Formé au club, Célio Lúcio a débuté avec son Cruzeiro quelques années avant que Ronaldo ne débarque. Ayant tout gagné avec la Raposa, il nous raconte les débuts du phénomène.

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En réalité, je suis arrivé au club en 1986 et je suis devenu professionnel en 1991, j’ai rencontré Ronaldo en 1992/1993 quand il est arrivé de São Cristóvão à Rio de Janeiro pour être testé avec les juvenis. J’étais déjà en professionnel, on faisait des matchs d’entraînement contre les juvenis et on a commencé à connaître Ronaldo, à voir le potentiel qu’il avait déjà pour jouer au football.

Comment il se comportait à ses débuts ?

C’était un jeune tranquille, comme les autres, avec une forte personnalité, avec des caractéristiques physiques et techniques très bonnes, et il est passé sans problème par toutes les étapes du centre de formation au cours de sa période au Cruzeiro.

Qui l’a aidé à s’adapter au club ?

Cruzeiro avait déjà une bonne équipe de jeunes. Sur l’aspect technique, dès les juvenis quand il est arrivé, il était déjà différent. J’ai l’habitude de dire, principalement à cette période où je suis au centre de formation, où je travaille avec les jeunes, où on gagne beaucoup d’expérience, lors de cette phase de transition de juvenil à junior, pour jouer à haut niveau, le joueur doit avoir une très forte personnalité, des caractéristiques techniques au-dessus de la moyenne pour devenir réellement un crack. J’ai vu cela chez Ronaldo dès les juvenis, lors du championnat mineiro, de la Taça Belo Horizonte où il a commencé à se révéler, et principalement lors des entraînements qu’il faisait avec nous, les professionnels. Il montrait déjà cette facilité technique qu’il a eue tout le long de sa carrière. On savait déjà que Ronaldo était un jeune différent.

Comment était l’équipe de Cruzeiro à ce moment-là, en 1993 ?

En 1993, on venait d’être champions de la Supercopa Libertadores, en 1991 puis en 1992. En 1993, on a été éliminés du championnat mineiro par l’América, et on avait remporté la Coupe du Brésil, la première du club. On avait une équipe déjà habituée à gagner, avec de très bonnes structures, avec des joueurs expérimentés, d’un haut niveau dans le football brésilien, et en commençant à créer une très bonne structure dans les années quatre-vingt-dix pour réussir à gagner des titres très importants, comme la Copa Libertadores 1997 et la Coupe du Brésil 1996. C’était une équipe déjà bien établie, expérimentée et qui a donné beaucoup de bonheur dans les années quatre-vingt-dix au Cruzeiro.

Ronaldo a été lancé par l’entraîneur Pinheiro, quel genre d’entraîneur était-il ?

Pinheiro avait soixante-cinq/soixante-dix ans, c’était quelqu’un d’expérimenté, un très bon conseiller, qui aidait beaucoup, principalement les jeunes qui arrivaient en équipe première. Il offrait un très grand soutien et cela n’a pas été différent avec Ronaldo. Il avait beaucoup d’expérience, parce que Pinheiro avait été également un très grand joueur, il avait joué dans plusieurs équipes à travers le Brésil, il savait que Ronaldo pouvait être ce qu’il sera par la suite, un grand joueur qui a brillé sur la scène mondiale. Pinheiro a beaucoup aidé Ronaldo grâce à son expérience, il a pu aider Ronaldo, pas seulement sur le terrain, mais également en dehors.

Après la Coupe du Brésil 1993, Cruzeiro a disputé une autre finale contre São Paulo, lors de la Reopa Sudamericana. Lors de la séance de tirs au but, Ronaldo a raté le sien, comment a-t-il réagi après cet échec ?

On voyait en Ronaldo une personnalité très forte, une maturité au-dessus de la moyenne, Ronaldo savait gérer ces situations depuis son plus jeune âge. Il y a eu quelques moments difficiles, mais grâce à sa forte personnalité, son comportement sérieux, cette histoire du tir au but raté n’a pas été difficile à dépasser. Il maintenait sa sérénité, son équilibre et a poursuivi normalement sa carrière.

Comment était-il pendant les entraînements, quelle était sa routine de travail ?

