Premier round des barrages intercontinentaux et les favoris sur le papier ont parfaitement rempli leur mission, s’évitant pour l’instant toute mauvaise surprise. Mais l’affaire est loin d’être réglée.

On s’attendait à voir une Australie malmenée, on aura eu un match plein de paradoxes. Oubliées les prestations désastreuses de ces dernières semaines, les sorties frisant la médiocrité face à la Syrie lors du barrage asiatique qui a bien failli coûter cher aux ‘Roos, l’Australie a livré une vraie prestation à San Pedro Sula. Pourtant, le danger était réel. Un Olímpico bondé, rempli d’un peuple Catracho rasséréné par les dernières sorties de sa H (dont la victoire en Centroamericana avait finalement apporté bien plus qu’on ne le pensait), un terrain aux limites de l’impraticable, la chaleur, l’humidité tout était réuni pour un piège parfait. Il n’en fut rien. L’Australie de Postecoglou a mis une grosse dizaine de minutes à entrer dans son match subissant alors quelques offensives des locaux. Puis, les ‘Roos ont mis la machine en route. Certes l’Australie a souvent pêché par manque d’idée ou de justesse dans les derniers choix, mais elle a paru plus capable de gérer le terrain qu’un Honduras pourtant à domicile. Aux longs ballons lancés de manière abusive par les hommes de Pinto, l’Australie répondait par des phases de possession, de construction, se reposant sur une arrière garde solide et sereine à l’image de Sainsbury. Ne manquaient que les occasions, les hommes de Postecoglou allaient en avoir trois : une frappe de Luongo parfaitement détournée par Escober, un face à face totalement gâché par Juric qui avait pourtant fait le geste parfait pour éliminer son défenseur, l’épisode ridicule du penalty d’abord offert puis refusé aux visiteurs pour un hors-jeu. Mais rien n’y a fait. En face, Quioto avait beau chercher à passer entre les lignes, Lozano avait beau montrer sa vitesse, la faiblesse du contenu collectif et l’utilisation systématique de longs ballons vers l’avant ne laissait guère envisager de solution efficace. L’Australie se procurera encore quelques situations en seconde période, toujours grâce au duo Luongo – Juric mais rien n’y fera, elle restera muette allait jusqu’à avoir quelques frissons, notamment après l’entrée de Costly. 0-0, score final, celui de tous les paradoxes. Car en réalisant probablement son meilleur match en déplacement sous l’ère Postecoglou (c’est dire…), l’Australie n’a rien assuré, bien au contraire. Le Honduras n’a rien fait, rien montré, mais s’il ne perd pas au retour en Australie, il sera proche d’une qualification. C’est aussi ça la beauté du football.

Autre ambiance et surtout autre terrain, le WestPac était comble pour la venue du Pérou en Nouvelle-Zélande. Là encore, la tension inhérente à l’enjeu pesait mais le Pérou arrivait avec l’ambition de s’éviter toute mauvaise surprise. Aligné à la place de la légende Paolo Guerrero, Jefferson Farfán se procurait la première situation d’entrée de partie forçant Marinovic à une énorme parade sur la ligne, le portier All White sauvant ainsi le suspense. Il allait être l’homme du match des locaux. Car les hommes d’Anthony Hudson allaient passer l’essentiel de la rencontre à défendre face à une Blanquirroja maîtresse du jeu mais qui manquait bien souvent de clarté et de justesse devant pour être plus dangereuse face à une Nouvelle-Zélande qui s’est rapidement repliée. Les hommes de Gareca passaient sur les côtés, Corzo à droite, Trauco à gauche, mais ne parvenaient d’abord pas à véritablement menacer Marinovic. Cueva dévissait sa frappe, Flores plaçait une tête mais au fil des minutes, les situations péruviennes venaient à manquer, la Nouvelle-Zélande commençait à prendre le ballon, sans pour autant menacer véritablement un Gallese qui n’avait pas grand-chose à faire. La première mi-temps se terminait ainsi sans autre émotion. Au retour des vestiaires, les All Whites se montraient plus entreprenant, remontaient leurs lignes espérant ainsi bousculer davantage les hommes du Tigre. Sans véritable effet. Les meilleures occasions restaient en faveur des visiteurs, la tête de Corzo magistralement par Marinovic étant sans aucun doute la plus belle du deuxième acte. Chris Wood entrait alors en jeu côté All Whites mais sans véritable effet, les meilleures situations des locaux étant des frappes non cadrées en fin de partie. Ne cherchant plus à prendre de risques alors que le chronomètre défilait, le Pérou jouait alors pour s’éviter toute mauvaise surprise et cherchait à assurer le 0-0. Mission accomplie, restera désormais à plier l’affaire et s’éviter toute mauvaise surprise dans un Nacional de Lima qui s’annonce des plus bouillants.

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.