A 3 minutes près, l’ancienne Océanie du foot aurait pu faire un carton plein et placer ses 2 représentants en demies de la Coupe du Monde des Clubs. Auckland a sorti l’ES Sétif et ce n’était pas un exploit, tant les néo-zélandais ont dominé les débats et surpassé le champion d’Afrique sur tous les plans. Face à Cruz Azul, les australiens des Wanderers ont failli réussir le coup parfait sur une pelouse transformée en piscine, mais se sont fait rejoindre en fin de match puis cédé en prolongation.

 

Auckland City FC- ES Sétif 1-0

C’était prévisible, l’issue du barrage du Moghreb de Tétouan allait influer fortement sur l’engouement des foules pour les quarts de finale de samedi. C’est donc devant un stade à moitié vide que le lever de rideau Auckland-ES Sétif s’est déroulé. Un déplacement conséquent des algériens était attendu, mais ils ne sont finalement que quelques centaines dans le pan de tribune qui leur est attribué. Second épisode de la série préférée des supporters des FAR : « On n’est pas concernés par l’évènement, mais c’est chez nous donc on vient chanter c’est cool » qui forment quelques poches de résistance dans les virages.

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Physiquement entamés par les 120 minutes de mercredi, Auckland semble peu enclin à repartir en mode combat. Irving et ses coéquipiers jouent un cran plus haut, montent au pressing et harcèlent le milieu sétifien en bloquant toutes les solutions de passe. Chargé d’orienter le jeu, le centrafricain Dagoulou se fait complètement manger et rate tous ses renversement de jeu.

Les animateurs du jeu offensif des champions d’Afrique en attendant que Djahnit et Ziaya soient incorporés en seconde mi-temps, l’ailier Belameiri et l’attaquant de pointe Benyettou sont bien pris par le back four du bout du monde. Surtout Belameiri qui se fait couper par une deuxième lame à chaque fois que son premier dribble passe. Comme pour Tétouan, le problème de soutien des autres milieux et l’absence de jeu collectif se pose.

De Vries a encore régalé

Ainsi, en récupérant la balle plus haut et avec l’efficacité de Payne en plaque tournante, Auckland va vers l’avant et se crée de nombreuses occasions. Tandis que Tavano joue son rôle de point de fixation en pivot, De Vries finit toutes les actions en trombe. Sétif s’en sort bien sur la frappe trop croisée du sud-africain et le centre-tir de Barlanga sur la transversale, mais finit par céder sur un sublime enchaînement à l’entrée de la surface d’Irving (1-0, 52’).

Les entrées en jeu de Ziaya et Djahnit (on peut se demander pourquoi le numéro 10 de l’ESS n’a pas été titularisé) ne changent pas la donne. Positionné bas, le jeune chef d’orchestre courtisé par des clubs tunisiens part de trop loin et pêche en voulant tout régler tout seul. Sétif se procure trois occasions (tête décroisée de Younes, reprise de Benyettou contrée in extremis et un geste acrobatique raté du même Benyettou) mais n’arrivera pas à revenir au score.

Désillusion pour les Noir et Blanc, qui comme le MAT ont semblé paralysés par l’enjeu et dépourvus de créativité et de capacité de réaction. Mais il faut rendre hommage à Auckland, qui défiera San Lorenzo mercredi à Marrakech : Arriver à faire déjouer 2 adversaires supposés plus forts en 4 jours n’est pas une mince affaire.

 

Cruz Azul- Wanderers 3-1 (a.p)

Un déluge s’abat sur Rabat au coup de sifflet final d’Auckland-Sétif. Une heure plus tard, la pelouse est gorgée d’eau et c’est devant un stade vide que Cruz Azul et les Western Sydney Wanderers entrent sur le terrain. 200 mexicains enragés sont là avec leurs bannières, une quinzaine d’australiens dispersés ça et là, quelques curieux, le Swimming Pool Game peut commencer.

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Le ballon ne roule pas, ne rebondit pas, s’embourbe dans plusieurs secteurs du terrain. Cruz Azul n’arrive pas à développer son jeu et les Wanderers, bien en place et Fighting Spirit en bandoulière, relèvent le défi et pensent avoir fait le plus dur en ouvrant le score au cœur de la seconde mi-temps, sur une merveille de frappe tendue de La Rocca.

Les supporters australiens partent en sucette sur le but.  Le jeu de mots subtil «  La vida Rocca » et « Park the Bus » sont les deux phrases les plus hurlées dans les 5 minutes qui suivent le bus.

Et en effet, Western Sydney gare le bus devant ses cages et le siège imposé par Cruz Azul débute. Deux énormes occasions loupées par les mexicains (Pavone rate l’égalisation dans le but vide sur un sauvetage de Topor-Stanley, coup-Franc de Fabian sur la transversale) et l’expulsion de Spiranovic côté australien font tanguer le bus, mais le champion d’Asie résiste et tient bon. Jusqu’à la 89ème minute et un penalty bêtement concédé. Le vétéran d’El Tri  Torrado remet les équipes à égalité.

La prolongation tourne au cauchemar pour les hommes de Toni Popovic : Ils se retrouvent à 9 contre 11 après l’expulsion de Topor-Stanley, Pavone sur un but de renard permet à Cruz Azul de prendre l’avantage, et Torrado sur un deuxième pénalty finit le boulot. 3-1 à 4 minutes de la fin et dans un marécage abyssal, Western Sydney voit l’exploit lui filer entre les doigts. Mais ce très jeune club fondé en 2012 a d’ores et déjà de beaux souvenirs et une expérience enrichissante à se mettre sous la dent.

Farouk Abdou
Farouk Abdou
Actuellement à E-management, passé par Echosciences Grenoble, Le Dauphiné Libéré, Sport Translations et Tunisie foot, Africain volant pour Lucarne Opposee