C’est difficile de le décrire pour moi, en tant que défenseur central, mais il y a quelque chose d’important, il y avait un défenseur qui jouait à mes côtés, Luizinho, qui a joué la Coupe du Monde 1982 en Espagne, un joueur incroyable, le meilleur défenseur central avec qui j’ai eu la chance de jouer et que j’ai vu jouer dans le monde ou au Brésil. Luizinho était très blagueur, parce que Ronaldo, avait dix-sept ou dix-huit ans et Luizinho avait déjà trente-trois ans. Plusieurs fois, on faisait des matchs d’entraînement contre les juvenis, Ronaldo était attaquant, avec sa vitesse, sa puissance, toute la technique qu’il avait, Luizinho me demandait toujours de me rapprocher de Ronaldo, de le marquer, de rester plus près, et lui était en couverture, comme libéro. Mais la facilité de Ronaldo était fantastique, c’était un joueur au-dessus de la moyenne, un réel crack. Pour ce qu’il a fait et pour ce qu’il faisait déjà avec les jeunes, et il l’a montré lors de la suite de sa carrière, à la fin de sa carrière. L’important avec Ronaldo est l’amour qu’il a pour le football, je crois que dès le moment où il est arrivé avec les juvenis, on a vu dans chaque détail de ses actions, chaque entraînement, chaque match, sa volonté de jouer au football, sa joie de jouer au football, son plaisir de jouer au football. Ça ne pouvait pas être différent, il faut se donner à 100 %, il faut avoir cette exigence pour arriver à un niveau si élevé.

Lors de la Supercopa Libertadores, il a marqué huit buts en quatre matchs contre Colo-Colo et Nacional, pouvez-vous parler de ce tournoi et quelle a été l’importance pour la carrière de Ronaldo ?

Je crois que j’ai eu la chance de jouer le premier match de Ronaldo, qui a eu lieu au Portugal, au stade de Porto, pour le centenaire de Porto si je ne me trompe pas, on a joué contre Peñarol et il est entré en début de match. Il a marqué un but phénoménal, du même genre que celui avec le Barça, en accélérant depuis le milieu de terrain, il a dribblé trois ou quatre joueurs et c’était le début de l’ascension de Ronaldo. Je pense que la phase qu’il a eue après ce tournoi a été très bonne, il y avait des compétitions importantes, comme la Supercopa Libertadores, c’était un tournoi très difficile, avec les champions de la Copa Libertadores, Cruzeiro était double champion en titre, cela a donné une crédibilité très forte pour Ronaldo, parce qu’on a fait de grands matchs, il a marqué des beaux buts, il a très bien joué, ça lui a permis de renforcer sa carrière au Cruzeiro. Cela a été très important pour lui de faire des bons matchs contre des équipes difficiles, contre des équipes prestigieuses d’Amérique du Sud, cela l’a aidé à débuter une bonne période au début de sa célèbre carrière, au Brésil et internationale.

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Contre Nacional, il y a eu une autre séance de tirs au but, il n’a pas tiré, est-ce que vous savez pourquoi ?

Non, je ne me souviens pas vraiment du match, je n’aimais pas non plus tirer les penalties, je ne me souviens pas du moment, mais sans aucun doute il y avait des joueurs plus expérimentés pour tirer. Un penalty c’est beaucoup cela aussi, il y a des jours où on se sent moins bien émotionnellement et on demande de ne pas tirer. Mais avec la personnalité de Ronaldo, dès ses dix-huit ans, avec déjà une série de matchs en 1993 et 1994, je pense qu’il ne se sentait pas bien émotionnellement pour tirer le tir au but, il ne se sentait pas en confiance parce le moment n’était pas bon pour lui.

Le jeu de tête était considéré comme un point faible dans le jeu de Ronaldo, mais il a marqué à ses débuts beaucoup de buts de la tête au Cruzeiro, qu’est-ce qu’il devait améliorer dans son jeu lors de ses débuts ?

Je pense que, principalement ici, nous avions des latéraux qui centraient très bien, Paulo Roberto d’un côté, Nonato de l’autre, Ronaldo a marqué beaucoup de buts de la tête au Cruzeiro, avec un geste technique parfait. Aujourd’hui je travaille avec les jeunes, on connaît mieux les gestes techniques à réaliser, et souvent je montre des vidéos de Ronaldo et je vois beaucoup de buts de la tête, parfaits. Le fait d’avoir des latéraux qui centraient très bien a beaucoup aidé Ronaldo. Il n’y avait pas de problème avec Ronaldo concernant son jeu de tête, il arrivait à marquer, des buts difficiles, et grâce aux vidéos, les buts qu’on peut voir, il avait un geste technique très propre. Je pense qu’avoir des latéraux qui centraient très bien l’a aidé à marquer des buts de la tête sans difficulté.

