Après une début de soirée plutôt calme, la nuit sud-américaine s’est transformée en moment de folie pure dans un dernier quart d’heure qui aura tout relancé. Et plus que jamais, l’Argentine est au bord du gouffre.

Il y a eu une ouverture de soirée en Bolivie, sur laquelle nous reviendrons pour un inside  exclusif. Il y a eu un gentil match amical entre un Venezuela sérieux et un Uruguay venu chercher son point en déplacement. Puis il y a eu la valse en trois temps qui a conclu la soirée.

La Bombonera s’est parée d’Albiceleste, après un hymne national terminé a cappella, l’heure était venue pour l’Argentine de prendre son destin en main en prenant le meilleur sur le Pérou. Malheureusement pour ses hinchas, les 45 premières minutes n’ont été que l’énième répétition des maux argentins. Incapable de fluidité, avec un collectif quasi inexistant et un déséquilibre permanent, l’Argentine n’a été dangereuse qu’à de maigres reprises : un exploit individuel de Messi, une frappe de Messi, une tête de Benedetto en toute fin de premier acte. Et rien d’autre. En face, le Pérou de Gareca a planté son 4-3-3 qui a fini par prendre le dessus au milieu, les Tapia, Flores et autres Yotun jouant parfaitement dans les intervalles. Et si la Blanquirroja s’est souvent plainte de l’arbitrage (Biglia ou Otamendi s’en sont sortis plutôt bien à la pause avec seulement un jaune), l’une des meilleures occasions est à mettre au crédit des visiteurs sur un centre de Trauco parfaitement coupé par Farfán. Au retour des vestiaires, Rigoni entrait en jeu, l’Argentine revenait avec la même envie de mettre la pression qu’en début de match et se créait deux énormes occasions : une frappe de Benedetto repoussée par Gallese et que Messi, au rebond, mettait sur le poteau, une frappe longue distance de Biglia parfaitement claquée par Gallese. Le portier péruvien se muait en héros lorsqu’il sortait l’énorme occasion d’el Papu Gómez, idéalement servi par Messi. La Pulga était de tous les dangers. Il servait ensuite Rigoni qui manquait le cadre puis Benedetto qui butait sur Gallese, aimant à ballons. Les minutes défilaient alors, à peine entré, Gago sortait après s’être fait les croisés, aucune nouvelle n’arrivait des autres terrains, Mascherano tentait de loin, puis au fil des minutes, ce terrible sentiment d’impuissance commençait à croître, comme il l’avait fait lors des dernières sorties. Il paraissait alors évident que l’Argentine n’y arriverait pas, les deux derniers coups francs totalement manqués par son astre Messi en apportaient une ultime illustration. Plus intelligent, le Pérou passait à un Romero près d’assurer quasiment sa qualification, l’immense Paolo Guerrero offrant la dernière occasion du match, lui aussi sur coup franc, que l’ancien monégasque allait chercher dans sa lucarne. Qu’importe le stade, une fois encore, il ne s’était rien passé avec l’Argentine.

Alors, tout le monde restait rivé sur ses écouteurs, sur les autres images, celles venues de Barranquilla et de Santiago. En Colombie, on ne donnait pas bien cher des rêves du Paraguay, les Cafeteros pouvant valider leur billet pour la Russie en cas de victoire. Mais Chiqui Arce avait placé une ambitieux 3-5-2 visant à profiter de la moindre occasion offerte par les locaux. Derlis González faisait par exemple passer le premier frisson lorsque sa frappe trouvait la base du montant droit d’Ospina et réveillait quelque peu des Colombiens jusqu’ici peu menaçants. Antony Silva allait alors être mis à contribution à la demi-heure mais il fallait attendre le second acte pour voir la Colombie de Pekerman arriver avec d’autres intentions alors qu’Arce décidait de sortir de Moreira et de lancer Antonio Sanabria puis Óscar Cardozo à l’entrée du dernier quart d’heure, quelques instants avant que Falcao ne surgisse pour faire s’embraser le Metropolitano. Il restait alors à peine 10 minutes à jouer, la Colombie était alors assurée d’aller en Russie en 2018. Puis Tonny et Tacuara sont entrés en action. L’ancien du Benfica surgissait à deux minutes de la fin pour égaliser, son compère de l’attaque profitait d’un ballon repoussé par Ospina pour marquer le but d’une victoire totalement improbable mais qui relance totalement le Paraguay. Un miracle pour les Guaranies, un énorme coup dur pour des Cafeteros qui se voyaient déjà sans pression à Lima et sont désormais en grand danger.

Si le danger reste réel pour le Chili, eu égard à son rendez-vous de mardi compliqué, un déplacement au Brésil, la Roja a vécu une étrange partie de montagnes russes de fin de match pour reprendre son destin en main. Face à un Equateur aussi expérimental qu’inexpérimenté à certains postes, les hommes de Pizzi, avec un magicien à la baguette ont montré de belles choses, ont multiplié les situations sur les buts de Banguera jusqu’à l’ouverture du score logique signée Edu Vargas. Si l’Equateur se procurait quelques occasions en fin de première période, la mi-temps était sifflée en faveur de locaux qui semblaient contrôler mais qui avaient alors intérêt à se mettre à l’abri. Avec un Mago qui commençait à perdre en influence au fil des minutes, le jeu chilien s’en ressentait et les hommes de Pizzi cherchaient alors à gagner du temps. Au pire des moments puisque Romario Ibarra surgissait sur une erreur de marquage et égalisait alors qu’il ne restait que sept minutes. Stupeur sur le Monumental, mais stupeur de courte durée. Arturo Vidal, qui sera absent au Brésil, se battait pour récupérer un ballon dans le camp adverse, offrait le but à Gutiérrez qui butait pourtant sur Banguera mais fort heureusement pour les rouges, Alexis Sánchez surgissait pour pousser le ballon au fond des filets et offrir au Chili une belle troisième place à 90 minutes du terme du marathon sud-américain. Reste que le sprint final s’annonce terrible, deux points séparant le Chili, troisième, du Paraguay, septième. L’Argentine quant à elle, est sixième et donc pour l’instant éliminée.

Résultats

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Classement

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Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.