En venant à bout du Mexique dans le choc du groupe A, le pays hôte prend une sérieuse option sur les quarts. Pendant ce temps, Argentine, Corée du Sud et Honduras se relancent, Brésil et Australie freinent.

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Le Japon en patron

Match des prétendants dans le Groupe A entre deux équipes victoires, l’une très convaincante, l’autre plus dans la douleur. Magie du football, les rôles se sont inversés. Grâce à une stratégie parfaitement huilée et un adversaire remarquablement étudié par le Japon qui a rapidement compris qu’en utilisant la vitesse et l’amour des espaces du duo Ritsu Doan – Takefusa Kubo, et prenant le contrôle du milieu grâce à un excellent pressing. La stratégie a été aidée par un début de match réussi : ouverture du score de Kubo à la sixième sur un centre de Doan, penalty de Doan à la 12e après une faute de César Montes, la deuxième en deux matchs. La suite a donc vu un Mexique peiner à la construction, s’appuyer uniquement sur quelques percées individuelles, en particulier de Lainez, manquer d’appui devant pour véritablement menacer l’arrière-garde japonaise et voir toute ambition de revenir en deuxième période après l’exclusion logique de Johan Vásquez. La maîtrise était japonaise, même si le Mexique entretenait l’espoir sur un coup de pied arrêté d’Alvarado parfaitement exécuté, un autre en fin de match contraignant Tani à une belle parade. Grâce à ce succès, le Japon est bien parti pour disputer les quarts, le Mexique devra s’imposer face à l’Afrique du Sud pour s’éviter toute mauvaise surprise.

La Corée du Sud réagit

Par Baptiste Mourigal

Après la désillusion d'entrée face à la Nouvelle-Zélande, une réaction était attendue de la part de la Corée du Sud face à la Roumanie. Et réaction, il y a eu ! Bien aidés par des Roumains totalement à côté de leur sujet, les Sud-Coréens se sont largement imposés (4-0) pour se redonner confiance et croire encore à la qualification. Kim Hak-bum avait décidé de changer certains joueurs dans son onze de départ en titularisant Lee Dong-jun en attaque et Jeong Seung-won au milieu. Le premier cité a été très actif pendant toute la durée de se présence sur le terrain alors que le second a un peu plus apporté offensivement avant de sortir sur blessure. À la construction, Lee Dong-gyeong a été également précieux à la place de Lee Kang-in. Mais surtout, la Corée du Sud a évolué dans son schéma d'attaque ne se focalisant plus uniquement de centrer en direction de Hwang Ui-jo en espérant le voir récupérer les ballons de la tête ou jouer en pivot, ce qu'il ne sait pas faire. Même si cette stratégie a permis l'ouverture du score grâce à un contre son camp. Ce changement de mentalité fut notable en seconde période, une fois la Roumanie réduite à dix et encore plus après la sortie de Hwang Ui-jo. Kim Hak-bum doit donc se convaincre que son équipe sait jouer en faisant circuler le ballon, en cherchant la profondeur et en combinant plutôt que de jouer long vers l'avant systématiquement. Tout en prenant en compte que Hwang Ui-jo peut s'inscrire dans ces schémas même s'il doit retrouver son efficacité après avoir manqué trois grosses occasions. À noter également l'excellente performance de Kang Yoon-seong à son poste d'arrière gauche et aussi la force de caractère de Lee Kang-in qui a inscrit un doublé en sortant du banc.

L’Australie sans solution

Par Antoine Blanchet-Quérin

Graham Arnold avait décidé de conserver le même onze de départ face à l’Espagne, l’adversaire le plus difficile du groupe C, des Européens dans l’incapacité de marquer contre l’Égypte (0-0) pour leur entrée dans ces Jeux Olympiques quand les Australiens avaient fait le nécessaire face aux Argentins (2-0). Face à l’Albiceleste, la sélection australienne avait trouvé plusieurs solutions dans le dos de la défense, ce qui n’a pas été aussi facile face à une équipe espagnole davantage mieux organisée et ayant gardé le pied sur le ballon. L’Australie a reculé de minute en minute à tel point qu’à la fin du premier acte, aucun tir n'a été adressé à Unai Simón. Il fallait attendre Denis Genreau à la cinquante-et-unième minute pour cela. La première mi-temps des Australiens se résumait à Daniel Arzani, côté gauche, afin de venir s’engouffrer dans la surface du portier espagnol, comme seule solution viable des jaunes et verts. L’Espagne a attendu patiemment, a souvent buté sur un secteur défensif bien organisé en face de lui à l’image de Nathaniel Atkinson très bon dans cet exercice. La Roja n’a pas laissé respirer l’Australie, le pressing exercé suffisait à leur faire perdre rapidement la balle, puis leur moment est arrivé à la quatre-vingt-et-unième minute sur un coup de tête de Mikel Oyarzábal. La place de leader du groupe leur revient quand les Olyroos devront au moins prendre un point aux Égyptiens pour poursuivre l’aventure olympique.

