Week-end de tous les dangers pour Team USA. Alors que le Mexique est déjà en phase de préparation, que le Costa Rica pouvait valider son billet pour la Russie, les Etats-Unis jouaient gros face à Panamá. Une défaite condamnant les hommes de Bruce Arena.

C’était à n’en point douter le match du week-end en zone CONCACAF. En accueillant les Canaleros, les hommes de Bruce Arena jouaient tout simplement leur avenir, une défaite les excluant de la qualification directe pour la prochaine Coupe du Monde (et y envoyant quasiment Panamá). La réponse a été violente pour les hommes d’Hernán Bolillo Gómez. Le sélectionneur colombien ne pouvait que constater les dégâts en conférence de presse. « Que nous a-t-il manqué ? Nous avons affronté un adversaire qui nous a été supérieur sur tous les plans : force, qualité… À la pause, j’ai juste demandé aux joueurs de rester à 0-3, nous n’étions pas bien. Nous avons évité le pire, nous aurions pu en prendre 10. » Le constat est terrible mais la première période des USA a été quasiment parfaite en tous plans. D’entrée de partie, les hommes de Bruce Arena s’installaient dans les 30 mètres panaméens, emmenés par un duo Pulisic – Altidore que jamais la défense panaméenne, à commencer par le duo central Baloy – Torres n’aura su gérer, Gómez regrettera plus tard cette association, il avait décidé de privilégier l’expérience à la jeunesse, l’expérience aura été débordée par la jeunesse adverse. La nouvelle pépite du foot américain fonçait ainsi plein axe et prenait tout le monde de vitesse avant d’ajuster Penedo pour le 1-0 dès la huitième minute. Le cauchemar ne faisait que commencer pour Panamá. Les vagues rouges ne cessaient et dix minutes plus tard, Pulisic humiliait Murillo côté gauche et servait Altidore pour le 2-0. Bolillo Gómez le dira en conférence de presse d’après match, à ce moment, il craignait la goleada. Alors il changeait ses plans, Cooper entrait pour tenter de densifier le milieu. Mais rien n’y faisait, Panamá n’y était pas, avait totalement explosé dans la tête pour au moins maintenir une once de cohérence tactique. Alors Pulisic et sa bande s’amusaient et plantaient un troisième but juste avant la pause, Wood obtenant un penalty qu’Altidore transformait. Le match était plié, jamais sous Bolillo Gómez n’avait livré une telle prestation. Le second acte était anecdotique rendu tellement facile pour Team USA par des Canaleros hors sujet. Le score allait en rester à 4-0, les USA prennent la troisième place, synonyme de qualification directe, il ne leur reste plus qu’à ne pas perdre à Trinidad y Tobago pour la conserver.

Dans son malheur, Panamá n’a pas tout perdu, il reste maître de son destin. Reporté pour cause de tempête tropicale, Costa Rica – Honduras se jouait le lendemain et devait permettre aux Ticos d’assurer officiellement leur qualification. Óscar Ramírez avait planté son désormais accepté schéma à 5 derrière, quand Jorge Luis Pinto, désireux d’aller chercher un résultat, condition sine qua none pour que la H préserve toute chance de qualification (directe ou via le barrage intercontinental). Le début de match était à l’avantage des Catrachos qui, sans pour autant être véritablement dangereux, s’installaient dans le camp adverse, ne laissant que des miettes de situations pour les Ticos. Le match restait équilibré et tendu, la crispation se sentait dans les rangs costaricain, Keylor Navas repoussant les meilleures occasions pour les visiteurs en fin de première période (la plus belle, une frappe lointaine de Quito claquée par le portier du Real). Les choses ne changeaient guère en seconde période. Le Honduras semblait supérieur dans le jeu, le Costa Rica ne se montrant dangereux que sur coups de pied arrêtés, la plus belle pour Ureña à l’heure de jeu. L’occasion passée, la H allait frapper. Quioto débordait côté gauche et centrait vers Hernández qui plaçait un coup de boule parfait pour offrir l’ouverture du score aux Catrachos. À ce moment-là, le Honduras était revenu sur les USA au classement. La tension montait dans les rangs Ticos. Gamboa échappait de peu à l’expulsion, dans le jeu, la Sele n’y arrivait pas alors que les minutes défilaient. Puis la folie allait toucher ce match. 94e minute, Bryan Ruiz s’arrachait côté droit et centrait comme il le pouvait, Kendall Waston surgissait et plaçait sa tête dans les filets d’Escober. 1-1, l’Estadio Nacional pouvait chavirer dans le bonheur, le Costa Rica validait son ticket pour la Coupe du Monde et offrait un bol d’air aux USA. Car avec ce nul, le Honduras reste cinquième, à deux points de Team USA et devront s’imposer face au Mexique tout en espérant que le Costa Rica s’impose à Panamá pour arracher une place de barragiste.

Entre temps, le Mexique accueillait Trinidad y Tobago à San Luis Potosí et voulait poursuivre son parcours quasi parfait. Si mathématiquement le Tri d’Osorio avait fait le travail jusqu’ici, il restait encore à convaincre, la sélection se montrant souvent irrégulière, parfois poussive. Et malheureusement pour les supporters aztèques, la mission n’a pas été accomplie dans ce domaine. Malgré un onze qui plaçait la grande majorité des cadres de la sélection, avec un trio d’attaque Gio – Chicharito – Tecatito. Car si le Mexique a globalement dominé le premier acte, il n’a longtemps été dangereux que sur coups de pied arrêtés, les plus belles occasions du premier acte étant des tentatives de Layún puis de Guardado. Dans le jeu, pas grand-chose à se mettre sous la dent. Et lorsque Winchester ouvrait le score peu après l’heure de jeu en faveur des Socca Warriors, on commençait à sentir l’odeur d’un piège qui venait de se refermer sur le Tri. Alors les hommes d’Osorio allaient maintenir la pression, acculer leur adversaire dans leurs trente mètres, s’exposer dangereusement, soulignant une fois encore les soucis que posent cette défense, et finalement finir par faire sauter le verrou. D’abord par l’inévitable Chucky Lozano, à la réception d’un centre de Layún puis enfin par deux minutes folles dans les tous derniers instants avec un but d’avant-centre de Chicharito suivi d’un autre sur coup franc (tout un symbole) signé Héctor Herrera. Le Mexique s’impose ainsi chez lui, ne met toujours pas fin aux interrogations qu’il soulève, mais continue d’avancer tranquillement.

Résultats

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Classement

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Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.