Si l’affaire se jouera à trois dans le groupe B, on connait déjà un qualifié issu du groupe A. Seul au monde, l’Iran a assis sa domination sur le groupe et laisse Corée du Sud, Ouzbékistan et Syrie se battre pour les miettes.
L’Iran sans concurrence, la Corée du Sud en danger
En accueillant l’Ouzbékistan à l’Azadi Stadium, l’Iran de Carlos Queiroz pouvait définitivement valider son billet pour la Coupe du Monde 2018 et ainsi devenir le troisième qualifié après le pays hôte et le Brésil. Alors, devant ses supporters, la Team Melli a livré une nouvelle démonstration de sa supériorité sur les autres équipes de son groupe. Sardar Azmoun ouvrait le score en milieu de premier acte parfaitement servi par Alireza Jahanbaksh au cœur de la défense ouzbèke et lançait ainsi parfaitement une soirée de célébrations. Les joueurs de Queiroz ne laissaient aucun espace aux Loups Blancs venus du Nord et déroulaient parfaitement, exposant ce mélange de discipline collective et de talent individuel. Aussi lorsque Masoud Shojaei manquait son penalty en début de seconde période, la pression ne se faisait pas pour autant ressentir. L’Iran dominait et allait finir par sceller sa victoire sur une percée individuelle de Taremi qui laissait Lobanov sans défense. Avec 20 points pris sur 24, huit buts inscrits et aucun encaissé, l’Iran s’est promené dans son groupe, il sera présent en Russie en 2018, récompense méritée pour l’excellent travail du trop peu médiatisé Carlos Queiroz à leur tête.
Avec la défaite de l'Ouzbékistan, la Corée du Sud avait l'occasion de prendre quatre points d'avance sur la troisième place en cas de succès face au Qatar. Avec son habituel 4-1-4-1, Uli Stielike alignait une équipe prometteuse sur le papier. On pensait que Lee Jae-sung allait prendre le contrôle du jeu et l'organiser alors que Hwang Hee-chan était aligné en pointe. Malheureusement, une nouvelle fois, la stratégie sud-coréenne était d'envoyer de long ballon dans l'axe sur Hwang Hee-chan. Cette stratégie ne fonctionne pas depuis le début des qualifications mais est toujours appliquée. Uli Stielike avait pourtant déclaré ne plus vouloir utiliser cette façon de jouer et n'avait pas sélectionner Kim Shin-wook dans cette optique. Résultat, l'équipe est coupée en deux, le milieu de terrain est aux abonnés absents, les joueurs sont statiques ne proposant aucune solution pour le jeu au sol et Han Kook-young est celui qui doit faire le jeu (comprendre envoyer tout devant). Comme aucun ballon n'arrive à destination, les Guerriers Taeguk se mettent en danger sur les contres Qataris. Sur une perte de balle de Kwak Tae-hwi, Rodrigo Tabata lançait Akram Afif vers le but. Choi Chul-soon revenait pour couvrir et se voyait siffler inexplicablement une faute. Hasan Al Haydos se chargeait de sanctionner cette erreur en envoyant son coup franc au fond des filets (1-0). Les choses empiraient côté coréen puis Son Heung-min devait sortir du terrain après s'être fracturé l'avant-bras en retombant suite à un duel aérien. Malgré ce but concédé, aucune réaction, les longs ballons continuent d'affluer vers l'avant. Le début de seconde période est catastrophique et Akrim Afif joue un une-deux parfait avec Hasan Al Haydos pour ensuite tromper Kwoun Sun-tae. Le break était fait, la Corée du Sud dos au mur (2-0). Elle allait alors enfin se mettre à jouer. Lee Jae-sung prenait possession du jeu, les passes au sol se faisaient plus nombreuses, il y a plus de mouvement et les longs ballons ne se font plus dans l'axe mais sur les ailes, là où il y a des espaces. Sur un centre de Lee Jae-sung, Ki Sung-yueng égalisait (2-1) avant que Hwang Hee-chan ne vienne conclure une belle action d'une reprise de volée (2-2). La Corée du Sud revenait de loin et pensait avoir fait le plus dur. Sauf que la défense est toujours le talon d'Achille de cette équipe, encore plus en contre. Sur des mauvais placements de Choi Chul-soon et Kwak Tae-hwi, Hasan Al Haydos pouvait se retrouver en 1 contre 1 face à Kwoun Sun-tae. L'attaquant qatari ne tremble pas et donne le but victorieux à son équipe (3-2). Après avoir eu plusieurs occasions de revenir une nouvelle fois dans le match, les Guerriers Taeguk ne peuvent que s'incliner. Une défaite méritée lorsque l'on ne joue que 30 minutes. L'avenir de Stielike à la tête de l'équipe s'assombrit. La Korean Football Association pourrait enfin réagir et le limoger (ce qui aurait dû être fait depuis longtemps). Même si la Corée du Sud est toujours deuxième et maître de son destin, les deux matchs à venir face à l'Iran (domicile) et face à l'Ouzbékistan (extérieur) sont cruciaux. Terminer par un match à l'extérieur n'est d'ailleurs pas une bonne nouvelle pour la Corée du Sud qui comptabilise un nul et trois défaites en déplacement.
