Californie.
Du côté des joueurs
Levi Garcia, Willis Plaza, Jomal Williams et Akeem Roach blessés, Cordell Cato écarté pour raisons disciplinaires, Dennis Lawrence avait convoqué 24 joueurs en vue des éliminatoires et va ainsi piocher dans ce groupe pour construire l’équipe qui tentera de résister aux USA, un groupe qui compte bien évidemment quelques habitués de la MLS, Joevin Jones, Kenwyne Jones, Kevin Molino, Mekeil Williams. Côté américain, Bruce Arena n’est pas du genre à tenter des paris pour un match de Coupe du Monde. John Brooks ayant montré quelques signés d’irrégularité, et souvent pris sur coups de pied arrêtés (souvenez-vous, le point faible des américains d’après Lawrence), le sélectionneur US devrait opter pour un axe central González – Cameron. Devant lui, du grand classique, à un Jermaine Jones près, Bradley, Bedoya, Pulisic devant servir à alimenter l’énorme duo Altidore – Dempsey, ce dernier pouvant détrôner Landon Donovan en cas de but cette nuit.
Compos probables
USA : Tim Howard; DeAndre Yedlin, Geoff Cameron, Omar González, Jorge Villafaña; Darlington Nagbe, Michael Bradley, Alejandro Bedoya, Christian Pulisic; Clint Dempsey, Jozy Altidore.
Trinidad y Tobago : Jan Williams, Carlos Edwards, Radanfah Abu Bakr, Curtis Gonzalez, Mekeil Williams, Joevin Jones, André Boucaud, Khaleem Hyland, Kevin Molino, Shahdon Winchester, Kenwyne Jones.

La réception du Honduras marque pour le Mexique le début d’un marathon estival. Car le Tri enchaînera ensuite avec la réception des USA, la Coupe des Confédérations et terminera par la Gold Cup. De quoi alimenter l’été des supporters et amateurs de football aztèque, de quoi lancer Juan Carlos Osorio vers de nombreux et dangereux défis. Alors le technicien a annoncé la couleur, il veut deux victoires à domicile en éliminatoires « pour engranger le maximum de confiance en vue de la Coupe des Confédérations ». Souhait d’autant plus important qu’en cas de 6/6, le Mexique sera quasiment qualifié. Alors, le Honduras n’apparait pas comme un énorme obstacle pour Osorio qui a été jusqu’à déclarer « avoir observé cette équipe » mais croit « avoir la possibilité de remporter ce match. » Attention à l’excès de confiance tout de même. Même si après le succès en Copa Centroamericana, Jorge Luis Pinto et sa bande n’avaient pas réussi à concrétiser lors de la réception du Costa Rica. Conséquence, le déplacement au Mexique s’annonce déjà comme un tournant dans la course à la qualification directe voire même à la place de barragiste. Car même si les USA suivront pour défier le leader, le Honduras n’a plus aucune marge de manœuvre, sa cinquième place étant même menacée par Trinidad y Tobago. Pourtant pour l’ambition, il faudra repasser. En conférence de presse d’avant-match, Pinto a clairement annoncé que « le Mexique est ultra favori, ils ont de tels joueurs qu’ils vont entrer sur le terrain avec l’obligation de gagner, » l’objectif étant affiché : « j’aimerais gagner mais un nul sera tout aussi important pour nous. » Le Tri est prévenu, les Catrachos vont venir pour défendre.
Du côté des joueurs
Alors, côté Honduras, José Luis Pinto devrait aligner une équipe regroupée autour d’une défense à cinq. Reste que le sélectionneur doit faire avec les absences de Roger Espinoza et Andy Najar, blessés et des états de forme bien différents dans son groupe. Romell Quioto diminué par une blessure contractée avec Houston, Boniek Garcia et Alberth Elis arrivés tardivement, la tête est clairement au match suivant, celui qui verra la H se rendre au Panamá pour y jouer ce qui sera alors, et ce, quel que soit le résultat au Mexique, sa dernière chance de qualification directe. Côté Mexique, le groupe est au complet ou presque, Andrés Guardado étant forfait car pas encore à 100%. Juan Carlos Osorio d’ajouter « si c’était une finale, il jouerait mais comme ce n’en est pas une, je préfère le laisser au repos en vue des prochains matchs. Il en est de même pour Márquez qui se porte bien mais que je préfère laisser au repos. » On devrait ainsi avoir une formation assez proche de celle qui a tranquillement vaincu l’Irlande la semaine passée en amical.
