Avant-dernière journée du troisième tour en zone Asie. Pendant que le Japon valide sa sixième participation consécutive à une phase finale de Coupe du Monde, la tension monte d’un cran en Australie et en Corée du Sud. Tous deux joueront leur avenir lors de l’ultime journée.
Groupe A : finale Ouzbékistan – Corée du Sud
Par Baptiste Mourigal
C’est dans un Seoul World Cup Stadium plein à craquer que le nouveau sélectionneur Shin Tae-yong effectuait sa grande première. Du côté de la formation, il optait pour un 4-2-3-1. Avec l’absence de Kwoun Sun-tae, Kim Seung-gyu était dans les buts. En défense, petite surprise avec la première du « rookie » Kim Min-jae dans l’axe aux côtés de Kim Young-gwon. Les ailes étaient laissées aux habituels Choi Chul-soon (droite) et Kim Jin-su (gauche). Au milieu, on trouvait le duo Jang Hyun-soo - Koo Ja-cheol, ce dernier reculant d’un cran afin remplir le rôle de Ki Sung-yueng, blessé, c’est-à-dire celui de relayeur. Devant, Kwon Chang-hoon et Lee Jae-sung se partageaient la mène du jeu et le couloir droit tandis que Son Heung-min était positionné sur son côté gauche. Hwang Hee-chan occupait la pointe. Sur le papier, la formation est celle attendue et sans doute la meilleure possible mais dans le jeu… autant dire qu’il y a encore du travail et c’est bien normal. On ne façonne pas une équipe en moins de deux semaines. Face à un Iran très bien organisé, même lorsque réduit à dix après le mauvais geste de Saeid Ezatolahi sur Kim Min-jae, l’attaque trop brouillonne des Guerriers Taeguk n’a pas réussi à se procurer d’occasion nette. Il y en a eu deux ou trois sur coup de pieds arrêtés mais rien de bien méchant. Il a aussi fallu faire face au combat physique imposé par les Iraniens qui ont fait beaucoup de mal, par exemple, à Lee Jae-sung qui a été sorti alors qu’il commençait à prendre progressivement le jeu à son compte. On soulignera que Shin Tae-yong n’a pas été très inspiré dans ses trois changements. Signe positif toutefois, la défense sud-coréenne n’a pas été mise en difficulté par les attaquants iraniens. Une première depuis le début des éliminatoires. Finalement, le nouveau sélectionneur connait une première moyenne et toute l’équipe devra proposer mieux face à l’Ouzbékistan mercredi pour espérer voir la Russie. Manque d’inspiration, pertes de balle trop fréquentes, mauvais placements, manque d’automatismes, il faudra du temps pour que tout cela se mette en place. Malheureusement, du temps que Shin Tae-yong n’a pas forcément.
Heureusement pour les Guerrier Taeguk, l’Ouzbékistan a totalement raté sa sortie au Wuhan Sports Center Stadium. Totalement dominé par la Chine, les hommes de Samvel Babayan ont pourtant longtemps cru à la possibilité d’un hold-up, bien aidé d’une part par l’incroyable manque de réalisme des Dragons chinois, que ce soit par maladresse ou grâce aux énormes interventions de Nesterov dans les buts, d’autre part par un manque de rigueur défensive de la sélection de Lippi qui fait qu’il est souvent possible de venir la piéger, que ce soit en exploitant les espaces qu’elle laisse ou en récupérant rapidement des ballons mal relancés. Il aura finalement suffi d’un penalty inexistant pour que la Chine face tomber l’Ouzbékistan et que Gao Lin ne libère le stade. Cette défaite ouzbèke fait les affaires de la Corée du Sud qui reste ainsi maîtresse de son destin et pourra se contenter du nul lors de la finale pour la deuxième place du groupe, directement qualificative pour la Coupe du Monde. Elle fait aussi les affaires de la Syrie, qui s’impose facilement face au Qatar et se retrouve désormais troisième. À 90 minutes d’une place de barragiste qu’il faudra cependant aller chercher en Iran.
