Cinq ans après avoir vaincu la malédiction olympique, le Brésil décroche son deuxième titre. Pendant ce temps, le Mexique boucle sa campagne en bronze.

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Le 24 octobre 1968, un doublé de Kunishige Kamamoto permettait au Japon de décrocher la troisième place du tournoi olympique de México face au pays hôte. Près de cinquante-trois ans plus tard, les deux sélections se retrouvaient, inversant l’identité du pays hôte, mais avec le même objectif : boucler un tournoi plutôt satisfaisant – les deux formations restent probablement les deux plus joueuses et intéressantes de l’épreuve – par une médaille de bronze. Pour aller la chercher, le Tri a décidé de prendre son destin en main. Une belle percée de l’une des satisfactions dans son couloir, Alexis Vega permettait à Córdova d’ouvrir la marque sur penalty avant la fin du premier quart d’heure, dix minutes plus tard l’indispensable milieu de l’América déposait le ballon sur la tête de Vásquez pour le but du break. Le Mexique s’appuyait ainsi toujours sur son duo du milieu Charly Rodríguez – Sebastián Córdova pour contrôler le milieu et sur l’immense Memo Ochoa pour mettre fin aux envies de but des Doan et autre Kubo. Le Tri allait se montrer plus efficace que les hommes de Moriyasu, frappant une troisième et dernière fois à l’heure de jeu et résistant aux assauts de locaux bien trop imprécis pour espérer revenir dans la partie. Il y aura certes l’éclair signé Mitoma en fin de partie mais le Japon a tellement vendangé dans cette rencontre qu’il a presque seul tué ses chances de médailles, laissant le Mexique décrocher le bronze.

Pour ce qui concerne l’or, le suspense a été total entre le tenant du titre et l’Espagne. Dix-neuf ans après un doublé mondial signé Ronaldo, le Brésil a encore remporté un trophée à Yokohama et pour cela a dû attendre la fin de la prolongation pour conserver sa couronne qu’il avait mis plus d’un siècle à décrocher. Le premier acte a été des plus équilibré entre une Espagne qui a d’abord contrôlé le rythme, possédant le ballon, passant à un Diego Carlos près d’ouvrir la marque, et un Brésil qui a mis du temps à équilibrer les débats et aurait pu ouvrir le score sur penalty peu de temps avant la pause, à la suite d’une sortie hasardeuse d’Unai Simón (la deuxième du match), mais Richarlison envoyait le ballon dans le ciel de Yokohama. La Canarinha allait cependant virer en tête à la pause sur un ballon parfaitement contrôlé et repris par Matheus Cunha au bout des arrêts de jeu. Le Brésil aurait ensuite pu tuer le match dès le retour des vestiaires, par Antony (finalement signalé hors-jeu) puis par Richarlison dont la frappe détournée par Simón rebondissait sur la barre, mais l’Espagne réagissait, reprenait le contrôle du ballon et revenait logiquement au score sur une merveille de volée signée Oyarzabal. Les Européens semblaient capables de retourner le match face à un Brésil qui paraissait une fois encore à la limite physique, trouvaient deux fois la transversale de Santos mais ne parvenaient pas à prendre les devants. On passait alors par la séance de tirs au but, une séance qui allait finalement basculer à dix minutes de la fin, alors que le Brésil s’était déjà montré le plus menaçant, après un déboulé de Malcom. Le Brésil n’a une fois encore pas véritablement maîtrisé sa rencontre, mais comme à chaque tour, en est sorti vainqueur et conserve ainsi sa couronne, comme le firent en leur temps les voisins uruguayens et argentins.

 

 

Crédit photo : imago images/Sports Press Photo

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.