Depuis les Jeux de 1996, il est une tradition établie : à chaque participation, l’Argentine repart avec une médaille. N’échappant pas à la difficulté à l’heure de composer son groupe, devant se passer des plus grands talents de cette catégorie d’âge, Julio Olarticoechea dispose pourtant d’un groupe de qualité. Présentation.

Finaliste lors de sa première participation à l’époque dorée où le Rio de La Plata dominait le monde, l’Argentine a une longue tradition de succès aux Jeux Olympiques. Si on exclut le trou d’air des années 60 (deux tristes éliminations au premier tour des Jeux de 60 et 64), l’histoire récente de l’Albiceleste est couronnée de succès. Quart de finaliste en 1988, l’Argentine a depuis été chercher une médaille à chaque de ses participation, mieux, elle s’est systématiquement hissée en finale (une médaille d’argent, deux d’or). Vu le contexte actuel, une médaille ferait du bien à tout un football et vu les 18 présents à Rio, celle-ci reste de l’ordre du possible.

A la recherche d’un coach puis d’une sélection

L’intersaison a été des plus chaotiques au pays. De l’AFA sans président, qui termine avec une gestion temporaire mise en place par la FIFA, à la sélection A sans entraîneur ni idole, qui vient à peine de trouver un nouveau sélectionneur (lire Bauza, le nouvel équilibre de l'Argentine), à un championnat qui cherche une formule qu’il vient tout juste de trouver, tous les pans du football argentin ont été touchés, tous ont vacillé. Alors, n’ayant qu’el Vasco sous la main, Olarticoechea s’est retrouvé propulsé sélectionneur des Olympiques début juillet et a ainsi dû se retrouver à gérer la liste des 37 laissée par un Gerardo Martino parti s’exiler. La gestion aura été des plus compliquée.

Photo : EITAN ABRAMOVICH/AFP/Getty Images

Comme tout le monde, l’Argentine s’est retrouvée à devoir composer avec l’ensemble des clubs du monde pour aller chercher ses jeunes talents, même les clubs du pays. Le conflit latent avec l’AFA n’ayant sans doute pas aidé à la tâche du sélectionneur, plusieurs clubs argentins ont ainsi refusé de libérer leurs jeunes, même une fois la date d’ouverture du championnat repoussée. Alors, comme tout le monde, el Vasco s’est retrouvé à devoir bricoler, à prendre ceux qu’il pouvait prendre, la farce allant bien plus loin que dans les autres pays lorsque la préparation débutait avec seulement 11 joueurs (dont deux gardiens).

Déficit défensif, impressionnante qualité offensive

A l’heure de la découverte de la liste définitive, le premier réflexe aura ainsi été de chercher les joueurs stars de cette génération et la déception aura été grande. Oubliés les Augusto Batalla et autres Ezequiel Unsain dans les buts, oublié Emanuel Mammana en défense, oubliés les Adrián Cubas, Matías Kranevitter et autres Ricardo Centurión, oubliés les Sebastián Driussi, Mauro Icardi, Luciano Vietto et autres Paulo Dybala en attaque, les amoureux de l’Albiceleste ont ainsi dû faire avec une nouvelle désillusion, et imaginer oublier (un temps) leurs rêves de titre olympique.

Alors que reste-t-il à Julio Olarticoechea pour Rio 2016 ? Une équipe de grande qualité offensive mais profondément déséquilibrée tant elle semble fragile en défense. C’est d’ailleurs sur ce point qu’el Vasco a choisi d’apporter un soupçon d’expérience en nommant deux + de 23 ans : l’excellent Geronimo Rulli, qui devrait être le portier titulaire et le solide Victor Cuesta qui devrait former l’axe central avec Lisandro Magallán. C’est en montant au fil des lignes que la qualité augmente. Avec le toujours parfait Santiago Ascacibar (lire son portrait) qui pourrait être l’une des belles révélations de l’épreuve dans un rôle un temps promis à Kranevitter, avec la promesse Joaquin Arzura, qui cherchera à retrouver une confiance perdu par un faible temps de jeu à River, ou encore avec la machine à gagner des duels Lucas Romero, récemment arrivé au Brésil, la récupération première relance de la jeune Albiceleste a de quoi voir venir. La clé du camion pourrait ensuite être offerte au diamant Lo Celso, futur parisien que nous avions déjà présenté qui aura devant lui quelques-uns des éléments clés du succès argentin lors du Sudamericano u20 2015, Ángel Correa, élu meilleur joueur du tournoi et Gio Simeone meilleur buteur. A leurs côtés, el Vasco dispose d’un choix de prince avec les deux Cristian, Espinoza (tout juste arrivé à Villarreal) et Pavón et surtout celui dont toute l’Argentine parle, l’excellent et futur anglais Jonathan Calleri, à qui bien du monde promet un titre de meilleur buteur. Qu’importe donc les difficultés à composer un groupe, l’Argentine possède un tel vivier de talents qu’elle sera capable d’aller chercher une médaille olympique.

Photo : NELSON ALMEIDA/AFP/Getty Images

Il faudra pour cela sortir d’un groupe duquel l’Albiceleste est propulsée favorite mais dont elle devra se méfier. L’Argentine ouvre sa compétition par le Portugal le 4 août, l’Algérie le 7 puis le Honduras le 10.

Les 18

Gardiens : Gerónimo Rulli (Real Sociedad), Axel Werner (Rafaela).

Défenseurs : José Luis Gómez (Lanús), Víctor Cuesta (Independiente), Lautaro Gianetti (Vélez), Lisandro Magallán (Boca), Leandro Vega (River), Alexis Soto (Banfield).

Milieux : Santiago Ascacibar (Estudiantes), Mauricio Martínez (Central), Lucas Romero (Cruzeiro), Giovani Lo Celso (PSG) et Joaquín Arzura (River).

Attaquants : Cristian Espinoza (Villarreal), Cristian Pavón (Boca Juniors), Giovanni Simeone (River), Ángel Correa (Atlético de Madrid), Jonathan Calleri (West Ham).

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.