À une victoire d'une septième qualification de rang pour une Coupe du Monde, le Mexique peut valider définitivement sa présence en Russie l'an prochain dès ce soir à l'Azteca. Au même moment, USA et Costa Rica jouent gros quand le Honduras, Panamá et Trinidad y Tobago veulent encore s'accrocher à leurs rêves.

Toujours prompt à se payer Klinsmann, Bruce Arena n’a pas hésité à rappeler que la difficulté dans laquelle se retrouvait la sélection était liée aux deux défaites en ouverture de l’Hexagonal. Le sélectionneur des USA, peut compter sur un climat apaisé autour de la sélection depuis qu’elle s’est replacée dans le top 3 de l’Hexagonal et qu’elle a remporté la dernière Gold Cup. Mais ne parlez pas de confort pour Team USA, Bruce Arena se fâchera vite : « Chaque match a été une question de vie ou de mort pour nous. Je ne suis pas certains qu’on ait eu beaucoup de confort. Je pense juste qu’avoir le groupe pendant une longue période en 2017 a rendu plus facile la préparation. On se comprend désormais, la semaine a été plus sereine que lors de mes débuts face au Honduras et à Panamá. » Et plus que jamais, le choc USA – Costa Rica qui va ouvrir la soirée nord-américaine sera un match à la vie à la mort. A trois points des visiteurs, Team USA reste sous la menace des Canaleros, barragistes et placées juste derrière à un point et peut craindre également un retour du Honduras en cas de défaites face au Costa Rica si la H fait le travail à Trinidad y Tobago. Pourtant, Arena n’envisage pas la défaite, même s’il est conscient que celle-ci « ouvrirait les portes de l’enfer. »
Du côté d’Óscar Ramírez, le discours reste toujours aussi prudent. Le sélectionneur des Ticos rappelle que bien des choses ont changé aux USA depuis le 4-0 de l’aller « ils ont retrouvé leur rang, c’est pour cela qu’il est important pour nous de conserver notre avance, » avant de pointer du doigts les manques de concentration qui rendent son équipe peu efficace offensivement. Si certains lui reprochent (à raison) une stratégie trop défensive, Óscar Ramírez a tenté de rappeler à quel point sa formation était surtout capable de se montrer flexible sur le plan tactique même si son discours n’augure certainement pas de voir un Costa Rica ambitieux qui voudra tuer son adversaire mais plutôt une Sele qui cherchera d’abord à ne pas perdre.
Du côté des joueurs
À l’heure des retrouvailles depuis la demi-finale de Gold Cup remportée par Team USA, il ne devrait pas y avoir de grandes modifications tactique par rapport aux onze qui étaient présents au AT&T d’Arlington il y a à peine plus d’un mois. Ramírez devrait reconduire son 5-4-1 ultra prudent qui ne veut pas dire son nom (et qui désormais se cache derrière le terme de « flexibilité tactique »), Arena devrait conserver son 4-4-2 en losange. Restent les hommes. Côté Tico, le manque de rythme pour certains de ses joueurs. Cristian Gamboa et Bryan Oviedo ou encore le capitaine Bryan Ruiz à qui le Sporting a fait comprendre qu’il lui faudrait trouver un nouveau club, peut poser problème dans un choc de l’Hexagonal. Côté US, Arena a choisi d’écarter Timmy Chandler alors qu’il ne pourra pas compter sur DeAndre Yedlin blessé. Le couloir droit devrait ainsi être offert à Graham Zusi, le reste semblant finalement dans la continuité des dernières sélections. On devrait ainsi retrouver un milieu à quatre composé de Fabian Johnson, Darlington Nagbe, Michael Bradley et la pépite Cristian Pulisic pour alimenter le duo Altidore – Wood. Avec des Dempsey et autres Jordan Morris en roue de secours, Team USA a de quoi percer la muraille costaricaine.
Compos probables
USA : Tim Howard, Jorge Villafaña, Matt Besler, Omar González ou Geoff Cameron, Graham Zusi, Michael Bradley, Fabian Johnson, Darlington Nagbe, Christian Pulisic, Jory Altidore, Bobby Wood.
Costa Rica : Keylor Navas, Bryan Oviedo, Kendall Waston, Johnny Acosta, Francisco Calvo, Cristian Gamboa, Celso Borges, Christian Bolaños, David Guzmán, Bryan Ruiz, Marco Ureña.

Vaincre ou mourir. Si Bruce Arena a utilisé cette formule à l’occasion du choc USA – Costa Rica, il s’applique davantage à la deuxième affiche de la nuit nord-américaine qui verra le Honduras se déplacer à Trinidad y Tobago. Le duel des deux derniers sera pour l’un comme pour l’autre la dernière chance de croire encore à rejoindre le top 4, un nul condamnant probablement les deux formations. Du côté de la Bicolor, Jorge Luis Pinto a clairement posé les bases en appelant à une victoire lors de la Batalla de Trinidad, seul moyen de rester dans la course. Même discours du côté de Dennis Lawrence : « nous savons à quel point il est vital de prendre les trois points, » et compte ainsi sur le soutien du public pour renverser la H « nous voulons une ambiance qui intimide le Honduras. » Des propos repris au vol par son gardien, Jan-Michael Williams qui évolue au Honduras « les Honduriens sont extrêmement passionnés et nous devons faire en sorte d’être comme eux voire meilleurs vendredi. »
Du côté des joueurs
Dennis Lawrence a fait appel à quatre joueurs évoluant en Amérique Centrale, pensant que leur expérience du football local aidera la sélection à la H. Reste que les Socca Warriors se retrouvent privés de leur meilleure arme offensive Kewnyne Jones, Pour sa mission vivre ou mourir, Pinto se retrouve privé de quatre joueurs Bryan Acosta, Ever Alvarado, Brayan Beckeles et Donis Escober, tous suspendus. Privé de son gardien, de deux de ses quatre défenseurs et d’un milieu, le sélectionneur colombien de la H doit donc bricoler quelque peu et devrait associer les deux Figueroa, Maynor et Henry dans l’axe central. L’autre grande question qui anime au pays est de savoir si Caslos Costly, la légende de 35 ans qui avait quitté la sélection, fâché avec la méthode de travail de Pinto. Si le retour de Cocherito, quatrième meilleur buteur de l’histoire de la sélection est vu par certains comme un retour en arrière, d’autres diront qu’il faut reculer pour mieux sauter.
Compos probables
Trinidad y Tobago : Jan-Michael Williams; Aubrey David, Joevin Jones, Sheldon Bateau, Nathan Lewis; Kenwyne Jones, Kevin Molino, Curtis Gonzales, Mekeil Williams; Jamille Boatswain, Hachim Arcia.
Honduras : Luis López; Emilio Izaguirre, Maynor Figueroa, Henry Figueroa, Félix Crisanto; Sergio Peña, Jorge Claros, Alfredo Mejía, Alexander López; Anthony Lozano, Alberth Elis