Derrière l’espoir est encore vivace même si pour certains, il tient au miracle. Revenu à cinq longueurs des Loups Blancs, le Qatar peut encore y croire même si l’affaire parait compliquée. Elle l’est encore plus pour la Chine qui est quasiment éliminée de la course à la Russie. La cause, un nul concédé face à la Syrie et un début de match raté qui voyait les Syriens ouvrir le score sur un généreux penalty (le ralenti montrant que Zeng Cheng n’avait pas touché Fahad Youssef) transformé par Mahmoud Almawas après un faux départ, l’arbitre de la rencontre estimant que ses coéquipiers avaient pénétré trop tôt dans la surface et ainsi demandé à le retirer. Ensuite, les hommes de Lippi se sont mis en route, ont commencé à contrôler la rencontre Gao Lin et Zhang Xizhe manquant quelques situations, Zhang Linpeng ratant d’un rien l’égalisation juste avant de rentrer aux vestiaires. La domination des Dragons chinois augmentait en seconde période et allait enfin se matérialiser au tableau d’affichage après un nouveau penalty généreux accordé pour une « faute » sur Zhang Linpeng. Gao Lin convertissait, la domination des hommes de Lippi redoublait. Sept minutes plus tard, Wu Xi était à la conclusion d’un superbe mouvement collectif et permettait à la Chine de prendre les devants. Le plus dur semblait fait, la belle opération en poche. Malheureusement une nouvelle décision arbitrale allait peser lourd lorsque l’arbitre de la rencontre, Amaar Aljenabi, accordait un coup franc généreux plein axe à la Syrie dans les arrêts de jeu. Car Ahmad Al Salih nettoyait la lucarne de Zheng Cheng, réduisant à néant les efforts des Dragons. Ce nul arrange la Syrie qui revient à trois points de la troisième place de l’Ouzbékistan à deux journées de la fin, et scelle ainsi presque définitivement les rêves mondiaux de la Chine. Les larmes de son capitaine Feng Xiaoting en fin de partie montrant l’ampleur de la désillusion.
Les Socceroos peinent, mais savourent, le Japon rate le coche
Enfin ! Le destin est relancé. Les joueurs d’Ange Postecoglou sont allés prendre trois points très précieux pour la suite des qualifications de la Coupe du Monde 2018. Une victoire compliquée, à cause d’une très bonne prestation de l’équipe d’Arabie Saoudite. Les Faucons étaient tout de suite mis dans l’ambiance, à l’image d’un Tomi Juric conquérant, allant presser sur chaque ballon passé au gardien adverse. L’attaquant du FC Luzern pouvait même ouvrir le score en déviant un dégagement du gardien. Ce n’était que partie remise puisque sur le raté suivant du portier, Al Mosailem, une glissade sur un dégagement, Tomi Juric contrôlait et frappait directement au but (1-0, 7ème). Ayant la possession sur l’ensemble du match, les Socceroos affichaient encore les mêmes lacunes qui leur avaient coûté déjà des points : une défense trop attentiste, des replis défensifs trop mous et des contre adverses précis. Ces erreurs pouvaient être expliquées par des choix, comme la titularisation de Trent Sainsbury, ayant joué moins d’un match en 6 mois avec l’Inter de Milan, dans la défense. L’égalisation des Verts arrivaient peu avant la demi-heure de jeu avec Al Dawsari, d’un bon ballon à ras de terre (1-1, 23ème), son premier but dans la compétition. La défense Saoudienne n’était pas exempte de tout reproche sur le second but Socceroos, œuvre de Tomi Juric (2-1, 36ème) mais pouvait admirer le superbe but d’Al Sahlawi en fin de première mi-temps (2-2, 45+2ème). La seconde mi-temps était de meilleure facture pour les hôtes, à force de pousser, les chances se multipliaient. Tomi Juric ratait une occasion en or, puis Tom Rogic ne manquait pas de trouver la lucarne du but adverse sur une superbe frappe à l’entrée de surface (3-2, 64ème). Les changements offensifs de Postecoglou avec l’entrée de Robbie Kruse et Massimo Luongo ne changeaient pas le score. L’Australie pouvait passer son adversaire au classement général avec une victoire de deux buts d’écarts, la mission est ratée, mais ils sont parvenus à revenir à égalité de point. Il faudra attendre une faute de l’adversaire contre les Emirats Arabes Unis et le Japon tout en faisant un sans-faute contre le Japon et la Thaïlande pour les ‘roos s’ils veulent éviter un barrage.
La bonne affaire est double pour l’Australie qui peut mettre le Japon en bien mauvaise posture. Dans des conditions dantesques, 37°C sur le terrain, les Samurais Blue ont rapidement ouvert le score face à l’Irak grâce à Ōsako et ont ainsi parfaitement lancé leur match. Les hommes d’Halilhodžić ont cru pouvoir faire le break suite à une faute sur ce même Ōsako à la demi-heure mais ne se voyaient pas accordé de penalty. Ils allaient en payer les conséquences en seconde période, lorsque la chaleur allait finir par faire son travail sur les organismes, les Japonais gâchaient tout de même quelques opportunités, la plus belle pour Ōsako, et allaient se mettre dans la panade tous seuls lorsque, sur un ballon plein axe, Eiji Kawashima percutait Maya Yoshida et voyait le ballon atterrir dans les pieds de Kamil qui n’avait plus qu’à marquer dans le but vide. Cette égalisation allait laisser bien des regrets aux Samurais Blue qui, faute de n’avoir tué le match plus tôt, sont contraints au partage des points. Si le Japon conserve sa première place et est assuré de finir au minimum à la troisième place, grâce au nul concédé par les Emirats Arabes Unis en Thaïlande, les hommes d’Halilhodžić vont devoir batailler jusqu’au bout pour s’éviter la mauvaise surprise d’un barrage. Histoire de ne pas regretter davantage les deux points laissés à Téhéran.
Résultats

Classement

Par Antoine Blanchet-Quérin, Nicolas Cougot et Baptiste Mourigal pour Lucarne Opposée