Compos probables
Mexique : Rodolfo Cota; Carlos Salcedo, Diego Reyes, Héctor Moreno, Jesús Gallardo; Jonathan Dos Santos, Héctor Herrera, Jesús Corona, Carlos Vela, Raul Jiménez, Javier Hernández.
Honduras : Donis Escober, Brayan Beckeles, Jhonny Palacios, Maynor Figueroa, Henry Figueroa, Emilio Izaguirre, Alfredo Mejía, Jorge Claros, Mario Martinez, Erick Andino, Alberth Ellis.

Tentant de suivre le rythme imposé par le Mexique, Costa Rica et Panamá vont se croiser pour clore la nuit nord-américaine avec, comme le veut la tradition, malheur au vaincu qui pourrait voir sa place dans le top 3 menacée par une défaite. Le défi est de taille pour les Canaleros puisque le Costa Rica n’a jamais perdu face à une équipe centroaméricaine depuis l’inauguration de son Estadio Nacional en 2011. Pire, Panamá ne s’est imposé qu’à deux reprises en éliminatoires, la dernière fois il y a 25 ans. Pourtant, Óscar Ramírez se montrait particulièrement prudent en conférence de presse : « le Panamá est l’équipe qui a le plus progressé dans la CONCACAF grâce notamment au travail de son sélectionneur. Ils possèdent une alliance d’une génération qui arrive à son cycle final et une nouvelle qui émerge. » Cette crainte de l’adversaire est sans doute liée aux dernières performances des Canaleros et surtout de leur confiance. A l’image de leur sélectionneur Hernán Darío Gómez qui, tout en rappelant que sa sélection était devant une qualification historique, a insisté sur le fait que son équipe « est bien et tranquille. Ce jeudi nous seront quelque peu nerveux mais je suis content de voir mes joueurs bien jouer. » L’actuel sélectionneur a en effet changé les mentalités comme l’a confessé Gabriel Gavilán Gómez devant la presse : « en quelques années, notre sélectionneur a tout changé pour faire en sorte de nous amener à la Coupe du Monde. » Une Coupe du Monde qui passe par un résultat en terres hostiles avant d’accueillir le Honduras, autre candidat direct.
Du côté des joueurs
Une fois de plus, Óscar Ramírez devrait opter pour son prudent 5-4-1, schéma destiné à engranger des points. Si l’animation semble connue d’avance, il y a cependant quelques incertitudes, la plus grande étant de savoir si Ronald Matarrita pourra tenir son poste sur le côté gauche. Eloigné des terrains pendant cinq semaines, le joueur de NYCFC manque certainement de rythme et pourrait être suppléé par Bryan Oviedo. L’autre incertitude est devant, Johan Venegas, Ariel Rodríguez, Marcos Ureña et Joel Campbell luttant pour la seule place en pointe. Pour le reste, du classique avec le récent champion d’Europe Keylor Navas dans les buts. Côté Canaleros, les grands changements s’effectueront devant avec un nouveau duo d’attaque formé pour l’occasion, Ismael Díaz, 20 ans, venant prendre place aux côtés de Luis Tejada. Un pari assumé par Hernán Darío Gómez qui décrit ainsi « un grand joueur capable de marquer des buts. » Une fois encore, de quoi donner un surplus de confiance à un gamin évoluant à Porto et préféré aux expérimentés Gabriel Torres (10 buts en sélection) et Blas Pérez (39 buts en sélection).
Compos probables
Costa Rica : Keylor Navas, Cristian Gamboa, Jean Carlos González, Johnny Acosta, Kendall Watson, Bryan Oviedo, Randall Azofeifa, Celso Borges, Bryan Ruiz, Cristian Bolaños, Johan Venegas.
Panamá : Jaime Penedo; Adolfo Machado, Román Torres, Fidel Escobar, Luis Ovalle; Gabriel Gómez, Anibal Godoy, Armando Cooper, Alberto Quintero; Ismael Díaz, Luis Tejada.