L’Argentine se relance

Tombée en ouverture, l’Argentine n’avait d’autre choix que de s’imposer pour reprendre quelques espoirs de qualification. Pour affronter l’Égypte, Fernando Batista décidait encore une fois de se passer de Thiago Almada, son joyau – vivement le jour où quelqu’un nous en donnera la véritable raison – et changeait trois hommes : Ortega pour raison de suspension, mais surtout Valenzuela et Colombatto pour des profils plus joueurs qu’offrent Pedro de la Vega et Martín Payero. L’Argentine a donc cherché à prendre le contrôle de la possession, Gaich a même trouvé le poteau dès la quatrième minute, De la Fuente a vu sa frappe fuir le cadre, mais à par cela, il n’y a pas eu grand vertige argentin. Pire, l’arrière-garde s’est encore faite souvent prendre dans son dos, avec un vrai souci dans les couloirs, et a peiné à maîtriser Ramadan Sobhi, dans tous les bons coups. 0-0 à la pause mais un compteur débloqué d’entrée de seconde après un corner et un centre (ou tir ?) d’Alexis Mac Allister que Facundo Medina reprenait après le rebond sur le poteau. Le but du défenseur lensois allait être le seul de la partie, car par la suite, l’Argentine n’a pas maîtrisé grand-chose, cherchant surtout à résister aux offensives parfois trop désordonnées de Pharaons qui se procuraient quelques belles situations, souvent générées par Sobhi mais allaient les regretter tant ils méritaient mieux sur ce match.

Le Honduras renverse les OlyWhites

Par Antoine Blanchet-Quérin

Après la victoire historique contre la Corée du Sud, la Nouvelle Zélande se retrouvait à une victoire d’une qualification. D’entrée de partie, les OlyWhites perdaient Winston Rei, touché au genou et dont la blessure annonce la fin de la compétition. Ce premier coup dur était effacé par une frappe monumentale de Liberato Cacace après un corner repoussé hors de la surface et un cuir expédié dans la lucarne d’un Alex Güity réduit au rang de spectateur. Et si la H a ensuite tout fait pour revenir, y parvenant un temps grâce à Luis Palma, Chris Wood, à la reprise d’un centre rasant d’Elijah Just, permettait aux OlyWhites de virer en tête d’entrée de seconde période. L’exploit semblait se dessiner mais les Néo-zélandais se sabordaient complètement sur le deuxième et troisième but hondurien. Une mauvaise compréhension d’abord entre George Stanger et Woud, laissant tout le temps à Juan Obregón d’ajuster son pied face à un but vide, puis, alors que la pression adverse s’était intensifiée au fil des minutes, un petit rebond du ballon sautait par-dessus les gants du même Woud victime d’une soirée catastrophique. Ce tir à première vue anodin de Rigoberto Rivas offrait un succès sur le fil aux Catrachos qui se replacent ainsi dans la course à la qualification, les quatre équipes ayant désormais le même nombre de points.

Pendant ce temps

Ailleurs, notons la victoire folle de l’équipe de France, emmenée par son Mexicain, André-Pierre Gignac auteur d’un triplé et d’une passe décisive qui permettent aux Bleus de sauver les apparences face à l’Afrique du Sud (les Français ont été menés au score à trois reprises avant de s’imposer dans les arrêts de jeu). Notons aussi la courte défaite de l’Arabie saoudite face à l’Allemagne alors que le Brésil est resté muet face à la Côte d’Ivoire.

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Photo : imago images/AFLOSPORT

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.