Pendant que l’Espérance a parfaitement profité du suicide en mondovision d’Al Sadd, Flamengo a longtemps souffert pour écarter un excellent Al Hilal. Le champion d’Amérique du Sud attend désormais les rouges venus d’Angleterre.

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Avant d’entrer dans la première demi-finale de la Coupe du Monde des clubs, l’Espérance de Tunis et Al Sadd s’affrontaient pour la cinquième place. Une rencontre qui peut paraître souvent anecdotique mais qui compte tout de même. Malheureusement, il n’y a pas eu de match. La faute à une équipe de Al Sadd qui a montré la même naïveté et les mêmes faiblesses que lors de sa demi-finale d’Asian Champions League. Et comme Al Hilal alors, l’Espérance en a profité avec panache, emmené par un excellent Hamdou Elhouni. Le numéro 10 de l’EST slalomait entre les plots blancs pour le 1-0 dès la sixième minute, profitait d’une offrande de Tarek Salman pour filer seul au but et offrir le 2-0 à Badri à la 13e, puis servait Chetti dont le centre repris par Badri était sorti de la main par Abdelkarim Hassan à la 20e. Le penalty combiné au rouge (sévère) qui s’ensuivait pliait définitivement l’affaire, le match n’avait pas véritablement donné l’impression d’avoir débuté qu’il était déjà plié (3-0, 25e). La suite ? Une belle réaction des offensifs d’Al Sadd, dont on connait le talent, et une extrême largesse défensive du groupe de Xavi dont l’EST s’est délectée. Al Sadd marquera à deux reprises, sur deux penalties, Elhouni marquera également deux fois supplémentaires, l’affaire s’est terminée sur un score de tennis (6-2) en faveur d’une Espérance qui peut quitter Doha sourire aux lèvres.

Mais la grosse affiche était bien évidemment ce choc de champions entre celui venu d’Amérique du Sud, Flamengo, et celui d’Asie, Al Hilal. Le choc entre l’actuelle et l’ancienne équipe de Jorge Jesus a d’abord tourné largement en faveurs des Saoudiens. Combinant parfaitement, Carlos Eduardo et Cuellar régnant sur le milieu, Salem Al Dawsari, André Carrillo et Sebastian Giovinco perforant les lignes arrières, les hommes de Razvan Lucescu ont ainsi logiquement ouvert le score peu après la fin du premier quart d’heure sur une merveille de mouvement collectif. Et finalement, la grande erreur d’Al Hilal a été de ne pas tuer le match sur ses temps forts, à l’image de l’incroyable raté de Bafé Gomis alors que le match n’était encore qu’à 0-0. Car petit à petit on a senti d’une part que le Mengão commençait à monter en puissance, à véritablement entrer dans son match, et Al Hilal accuser le coup (sans doute le fait d’avoir joué un match à haute intensité trois jours plus tôt). Les Rubros-negros ont commencé à se procurer quelques situations en fin de première période, mais la montée en puissance s’est surtout vue en deuxième. Idéalement servi par Gabigol, discret jusqu’ici, Bruno Henrique allait revêtir son costume de sauveur. Il offrait l’égalisation à De Arrascaeta dès le retour des vestiaires, histoire de redonner confiance aux siens et assommer quelque peu les Saoudiens et allait couper au premier vingt minutes plus tard pour le but du 2-1 qui scellait le sort de la rencontre. Entre temps, les hommes de Jorge Jesus ont contrôlé les tentatives adverses, géré le tempo et laissé Al Hilal dépenser ses dernières réserves d’énergie pour mieux frapper. On appelle cela l’expérience. Une fois le but du 2-1 inscrit, Al Hilal a cédé. De Arrascaeta a encore servi Bruno Henrique qui, en cherchant Gabigol provoquait le csc d’Ali Albulayhi. Carrillo était ensuite exclu, l’affaire était scellée. Si hoje não tem gol do Gabigol, le numéro 9 du Mengão pourra se reprendre en finale, dans ces moments où les légendes naissent. Et n’attend qu’une chose, un adversaire nommé Liverpool. À condition que les Reds se défassent des Rayados ce mercredi.

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.