Qu’est-ce qu’il devait alors améliorer dans son jeu ?

Je vois Ronaldo comme un attaquant complet. Un joueur qui courrait vite, qui dribblait rapidement, très précis, il avait la puissance, la vitesse, il se retournait rapidement et pouvait conclure comme les meilleurs attaquants du monde. Pour moi, Ronaldo a été presque parfait à son poste.

Contre Bahia dans le Brasileirão, il a marqué cinq buts et donné une passe décisive, vous vous souvenez de ce match ?

Bahia ?

Oui, Cruzeiro avait gagné 6-0, dans le Brasileirão.

Bahia ! Ah, Bahia ! Oui, oui, oui. Pour ce match, j’étais suspendu, j’avais eu trois cartons jaunes, mais j’ai assisté au match. Les choses se sont bien assemblées et il était brillant. Ce sont des moments qui arrivent avec les joueurs d’un autre niveau, c’était un phénomène, génial, différent des autres. Il profitait des opportunités. J’ai l’habitude de dire que les choses se sont assemblées et il était prêt pour ce moment-là.

Ronaldo a terminé sa première saison avec dix-huit buts en treize matchs, à partir de quel moment était-il évident qu’il était un phénomène ?

Aujourd’hui, avec ce que je sais, principalement pour travailler au centre de formation, cette phase de transition de dix-sept à vingt ans est ce qui définit si le joueur va être à un haut niveau, moyen, ou bas. Quand Ronaldo est arrivé, à seize ou dix-sept ans, on voyait déjà qu’il était différent. C’était un phénomène, comme il l’a été ensuite. Il y en a peu, Messi, Ronaldo, Cristiano Ronaldo, mais ils sont rares et je le vois depuis que je travaille avec les jeunes quand tu analyses la situation des joueurs. Quand Ronaldo est arrivé, il a fait quelques entraînements contre nous avec les professionnels, et on voyait qu’il allait atteindre le niveau qu’il a atteint, un niveau extrêmement élevé. J’ai l’habitude de dire que parmi les cracks avec qui j’ai joué, il a été le meilleur.

Cruzeiro a remporté le championnat mineiro 1994 en étant invaincu, avec Ronaldo déjà meilleur buteur, pouvez-vous parler un peu de ce tournoi ?

Le championnat mineiro est un championnat régional, mais où il y a une rivalité très forte entre Cruzeiro, l’Atlético et América. Le championnat mineiro est réellement très important pour les joueurs plus jeunes, parce que le niveau technique est un peu plus faible, il y a Cruzeiro, l’Atlético, América et les autres équipes sont à un niveau un peu en dessous. Cela n’a pas été différent avec Ronaldo, il a profité du championnat mineiro pour enchaîner les matchs et faire décoller sa carrière. L’équipe de Cruzeiro était expérimentée, il y avait Toninho Cerezo, qui était de retour, Douglas revenait, des joueurs qui avaient joué en Europe, Luizinho, le défenseur central qui était avec nous, cela a beaucoup aidé Ronaldo également. Notre groupe était expérimenté, avec des joueurs champions du monde, Paulo Roberto, des joueurs qui avaient déjà gagné des titres avec Cruzeiro, la Supercopa Libertadores 1991 et 1992, la Coupe du Brésil 1993 et ont offert du soutien à Ronaldo, pas seulement psychologique, mais pour diriger sur le terrain, dans les mouvements, comme Toninho Cerezo par exemple, qui était déjà en fin de carrière, avec une très grande expérience et qui pouvait aider dans le championnat mineiro. Il a profité de cela et a enchaîné les bons matchs. Si je ne me trompe pas, il a été meilleur buteur du championnat mineiro et on a réussi à remporter un titre inédit, inédit non, invaincu, en 1994. Et la carrière de Ronaldo a réellement démarré, en confirmant ce qu’on avait vu avec les jeunes et aux entraînements, il a enchaîné avec le championnat mineiro et a lancé sa carrière.

Cruzeiro – São Paulo 1995, le coup aussi génial que vicieux d'Ênio Andrade

Comment l’arrivée de Ênio Andrade l’a aidé à développer son jeu ?

