Première demi-finale de la Coupe du Monde des Clubs à Osaka. River se retrouvait au pied de l’obstacle Sanfrecce et voulait absolument se rassurer avant d’attendre Barcelone en finale. De son côté, América cherchait à sauver ce qui lui restait d’honneur.

Ne pas se rater, ne pas se faire peur comme un San Lorenzo en 2014, se rassurer. Les trois objectifs de River étaient clairs au coup d’envoi, le Millo de Gallardo, méconnaissable et manquant d’intensité depuis des mois devait d’une part se qualifier sans gaspiller trop d’énergie mais surtout rassurer son imposante colonie millonaria qui avait envahi Osaka. Sur le papier, le groupe avait de quoi briller : Barovero, Mercado, Maidana, Balanta, Vangioni; Sánchez, Kranevitter, Ponzio; Pisculichi; Mora et Alario, Gallardo pouvait compter sur l’ensemble de ses troupes, alignant quasiment l’équipe qui avait remporté la dernière Libertadores. Les premiers instants semblaient indiquer que River était sur la bonne voie. Face à un SanFre d’abord replié, les premières situations étaient en faveur des argentins, Sánchez venant titiller Takuto Hayashi, Alario venant faire planer son ombre. Mais alors qu’on pensait River parti pour gérer tranquillement sa demi-finale, le champion japonais commençait à sortir. Kashiwa chauffait Barovero, quelques instants plus tard, Minagawa, seul face au portier argentin suite à une erreur d’appréciation de Balanta, perdait son duel. Et River retombait dans ses travers. Hiroshima conduisait alors la partie, utilisant mieux le ballon et exposant encore les failles défensives du champion des Amériques incapable de sortir haut pour asphyxier son adversaire comme il le faisait si bien il y a encore six mois. Si bien qu’à la pause, le SanFre menait aux points, Barovero ayant multiplié les arrêts de grande classe. River se procurait une seule situation en toute fin de mi-temps par Sánchez hors-jeu. Les choses devaient changer.

Là encore, on pensait River enfin de retour après la pause. Comme en tout début de partie, le Millo semblait enfin prendre le contrôle de la partie, Mora, servi par Sánchez, se procurait enfin une situation. Hiroshima ne cédant pas, bien au contraire, el Muñeco décidait de changer les choses. Comme face à Huracán en Sudamericana, le coach du Millo lançait ses armes offensives. Lucho remplaçait Ponzio, Viudez prenait la place de Pisculichi. Ce dernier faisait basculer le match. Son coup-franc était mal apprécié par Hayashi qui perdait son duel devant Maidana. La remise du central de River permettait à Lucas Alario de marquer dans le but vide. A l’entrée du dernier quart d’heure, River venait de faire le plus dur, le peuple millonario pouvait respirer et chanter encore plus fort. Malgré quelques frayeurs en fin de partie, River tenait bon. Sans véritablement briller ni rassurer ses fans, le champion sud-américain sera du rendez-vous de la finale. Mais le plus dur reste à venir.

En ouverture de la journée de Coupe du Monde, América et Mazembe s’affrontaient dans le match des déçus du premier tour avec pour seule ambition de sauver l’honneur par une anecdotique cinquième place. Agité par les rumeurs de départ de Nacho Ambriz et miné par les quelques conflits au sein de son vestiaire, América ne semblait pas dans les meilleures dispositions pour aborder cette rencontre mais allait pourtant rapidement se rassurer. Après 10 minutes d’observation tout juste animées par une tentative d’Adjei, Oribe Peralta se procurait les deux premières situations du match avant que Benedetto, seul au second et idéalement servi par Aguilar ne vienne ouvrir le score pour les Águilas. Blessé quelques instants plus tard, il cédait sa place à Martin Zúñiga qui ne mettait que six minutes pour réussir le but de break. Sonnés, les Corbeaux n’abdiquaient pas. Patient Mwepu secouait la barre de Muñoz, Samatta tentait sa chance sur coup-franc, Mazembe se montrait dangereux. Juste avant la pause, les hommes de Carteron allaient être récompensés, Samatta s’amusant plein axe et voyant sa frappe détournée par Moi mais reprise par Kalaba pour le 2-1 annonciateur d’une belle deuxième mi-temps. Malheureusement il n’en fut rien. Une maigre occasion pour Peralta dans les 20 premières minutes du second acte, deux situations pour Mazembe, une frappe de Traore, une tête de Coulibaly, quelques tentatives lointaines côté Águilas peinaient en enthousiasmer un stade animé par les chants des supporters millonarios venus en force. Qu’importe l’ivresse, América sauve l’honneur et rentre du Japon avec la cinquième place.

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.