Dernière étape du marathon des qualifications pour la prochaine Coupe du Monde. Pendant que le Honduras veut réussir la passe de trois, le Pérou espère mettre fin à 35 ans de frustration. Pour cela, il faudra réussir le premier rendez-vous.

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San Pedro Sula se prépare à la folie. À quelques heures du match de l’année pour sa sélection, le Honduras s’arrête de respirer, les places explosent au marché noir, les revendeurs du bulevar Morazán se retrouvent en pénurie de billets, les places grimpant désormais jusqu’à 5000 lempiras (180€ environ). C’est dire à quel point l’attente est importante et la pression sera forte sur les épaules de la H qui accueille une Australie qui si elle est décevante ces dernières semaines, reste une grande spécialiste des barrages. « On est super motivé et on sait quelle responsabilité nous avons, » a ainsi déclaré Óscar Boniek García qui résume parfaitement l’ambition de la H pour ce premier round du barrage. « C’est un match de 180 minutes, évidemment, nous sommes dans l’obligation de faire un résultat ici, il faut gagner, qu’importe le nombre de buts, » a renchéri Jorge Luis Pinto qui a parfaitement analysé l’adversaire Socceroos. « Tous leurs joueurs sont importants, nous y serons attentifs, j’ai une idée claire de comment nous allons jouer, j’ai visionné 10-12 vidéos de leurs matches éliminatoires, je les connais bien, même ceux qui seront sur le banc. » Le Honduras est donc prêt, la pression semble surtout peser sur les hommes de Postecoglou. Après un premier barrage loin d’être convaincant face à la Syrie, l’Australie doute autant qu’elle inquiète. Si on ne sait pas encore si l’actuel sélectionneur sera du voyage en Russie (même en cas de qualification, son avenir étant incertains et des bruits récents faisant état d’une possible arrivée du côté des Rangers), il a surtout tenu à rappeler que son objectif principal restait de se qualifier. Le thème des conditions climatiques et du terrain a été parmi les plus abordés en conférence de presse, chaque Socceroos rappelant qu’il était préparé à cela. La presse australienne a eu la bonne idée d’insister sur le taux de criminalité élevé à l’heure de présenter le pays adverse du barrage, irritant quelque peu du côté des Catrachos, mettant, comme s’il en fallait davantage, un surplus de tension sur le choc, le premier de l’histoire entre les deux nations (pariez sur la Coupe du Monde avec code-promo-first.com).

Du côté des joueurs

La grande interrogation côté H est de savoir qui prendra la place d’Alberth Elis, suspendu pour ce premier round. Jorge Luis Pinto n’a pas donné d’indication, évoquant tour à tout chaque joueur capable de le remplacer : « Chirinos est parfait pour créer du déséquilibre, Ovidio Lanza est intelligent, eux peuvent remplacer Elis. Nous allons devoir utiliser les couloirs, je veux que l’équipe soit équilibrée avec l’ambition d’attaquer. » L’autre doute concerne le cas Eddie Hernández. Victime d’une doublé fracture au niveau de l’œil, l’attaquant de Motagua est prêt depuis 2 semaines et frappe ainsi à la porte de la titularisation. « Il a bien récupéré, il fait de nouveau des têtes comme avant, nous verrons comment je peux l’utiliser. » Côté Australie, la grande peur a été celle concernant la cheville de Tim Cahill qui a méchamment tourné le week-end dernier. Si la légende sera finalement bien présente, il devrait tenir son rôle de Super Sub, trois autres absences vont peser dans les rangs ‘Roos : Mark Miligan et Mathew Leckie, tous deux suspendus, Robbie Kruse blessé. Les deux premiers sont les deux joueurs les plus utilisés par Postecoglou au cours des éliminatoires (respectivement 18 et 19 matchs), ce sera la première fois depuis 2013 que le quatuor est absent en sélection, preuve s’il en fallait de son rôle de pilier de la sélection.

Onze probables

Honduras : Donis Escober, Brayan Beckeles, Henry Figueroa, Johnny Palacios, Emilio Izaguirre, Jorge Claros, Alfredo Mejía, Alex López, Ovidio Lanza, Romell Quioto, Antony Lozano.