Seu Ênio a été pour moi le meilleur entraîneur que j’ai eu dans ma carrière. Il est triple champion du Brésil, il a un potentiel très élevé, il connaît le football et principalement pour gérer les joueurs plus jeunes. J’ai eu l’occasion de travailleur avec seu Ênio, c’est lui qui m’a fait passer en professionnel, une personne merveilleuse. Ronaldo s’est aussi inséré dans cette méthodologie de seu Ênio, il orientait beaucoup, il était exigeant et il a été très important pour la carrière de Ronaldo. Je pense que cette relation entre Ênio et Ronaldo a été un point primordial, pas seulement sur le plan technique, mais principalement pour le développement en tant qu’être humain. Je pense que cela l’a beaucoup aidé et je suis sûr qu’il est très reconnaissant envers Ênio, pour les conseils qu’il lui a donnés.

Ronaldo a marqué deux buts lors de la Copa Libertadores 1994, l’un après vingt secondes contre Vélez, et un golaço contre Boca Juniors après une accélération depuis le milieu de terrain, vous souvenez-vous de ces buts ?

Le premier but ?

De la tête, contre le Vélez de Chilavert, après vingt secondes de jeu.

Vélez Sarsfield ? Je ne me souviens pas. Contre Boca, au Mineirão, si je ne me trompe pas. L’accélération, j’étais à ce match. C’était déjà une caractéristique de Ronaldo. Comme je l’ai déjà souligné, pour son premier match, qu’il a joué au Portugal, il a marqué un but semblable à celui contre Boca. Ça a été lors de la Libertadores si je ne me trompe pas ? Ou Supercopa ? Libertadores, on a gagné 2-0. 2-0. La Libertadores avait un rayonnement plus important, elle était plus vue et toute la presse a été impressionnée par ce but. Mais Ronaldo avait déjà marqué de grands buts, fait de grands matchs, cela confirmait ce qui allait arriver ensuite lors de la carrière de Ronaldo, qui a eu beaucoup de succès, de buts incroyables. Mais chez les juvenis, ses débuts en professionnel, il marquait déjà ces buts. C’est pour ça que j’insiste sur cette transition des juvenis vers les juniors et professionnels, parce que chez les juvenis et lors des entraînements avec nous, il faisait déjà cela. Il y avait déjà la possibilité qu’il devienne un athlète phénoménal, comme il l’a été.

Il ne laissait pas l’orgueil transformer sa carrière

Qu’est-ce qui a manqué à Cruzeiro pour battre Unión Española lors des huitièmes de finale de la Libertadores ?

Il a manqué un but ! Je me souviens parfaitement, ça me donne la chair de poule, parce que je pense qu’on aurait pu gagner ce match. On avait perdu là-bas 1-0 et on avait une chance très importante de parvenir à se qualifier, mais Unión Española a monté un schéma tactique très efficace et a réussi à nous neutraliser ici au Mineirão. Et un fait important est qu’il y avait José Sierra pour l’Unión Española, que São Paulo a recruté ensuite, un milieu de terrain qui a fait de grands matchs contre nous. Mais je crois qu’on était très confiants parce qu’on avait perdu seulement 1-0, l’Unión Española n’était pas très connue, c’était une équipe considérée comme moyenne, et on était très confiants sur le fait d’obtenir un bon résultat ici au Mineirão. Et au contraire, on a failli perdre le match. C’était très triste, parce que lors de cette Libertadores, on avait affronté des équipes bien plus difficiles et on avait réussi à passer. Je pense qu’on a été éliminés parce qu’on a un peu sous-estimé l’Unión Española.

Vous pensez que vous auriez eu la chance de gagner la Libertadores cette année-là ?

Il y avait des équipes meilleures que nous, comme Palmeiras, même si on a réussi à les battre 2-1 au Mineirão. C’était le Palmeiras de Rivaldo, Roberto Carlos, Rincón, Cléber, l’équipe était supérieure à nous techniquement, mais on a réussi à gagner. Mais à chaque fois qu’on débute une campagne de Libertadores, on pense à gagner le titre, parce qu’on a réussi à se qualifier. La Libertadores est trompeuse, parfois des plus petites équipes qui vont mal arrivent à gagner le titre. Cela nous ait arrivé en 1997, on a très mal commencé et on a réussi à atteindre la finale contre Sporting Cristal et on a été champions. Nous n’étions pas la meilleure équipe, il y avait des meilleures équipes que nous, mais c’est une compétition différente, les matchs sont différents, la préparation est différente et parfois ce n’est pas la meilleure équipe qui l’emporte. Il y a d’autres facteurs qui permettent d’être champion.

