Après le nul ramené de Malaisie, les Socceroos devaient tranquillement composter le billet pour le barrage intercontinental face à la Syrie. Si la mission est accomplie, elle aura été loin d’être une formalité.

Privés de cinq joueurs clés, les Syriens se présentaient à l’ANZ Stadium avec le sentiment de ne rien avoir à perdre. Côté Australie, la grande surprise était de voir Aaron Mooy, seul véritable joueur capable de créer, installé sur le banc, alors que la légende Tim Cahill, 38 ans, était alignée en pointe. Postecoglou aime les surprises, pas certain qu’il a apprécié voir Mark Milligan perdre la balle au milieu et voir Al Somah partir côté gauche et ajuster Mathew Ryan dès la cinquième minute. Ou comment le bénéfice d’un but marqué « à l’extérieur » s’envolait d’entrée de partie. Les Socceroos réagissaient alors rapidement et, touchés par la sortie de Smith remplacé par Mooy, égalisaient par l’inévitable tête de Cahill juste avant la fin du quart d’heure. Cette fois, c’était réglé, on ne les y reprendrait plus. D’autant que Mooy jouait parfaitement son rôle de régulateur, jouant plus haut que la semaine dernière et étrangement se retrouvant bien plus dangereux. Mais au fil des minutes, le danger sur les cages d’Alma se faisait bien moins grand. L’Australie dominait, elle tentait parfois sa chance, mais sans vraie menace. À la pause, les deux équipes restaient dos à dos.

Le second acte allait être un copier-coller, sans les buts, du premier : une Australie qui a le ballon, une Syrie qui défend sans être véritablement dépassée, même si Rogic notamment allait forcer le portier syrien à quelques belles parades, et des minutes qui s’égrènent et amplifient la crispation dans les rangs des supporters des Roos. 180 minutes d’écoulées, l’Australie incapable de prendre le meilleur sur la Syrie, la prolongation allait être terrible. D’entrée de celle-ci, Mahmoud Al Mawas voyait rouge, la Syrie terminerait à dix, ça allait bien finir par passer pour les hommes de Postecoglou. Sauf que les occasions, les vraies, pas des « situations », étaient rares. Il fallait alors qu’une légende prenne les choses en main, cette légende se nomme Tim Cahill. De la tête (comment était-ce possible autrement ?), le vétéran australien faisait trembler les filets une deuxième fois à 11 minutes de la fin, inscrivant au passage son 50e but en sélection. Cette fois c’était bon, l’Australie allait pouvoir dérouler…en fait non. Car la Syrie, même à dix, devenait alors menaçante. Al Somah, qui s’était déjà procuré une situation en première période de la prolongation se voyait donnée une dernière opportunité, un coup franc aux 20 mètres. Les yeux emplis de larmes, le numéro 9 syrien envoyait une frappe puissante qui s’écrasait sur le poteau d’un Ryan battu. Le coup était passé près, l’Australie sera donc du barrage face au 4e de la zone CONCACAF. Contre qui il faudra montrer bien d’autres choses pour espérer se qualifier pour la Coupe du Monde.

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.