Alors qu’il ne reste désormais plus que trois journées, la tension monte d’un cran en Amérique du Nord. Car si le Mexique est assuré de la qualification, le Costa Rica s’en approche et plonge les USA en pleine tourmente.

Comment mieux ouvrir la soirée nord-américaine autrement que par la grande affiche de la septième journée de l’Hexagonal. À New York, Team USA accueillait le Costa Rica avec deux objectifs : faire oublier le 0-4 du match aller qui avait provoqué la fin de l’ère Klinsmann, basculer du bon côté en s’imposant et ainsi revenant sur son invité du soir. Rien ne s’est passé comme prévu. Personne (nous les premiers) n’avait voulu croire Óscar Ramírez lorsqu’en avant match il avait annoncé que son équipe ferait preuve de flexibilité pour contrer les critiques inhérentes à son 5-4-1 ultra défensif vu pendant la Gold Cup. Il aurait fallu. Car d’entrée de partie, organisé en 5-3-2 capable de basculer en 3-5-2 en contre, le Costa Rica a pris le contrôle de la partie, imposant sa maîtrise technique au milieu, appuyant sur des côtés notamment par les incessantes montées d’Oviedo à gauche, dominant le milieu par la percussion de Borges, Bolaños et Guzmán et générant du danger par la vision de Bryan Ruiz, magnifique dans son rôle de 10 à la sud-américaine et la profondeur apportée par Ureña. Jouant juste, les Ticos ont attendu que Team USA vive un temps fort, grâce notamment à Pulisic, seul capable à véritablement générer du danger, pour frapper sur une action illustrant à merveille la notion de verticalité. Lancé par Ruiz, Ureña filait droit vers le but, s’amusait d’un Ream toujours débordé et croisait pour placer le ballon hors de portée de Howard. 1-0, avantage mérité. En début de seconde période, Team USA tentait d’accélérer, s’exposant aux contres costaricains conduits par Ruiz. Le ballon naviguait souvent aux abords de la surface de Navas mais la défense, dirigée de main de maitre par Waston, gérait sans véritablement trembler et s’appuyait sur une Keylor Navas exceptionnel sur les rares fois où Team USA parvenait à passer. Le portier du Real sera décisif à deux reprises, devant Pulisic peu après l’heure de jeu, devant Altidore à la 80e. Dans la minute suivante, Guzmán interceptait une mauvaise relance de Cameron et lance Ureña. 2-0, affaire pliée, le Costa Rica tient son match référence, est tout proche de la Russie, Team USA quant à elle n’a jamais été aussi proche du vide.

Car au même moment (ou presque), le Honduras a fait le job à Trinidad y Tobago. Il n’a fallu que quinze petites minutes pour que les hommes de Jorge Luis Pinto se mettent en mode gestion. Une mine signée Alexander López, une balle placée par Alberth Elis et le Honduras menait alors 2-0. Les Catrachos vont ensuite parfaitement gérer la première période, pressant haut, accumulant les situations dangereuses mais vont surtout manquer de justesse pour définitivement mettre KO des Socca Warriors dépassés et sans idées. D’autant que l’exclusion de Jones peu avant l’heure de jeu semblait mettre fin aux folles envies de retour des hommes de Dennis Lawrence, pourtant bien entrés dans leur second acte. C’était sans compter sur la capacité qu’a le Honduras de se faire peur. Izaguirre était exclu pour un second avertissement après avoir provoqué un penalty, Jeovin Jones ramenait les siens, les 25 dernières minutes allaient être poussives et stressantes pour la H à l’image de l’énorme raté de Kevin Molino seul face au but mais qui manquait le cadre. Qu’importe la souffrance, la victoire est suffisante, le Honduras revient dans le top 4 et compte le même nombre de points que les Etats-Unis, leur prochain adversaire.

Place alors au Mexique qui entrait en piste pour valider son billet pour la Russie, les résultats des deux autres matchs lui assurant même de terminer au pire à la deuxième place, même en cas de contre-performance face à Panamá. De contre-performance il n’y aura pas eu. Une fois encore le Tri n’a pas été forcément brillant, mais il a parfaitement fait le travail, dominant la majeure partie de la rencontre face à des Canaleros venus défendre et contrer. Les hommes d’Osorio ont mis un quart d’heure à entrer dans le match mais ne parvenaient pas à se créer de véritable occasion, s’exposant aux contres des Canaleros à l’image de cette belle occasion pour Quintero à la demi-heure. Mais petit à petit, les Vela, Chicharito et Gallardo, hyper actif, ont multiplié les tentatives, faisant passer bien des frissons dans les échines panaméennes. Au retour des vestiaires, les deux premières occasions étaient pour les visiteurs, Buitrago sur coup franc puis Quintero à l’entrée de la surface forçant Memp Ochoa à deux énormes parades. La deuxième était doublement décisive puisque sur le contre, Corona servait Chucky Lozano qui faisait se lever les 37 000 spectateurs de l’Azteca et ouvrait le score en faveur du Tri. Le plus dur était fait, on ne voyait ensuite plus que du vert. Mais Herrera et autres Aquino manquaient de donner une ampleur plus large et plus mérité à la victoire mexicaine. Qu’importe, la mission est accomplie, le Tri poursuit sa campagne parfaite et sera du rendez-vous russe, sa septième phase finale d’une Coupe du Monde consécutive, une première dans son histoire.

Résultats

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Classement

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Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.