Groupe B : Australie, la peur du vide
Par Antoine Blanchet-Quérin
Déprimant. Les Socceroos nous avaient habitués au médiocre, ils ont encore récidivé. Les Socceroos n’ont pas joué contre le Japon donnant le privilège à la sélection nippone de devenir la deuxième nation AFC à se qualifier directement à la Coupe du Monde 2018 avec une victoire logique 2-0. Dans un onze amputé d’Aaron Mooy, malade, Ange Postecogou a encore établi un 3-6-1 incompréhensible pour certains joueurs présents dans le onze de départ. Notamment avec Robbie Kruse titularisé sur le front de l’attaque alors qu’il n’est pas un attaquant. Bilan, le poste restait vide et sur les quelques centres de James Troisi, la défense des Samouraï Blue n’avait aucun mal à récupérer le ballon. Le Japon de Vahid Halilhodžić a eu l’intelligence de jouer un jeu collectif (avec pas mal de déchet technique cependant), une volonté de récupérer haut et qu’en cas d’offensive australienne, un double rideau défensif strict. Cela a largement suffi. Les Australiens ont testé Eiji Kawashima à deux seules reprises et pouvaient même espérer égaliser si Tomi Juric n’avait pas raté la balle de but à deux mètres de la ligne (71’). Les Socceroos sans aucun mouvement et une défense attentiste, répétaient des maux déjà pointé à plusieurs reprises. Les Japonais ont joué sur les faiblesses adverses en jouant dans le dos de la défense. Une occasion directe et Takuma Asano battait Maty Ryan sur une transversale de Yūto Nagatomo. Le reste de la partie était un commun égal. Brad Smith continuait à se placer parmi les plus mauvais latéraux du pays en ratant successivement des passes, des contrôles et se faisait plusieurs fois reprendre le ballon dans ses pieds. Ange Postecoglou lançait l’éternel espoir de revenir dans la partie, Tim Cahill, 37 ans, n’a toujours pas de réel successeur dans cette sélection. Rien n’y faisait, le Japon était à deux doigts du break lorsque Matthew Špiranović sauvait in-extrémis sur sa ligne une frappe de Yosuke Ideguchi. Ayant envie d’envoyer le Japon en Russie et soif de but en fin de match, Ideguchi récupérait un énième ballon, devant Jackson Irvine, en se plaçant à l’entrée de la surface sur son bon pied, le joueur de G-Osaka envoyait une mine au fond des filets. Le banc et surtout Vahid Halilhodžić exultait, le Japon venait de se qualifier, alors qu’en avant-match, le coach bosnien était proche du licenciement en cas d’échec. Pour couronner un match catastrophique des visiteurs australiens, Robbie Kruse recevait le titre de meilleur joueur du match par Fox Sports Australia. Un symptôme démontrant l’état pitoyable et honteux de la sélection. Malgré ça, rien n’est perdu, il faudra une victoire contre la Thaïlande (à Melbourne) et une victoire japonaise ou un cas d’égalité avec l’Arabie-Saoudite pour se qualifier automatiquement pour la Russie. Sinon, il faudra passer par un barrage continental et un second contre le 5ème de la CONCACAF.
Car la chance de l’Australie tient dans le fait que la veille, les Saoudiens n’ont rien trouvé de mieux que de s’incliner face au rival émirati. Une défaite 2-1 alors que la sélection de Bert van Marwijk avait ouvert le score. Grâce à ce succès, les Emirats Arabes Unis entretiennent un infime espoir, celui devenir chiper la place de barragiste. Il faudra pour cela écraser l’Irak et croire en une improbable large défaite de l’Australie ou de l’Arabie Saoudite lors de l’ultime journée. Peu probable mais sait-on jamais, surtout avec les Socceroos.
Résultats

Classement




