Ricardo Gareca a présenté une liste préliminaire qui ressemblera fortement à la liste finale des joueurs péruviens qui seront convoqués pour le mondial en Russie. Le sélectionneur a eu également de longs mots pour son capitaine Paolo Guerrero qui manquera le mondial. Décryptage.

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« Nous sommes avec Paolo, c’est un joueur sensationnel, une véritable idole, mais l’histoire doit continuer et nous devons représenter le pays de la meilleur façon »

Le Pérou doit accepter la sévère sanction de son capitaine et tourner la page. Il faut se tourner vers le future et la Coupe du Monde en s’appuyant sur un effectif qui a su se qualifier en barrage sans son idole et à afficher un jeu séduisant lors des deux derniers matches amicaux toujours sans son numéro 9. Suite à la suspension de son numéro 9 et capitaine Paolo Guerrero, El Tigre a choisi de présenter 24 joueurs au lieu des 25 prévus ce mercredi 16 mai. Un joueur seulement devra rester à quai puisque la liste finale sera composée de 23 joueurs.

Cette liste est finalement assez simple à analyser et surtout très cohérente quand on connaît le pragmatisme de Gareca. Hormis le poste de gardien qui compte trois joueurs, tous les postes du onze type sont doublés avec plusieurs combinaisons possibles en attaque.

La surprise du profe

L’attaque justement est la zone qui a fait le plus couler d’encre. Après la terrible nouvelle qui est tombé en début de semaine et l’absence de Paolo Guerrero, la question qui est sur toutes les bouches est donc de savoir qui devrait remplacer le meilleur buteur de l’histoire du football péruvien. Le pays s’est soudainement tourné vers un seul homme, Claudio Pizarro, le buteur qui martyrise depuis presque vingt saisons les défenseurs de Bundesliga. Mais son cas divise. D’un côté, les pro-Pizarro qui saluent la carrière d’un homme qui a su maintenir son niveau tout au long de ces années et qui mériterait bien un mondial pour l’ensemble de son œuvre. De l’autre, les antis qui, malgré le respect qu’ils portent envers la carrière impressionnante du joueur, préfèrent se tourner vers le futur et donc laisser la place aux jeunes comme le prometteur Cristian Benavente.

Ricardo Gareca a finalement tranché et ne convoque ni Pizarro ni Benavente. C’est sans doute ça la surprise du profe. Il décide de se passer d’un attaquant supplémentaire en faisant confiance à Jefferson Farfán et Raúl Ruidíaz, avant-centre pur. Le reste de la liste est très classique avec un groupe qui a joué ensemble les éliminatoires et vécu la qualification à ce mondial.

Classicisme et certitudes

Au poste de gardien, la hiérarchie est établie entre Pedro Gallese, titulaire et Carlos Cáceda son suppléant. Jose Carvallo, présent en sélection depuis 2007 fera office de troisième gardien, laissant sur la touche le jeune Alejandro Duarte.

Le sélectionneur mise ensuite sur une défense centrale pleine d’expérience avec Alberto Rodríguez et Christian Ramos avec cependant un petit bémol concernant le premier qui a peu joué cette saison avec Junior de Barranquilla. On espère qu’il viendra en Russie en forme. Anderson Santamaria se tient prêt et a déjà rassuré lors des derniers matches de la sélection. Miguel Araujo en quatrième défenseur est aussi une valeur sûre. Titulaire sur le flanc gauche de la défense, Miguel Trauco a une marge d’avance sur ses concurrents direct, Nilson Loyola et le jeune Luis Abram. C’est d’ailleurs sans doute ce dernier pourrait ne pas rester dans les 23. À droite, l’alternance Advincula / Corzo a créé une concurrence saine et les deux ont des arguments à faire valoir.

Au milieu, le taulier Renato Tapia à toute la confiance du sélectionneur et sa grinta apportera beaucoup en l’absence de Guerrero. Yoshi Yotún est le parfait pendant de Tapia pour assurer un équilibre entre la récupération et la première relance. Sur le banc, Pedro Aquino, Wilder Cartagena et Sergio Peña se tiendront prêt même si l’un des trois pourrait aussi ne pas faire partie du voyage en Russie. Aquino part tout de même avec une petite avance sur ces deux compères.

Dans l’animation offensive, Gareca a le choix et aussi une belle profondeur de banc. Cristian Cueva, Edison Flores et Andre Carillo épauleront le ou les attaquants de pointe selon le schéma. Paolo Hurtado et Andy Polo seront plus que des options avec l’enchainement des matches et surtout l’intensité d’une Coupe du Monde.

Nous voici donc en attaque ou seul Jefferson Farfán et Raúl Ruidíaz sont retenus par le sélectionneur. Gareca aura donc le choix d’évoluer avec un seul ou deux attaquants de pointe. Andre Carillo peut aussi remplir cette fonction. En conférence de presse, el profe a insisté sur le fait qu’il était assez armé en attaque et qu’il ne voulait pas convoquer un joueur par simple désespoir.

Il n’y a donc pas vraiment de surprise au final avec un groupe très uni et très complémentaire. Gareca s’appuie sur des joueurs de confiance et sur une équipe qu’il a lui-même bâtie sur ces dernières années pour former un collectif huilé prêt à en découdre dans cette Coupe du Monde tant attendue en terres incas.

Les 24 (en gras, le onze probable)

Gardiens

Pedro Gallese (Veracruz, MX)

Carlos Cáceda (Deportivo Municipal, PER)

Jose Carvallo (UTC, PER)

Defenseur centraux

Alberto Rodríguez (Junior, COL)

Christian Ramos (Veracruz, MX)

Anderson Santamaria (Puebla, MX)

Miguel Araujo (Alianza Lima, PER)

Défenseur latéraux

Luis Advincula (Tigres, MX)

Miguel Trauco (Flamengo, BRA)

Aldo Corzo (Universitario, PER)

Nilson Loyola (Melgar, PER)

Lui Abram (Velez, ARG)

Milieux

Renato Tapia (Feyenoord, NL)

Yoshimar Yotún (Orlando)

Pedro Aquino

Wilder Cartagena (Veracruz, MX))

Sergio Peña (Grenada, ESP)

Milieux offensifs

Cristian Cueva (Sao Paulo, BRA)

Edison Flores (Alborg, DAN)

Paolo Hurtado (Vitoria, POR)

Andy Polo (Portland, USA)

Attaquants

Jefferson Farfán (Lokomotiv Moscou, RUS)

Raúl Ruidíaz (Morelia, MX)

Andre Carillo (Watford, ANG)

Romain Lambert
Romain Lambert
Parisien expatrié sur les terres Inca, père d’une petite franco-péruvienne, je me passionne pour le football de Lima à Arequipa en passant par Cusco. Ma plus forte expérience footballistique a été de vivre le retour de la Blanquirroja à une coupe du monde après 36 ans d’absence.