Cela fait pratiquement deux ans que Juan Carlos Osorio s’est installé sur le banc de la sélection mexicaine et il se retrouve désormais à 90 minutes d’une septième qualification consécutive du Tri pour une Coupe du Monde. De quoi être serein ? C’est mal connaître le Mexique. Il faut dire que la débâcle en Copa América Centenario, celle en Coupe des Confédération 2017 suivie d’une cauchemardesque Gold Cup n’a rien fait pour apaiser l’environnement d’une sélection toujours sous le feu des critiques malgré une campagne de qualification parfaitement gérée. Alors, comme à chaque sortie, Osorio doit expliquer ses choix, son habitude à opérer de nombreuses rotations d’effectif, tendance qui agace au pays. « La rotation d’effectif assure la compétitivité, elle permet d’avoir quatre ou cinq choix par position dans l’effectif, » a-t-il ainsi rappelé. Les chiffres auraient tendance à lui donner raison, lui qui a remporté 20 des 28 matchs qu’il a dirigés (3 petites défaites, mais qui ont marqué les esprits donc), qui a mis fin à la malédiction des 2-0 aux USA en qualification et s’est imposé pour la première fois depuis 22 ans au Honduras. Et donc, qui n’est plus qu’à une victoire d’une qualification pour la Russie.
Reste que l’adversaire du soir à l’Azteca est une vraie menace. Convaincant dans le jeu, Panamá arrive avec l’ambition de s’accrocher au bon wagon, les Canaleros d’Hernán Darío Gómez étant actuellement barragistes. « Ce sera un rival difficile, nous les connaissons bien, » a ainsi annoncé Osorio qui s’attend à voir son adversaire venir défendre. Côté Canaleros, on a bien mesuré l’enjeu d’une partie qui peut voir Panamá passer à la troisième place comme plonger hors de la zone de qualification (ou de barrage). « Nous connaissons l’importance du match. Ce sera un match sur un terrain difficile, contre un rival compliqué mais nous allons faire ce qu’il faut pour prendre les points dont nous avons besoin, » a ainsi annoncé Aníbal Godoy. Prendre des points, une mission rendue encore plus délicate lorsqu’on se penche sur les stats. En 17 affrontements entre les deux pays, Panamá ne s’est imposé que deux fois pour 11 défaites. Pire, en trois déplacements, les Canaleros n’ont marqué qu’à deux reprises à l’Azteca et ont encaissé 14 buts.
Du côté des joueurs
S’il est une sélection toujours compliquée à prévoir, c’est bien le Tri d’Osorio. Les multiples rotations effectuées par le technicien colombien sont toujours annonciatrices de surprises au moment de découvrir les onze de départ. Pour la réception de Panamá, Osorio n’a pas dérogé à la règle en brouillant quelque les pistes lors des derniers entraînements, composant deux onze de départ. Reste qu’à l’heure de valider définitivement son billet pour la Russie, on devrait retrouver plusieurs cadres autour du schéma habituel : défense à trois, milieu à cinq et deux pointes. Côté Canaleros, si l’arrivée à Mexico a été fortement perturbée par les inondations qui ont touché D.F cette semaine, rendant aussi difficile la pelouse de l’Azteca en vue du match, l’annonce de la liste des 23 a suscité bien des commentaires au pays, certains entraîneurs accusant el Bolillo de toujours convoquer les mêmes joueurs qu’importe leur état de forme. Reste que le sélectionneur colombien peut s’appuyer sur un groupe qui a un vécu commun et peut donc s’appuyer dessus pour renverser des montagnes. Il n’en demeure pas moins que des questions subsistent quant au onze de départ et surtout par rapport au schéma tactique envisagé par le Colombien. Si certains évoquent une seul pointe, Roberto Nurse, l’autre possibilité est d’associer Gabriel Torres et Blas Pérez pour perturber davantage la défense à trois mexicaine. À condition d’avoir le ballon.
Compos probables
Mexique : Guillermo Ochoa, Raúl López, Néstor Araujo, Diego Reyes, Jurgen Damm, Andrés Guardado, Carlos Vela, Héctor Herrera, Hirving Lozano, Jesús Manuel Corona, Javier Hernández.
Panamá : José Calderón, Amir Murillo, Fidel Escobar, Román Torres, Eric Davis, Aníbal Godoy, Armando Cooper, Alberto Quintero, Édgar Bárcenas, Gabriel Torres, Blas Pérez.
Classement




