C’est un véritable coup de tonnerre. À peine titré à Bernabéu, River Plate entendait bien poursuivre sa « visite » de Madrid par un affrontement avec le Real pour clore son année internationale. C’était sans compter sur le local de l’étape.

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Ils seront montés en puissance au fil des matchs. D’abord piégés mais rebelles face à Team Wellington pour retourner une rencontre bien mal engagée, Al-Ain avait ensuite totalement contrôlé une Espérance de Tunis loin d’être à son meilleur niveau (et qui a terminé à la cinquième place du tournoi après une victoire aux tirs au but face à d’indigents Chivas), qu’il soit technique ou surtout mental. Face à River Plate, nombreux étaient ceux qui pensaient que la marche serait trop haute. Il n’en fut rien. Car les hommes de Zoran Mamić ont appliqué la même formule que face à l’EST : celle d’aller chercher haut et de mettre une énorme intensité. Recette payante d’entrée de partie, comme face au Taraji, le premier corner était le bon, le ballon filant entre les jambes d’Armani après avoir été semble-t-il touché par Pinola. Loin d’être KO, River allait prendre le temps de réagir et y parvenir. Gonzalo Martínez allumait les deux premières mèches, Rafael Santos Borré allait ensuite rappeler pourquoi il était devenu essentiel dans le schéma de Gallardo. D’abord renard des surfaces, ensuite dévoreur d’espace, le Colombien s’offrait un doublé en cinq minutes et semblait alors avoir inversé le cours du match.

Mais Al-Ain possède une force de caractère importante et peut s’appuyer sur le soutien de son peuple. Porté par sa foule, le club émirati allait ensuite courber l’échine sur les temps forts de River, s’appuyant notamment sur trois joueurs, l’excellent latéral japonais Tsukasa Shiotani, la machine à impact Tongo Doumbia et l’infranchissable Khalid Essa. L’objectif était simple, miser sur l’efficacité et la justesse en phase offensive, ce qui faisait défaut à River. Grâce notamment à Caio, cela fonctionnait. River recevait un premier avertissement en fin de premier acte lorsque Hussein El Shahat pensait égaliser avant de voir son but refusé pour hors-jeu au VAR. Le second allait faire mouche en début de second acte lorsque Shiotani trouvait Caio qui s’amusait dans la surface violette avant d’ajuster Armani.

On aurait alors pu penser que le rythme de la rencontre allait faire baisser les émiratis, il n’en fut rien. Certes River Plate s’est procuré plusieurs situations, Borré à deux reprise devant Essa, Quintero à longue distance puis la plus belle de toute, le penalty envoyé par Pity Martínez sur la barre en milieu de deuxième acte, mais ensuite, Al-Ain a rééquilibré les débats. Chaque mi-temps de prolongation a vu son équipe mener au points, River sur la première, Al-Ain sur la deuxième avec surtout la plus belle occasion de la prolongation pour Mohamed Ahmad dont la reprise à bout portant est sauvée par un réflexe d’Armani. Tout se jouera donc aux tirs au but, séance au cours de laquelle Franco Armani allait toucher deux tentatives adverses sans parvenir à les repousser et surtout, au cours de laquelle Enzo Pérez manquait le sien, le pire de tous puisque le dernier de la série. Et envoyait ainsi Al-Ain en finale, une première dans l’histoire du football émirati.

River rêvait de croiser le Real Madrid, certains envoyaient déjà la bande au Muñeco au titre mondial, il n’en sera rien : après l’Atlético Mineiro en 2013, l’Atlético Nacional en 2016, River chute en demi-finale. Pour la troisième fois en six ans, il n’y aura pas de représentant sud-américain en finale de la Coupe du Monde des Clubs. Pour retrouver Madrid, River doit désormais espérer un exploit de Kashima. N’allez pas dire que c’est impossible.

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.