Australie : Matt Ryan, Trent Sainsbury, Bailey Wright, Milos Degenek, Aziz Behich, Josh Risdon, Mile Jedinak, Massimo Luongo, Aaron Mooy, James Troisi, Tomi Juric.

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35 ans, une éternité. Voilà 35 ans que le Pérou n’a pas célébré une qualification pour une phase finale de Coupe du Monde. Autant dire que le déplacement en Nouvelle-Zélande est l’évènement de ce début de siècle, le pays tout entier s’est arrêté de vivre pour ne se concentrer que sur sa sélection. Qu’importe les remous causés par l’affaire Guerrero, le peuple blanc et rouge se prépare à vibrer à plus de 10000 kilomètres de distance.

 

 

La suspension de la légende Paolo était bien évidemment sur toutes les lèvres au pays, l’actualité ne semblant tourner qu’autour de l’absence de l’icône de la sélection. Il faut dire que la possibilité désormais envisagée de voir Guerrero au retour après que l’avocat du joueur a annoncé faire appel de la sanction a ravivé la flamme du peuple péruvien. Ricardo Gareca a forcément évoqué Paolo : « J’ai brièvement discuté avec Paolo à l’hôtel avant le départ. Il est blessé mais optimiste. Nous sommes à ses côtés. On espère que cela se résoudra rapidement et que nous pourrons compter sur lui très rapidement. » Reste qu’il y a une première manche à jouer, aux antipodes, face à un adversaire aussi redouté qu’inconnu. « Nous allons faire face à un adversaire redoutable, la Nouvelle-Zélande est une bonne équipe, il va falloir être attentifs sur tous les plans. Il faudra également faire attention aux conditions climatiques qui pourraient perturber le déroulement de la rencontre. Mais le souci du vent se posera pour les deux équipes. » Le danger est réel, surtout à l’aller après un long voyage tout de même parfaitement anticipé par la délégation péruvienne. Il réside aussi dans la confiance dont les Kiwis font preuve. À l’image du discours du sélectionneur Anthony Hudson : « L’an dernier, nous avons été aux USA {match nul 1-1] et au Mexique [défaite 2-1] et peut-être nous sommes nous surprise mais ces deux matchs ont été des tournants. Nous avons fait de bons matchs face à des top équipes et nous devons nous focaliser sur ces grandes performances. Notre croyance n’est pas une chose vague sur laquelle on pourrait s’appuyer, elle repose sur des faits. Nous avons été compétitifs même en dehors de nos frontières. » Si la Coupe des Confédération a globalement été décevante, même si les All Whites ont posé bien des soucis au Mexique, la Nouvelle-Zélande y croit donc dur comme fer.

Du côté des joueurs

Qui pour remplacer Paolo ? Celui qui a la faveur des pronostics est Jefferson Farfán même si la possibilité Raúl Ruidíaz existe. Ce sera la seule grande inconnue du onze péruvien qui se retrouve face à la mission Coupe du Monde. Pour le reste, on devrait avoir du grand classique côté Blanquirroja, avec notamment le magnifique quatuor du milieu André Carrillo, Renato Tapia, Yoshimar Yotún, Édison Flores. L’heure n’étant plus aux surprises et autres essais de dernière minute. Même son de cloche côté All Whites où les meilleurs seront présents. On retrouvera ainsi la promesse Dane Ingham derrière, le duo Rojas – Wood devant. L’objectif est clair, virer en tête à la mi-temps de deux affrontements.

Onze probables

Nouvelle-Zélande : Stefan Marinovic; Michael Boxall, Winston Reid, Andrew Durante, Tommy Smith, Dane Ingham; Clayton Lewis, Ryan Thomas, Michael McGlinchey; Marco Rojas, Chris Wood.

Pérou : Pedro Gallese; Luis Advíncula, Christian Ramos, Alberto Rodríguez, Miguel Trauco; André Carrillo, Renato Tapia, Yoshimar Yotún, Édison Flores; Christian Cueva, Jefferson Farfán.

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.