Le football est souvent une affaire de détails. Les quarts de finale des JO l’ont ainsi rappelé notamment à la Côte d’Ivoire et à la Nouvelle-Zélande. Pendant ce temps, le Brésil passe et le Mexique impressionne.

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On entend souvent parler d’erreur qui « se paye cash », de souci du détail. Souvent utilisés à outrance ces arguments sont pourtant parfaitement applicables à la Côte d’Ivoire dont le quart de finale face à l’ogre espagnol a basculé sur un rien, ou plus deux, deux erreurs inadmissibles à ce niveau. On joue la fin des arrêts de jeu, les Éléphants sont devant, ils viennent tout juste d’envisager réussir le coup de ces quarts après le but de Max-Alain Gradel d’une frappe tendu qui passe sous les pieds d’Unai Simón. Le rêve est à portée de main, puis il y a ce ballon, ce centre qui semble pouvoir être contrôlé, mais la défense centrale ivoirienne se déchire, une deuxième fois, Eric Bailly se troue encore et Rafa Mir, qui venait d’entrer, trompe Tape. L’Espagne est encore revenue, encore sur une erreur, cette fois, le coup est trop dur, la Côte d’Ivoire va s’effondrer. Avant cela, les Éléphants avaient ouvert le score, par Bailly, mais avait déjà concédé l’égalisation sur une boulette de Wilfired Singo, une remise de la poitrine vers son gardien parfaitement lue par Olmo alors qu’entretemps, la Côte d’Ivoire aurait pu assommer (définitivement ?) des Espagnols groggy. Mais petit à petit, la Roja a repris ses esprits en même temps que le contrôle de la partie, les Ivoiriens semblant vouloir se contenter d’exploiter les contres. Elle est ainsi revenue avant de s’en remettre aussi en Simón pour éviter de se retrouver à devoir encore courir après le score. Le deuxième acte ne trouvait pas véritable protagoniste, la Côte d’Ivoire souffrant davantage cependant face à une Roja plus dangereuse dans ses offensives, mais trop maladroite face au but. Puis cette fin de match, ce but de Gradel, ces deux erreurs de Bailly qui tuaient les Éléphants, celle du 2-2 et la main du 3-2 pour l’Espagne d’entrée de prolongation. Trop de détails qui n’en sont peut-être pas, la Côte d’Ivoire craquait définitivement et laissait la Roja filer vers les demies.

En demi-finale, l’Espagne affrontera un pays hôte que l’on a vu parfois peiner face à une Nouvelle-Zélande qui a continué de poser des problèmes comme tout au long de la compétition. Les hommes de Moriyasu auraient pu se rendre les choses plus faciles si Endo ne s’était pas rendu coupable du probable plus gros raté de la compétition, servi au deuxième poteau seul face au but vide par Kubo. Ce match avait des allures de traquenard comme les OlyWhites savent en tendre, il n’a pas dérogé à cette règle. Car le Japon a totalement dominé le début de match, a multiplié les situations, souvent avec Kubo mais a manqué soit d’adresse devant le but (Endo comme on vient de le décrire, mais encore Doan, toujours sur un service de Kubo) avant de perdre un peu le fil et surtout la maîtrise. Mais même dans les moments plus faibles, les hommes d’Hajime Moriyasu continuaient à se procurer des situations, même quand les minutes défilaient et que le score ne voulait pas bouger. La faute donc à une maladresse offensive assez criante mais aussi à un Michael Woud qui aimantait tous les ballons et retardait l’échéance. Le temps défilait, la prolongation et les tirs au but semblaient inévitable à moins d’un exploit individuel qui ne venait pas. Malheureusement pour les OlyWhites, Liberato Cacace butait sur Tani, Clayton Lewis manquait le cadre, aucun japonais manquait sa tentative et le pays hôte qui rêve de médaille depuis le bronze de 1968 se hisse en demi-finale.

L’autre demi-finale opposera les deux derniers champions olympiques et sera le remake de la finale de Londres. Champion à Rio, le Brésil affrontait le champion d’Afrique, l’Égypte. André Jardine retrouvait Douglas Luiz de retour de suspension et alignait son onze de début de compétition. Un onze qui dominait le premier acte mais peinait à trouver des accès au but égyptien, la défense adverse ne laissant que peu d’espaces et les combinaisons tentées entre les offensifs brésiliens débouchant trop rarement sur de réelles occasions. La preuve, il fallait attendre le quart d’heure pour voir le premier tir auriverde, œuvre d’Antony, mais la domination stérile se convertissait en but en fin de premier acte Richarlison servant Matheus Cunha. Le plus dur semblait fait, mais comme toujours, la Seleção ne parvenait pas à se mettre à l’abri, Guilherme Arana, Richarlison et Paulinho ne parvenant pas à convertir la domination sud-américaine. Reste que le danger n’était pas non plus trop grand, mais cette incapacité à tuer les matchs pourrait lui jouer des tours en demies.

D’autant que l’adversaire sera d’un autre calibre. On l’avait indiqué lors de notre présentation, le Mexique a tout d’un prétendant au titre. Après une ouverture en fanfare face aux Bleus, une défaite moins inquiétante qu’elle n’y paraissait face au Japon et une maîtrise totale face à l’Afrique du Sud, le Tri a totalement roulé sur la Corée du Sud. Avec toujours la même recette : un milieu redoutable dans son jeu de transition, emmené notamment par le duo Luis Romo – Sebastián Córdova et un jeu dans les couloirs qui fait mal. Face à cette armada mexicaine, la défense sud-coréenne a exposé ses carences (déjà exposées dans notre présentation de la sélection). Les centraux souvent débordés, les latéraux en retard, à chaque accélération mexicaine, le danger était réel. Alors la démonstration qui s’en est suivie n’a finalement été que logique : trois buts par mi-temps pour les hommes de Jaime Lozano dont deux doublés americanistas (Henry Martín et Sebastián Córdova), un récital offensif et voilà comment le Mexique se hisse en demi-finale. Tout n’est cependant pas encore parfait côté Tri. Car la Corée du Sud a exposé quelques lacunes chez son adversaire, notamment le jeu dans le dos des centraux et les espaces laissés par les latéraux. Les Guerriers Taeguks ont pu compter sur un Lee Dong-Gyeong auteur de deux merveilles mais aussi d’un match monstrueux, se sont procurés quelques belles situations dès lors qu’ils ont combiné rapidement, mais ont soit manqué de bénéficier véritablement d’un neuf, Hwang Ui-jo étant bien trop discret – son but ne sauvant pas une prestation manquée – et surtout, quand les lignes adverses furent percées, sont tombés sur un Memo Ochoa toujours aussi décisif. Le Mexique s’impose ainsi sur un score de tennis (6-3) et continue de monter en puissance. La demi-finale face au Brésil s’annonce ainsi totalement folle.

 

 

Crédit photo : imago images/Sports Press Photo

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.