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Ronaldo avait fait un grand match avec la Seleção contre l’Islande, comment est-il revenu au club après ce match ?

Cette perception de Ronaldo que je décris, je pense qu’elle a été très importante pour lui, son équilibre était sensationnel. Il ne laissait pas l’orgueil transformer sa carrière. Il a été convoqué, les choses commençaient à arriver, mais il maintenait sa personnalité, son équilibre émotionnel. Je pense que c’est le facteur numéro un dans ce qui lui a permis d’être un grand joueur. Souvent, un joueur est convoqué en sélection nationale, et on le voit beaucoup maintenant avec les jeunes, il va là-bas et revient avec la grosse tête et perd son objectif essentiel, qui est de jouer au football. Ronaldo non, il revenait comme il était avant, il s’habituait à vivre ces bons moments, mais sans que ça ait une influence sur le terrain. Je pense que cet équilibre émotionnel et cette maîtrise qu’il avait et qu’il a encore, je le vois dans ses interviews et ses interventions, ce sont les mêmes que quand il était un gamin de dix-sept ans. Sa personnalité et son équilibre sont les mêmes encore aujourd’hui. Cet équilibre ne changeait pas, même quand il était convoqué, quand il se mettait en valeur et marquait de beaux buts, il revenait et gardait son objectif de jouer son football.

Vous avez joué à Palmeiras en 1995 avec Roberto Carlos, Edmundo, Rivaldo, est-ce qu’il y a une différence entre ces joueurs et Ronado ?

Les postes sont différents, mais Rivaldo est un crack, Roberto Carlos aussi à son poste. Il y a très peu de cracks. J’ai l’habitude de dire qu’au Brésil, aujourd’hui il est facile d’être un crack. Un gamin arrive, met un beau but et on le nomme déjà crack. Je pense que ce n’est pas comme cela, il y a 1 % de cracks. Zidane, Messi, Ronaldinho, Fenômeno, ils sont très peu, Rivaldo, Roberto Carlos. J’ai eu le privilège de jouer avec le Palmeiras de 1995. Palmeiras venait d’un processus du début des années 1990 avec Parmalat, en montant une grande équipe. Je suis resté un an, cela a été très important pour ma carrière. Cela a été merveilleux, je me suis fait beaucoup d’amis et j’ai eu le privilège de jouer avec Cafu, Roberto Carlos, Rivaldo, Evair, Djalminha, des joueurs au-dessus de la moyenne, des cracks et des grands joueurs. Mais Ronaldo est encore différent d’eux, je pense que Ronaldo est à un niveau au-dessus d’eux. L’attaquant est un poste qui marque beaucoup de buts, peut dribbler, et Ronaldo était au-dessus.

Quelle est la différence entre le Ronaldo de Cruzeiro et le Ronaldo de l’Inter Milan ou de Barcelone ?

Il y a la maturité, la puissance physique, une école différente avec des modèles de jeu différents du Brésil et il s’est élevé et a joué avec des équipes qui avaient les meilleurs joueurs du monde, cela aide beaucoup. Je dis cela par expérience, car quand j’ai joué au Cruzeiro, je venais des juvenis et il n’y avait que des cracks dans l’équipe. Cela m’a donné une très bonne structure pour jouer. Et ce n’est pas différent avec Ronaldo, il a joué au Barça, au Real Madrid, à l’Inter, les meilleurs du monde sont dans ces équipes et cela facilite beaucoup les choses. En plus de sa facilité technique qu’il a, son don, cela aide beaucoup le jeu sur le terrain, que ce soit tactiquement ou sur le placement, que les grands joueurs ont et qui permet d’aider les autres joueurs.

C’était un garçon qui faisait beaucoup d’efforts à l’entraînement, il était très professionnel aux entraînements, et le don qu’il avait déjà, il ne faisait que le perfectionner.

Il a été convoqué pour la Coupe du Monde 1994, mais il n’est pas entré en jeu. Vous pensez qu’il méritait une chance de jouer ?

Il y avait de grands joueurs comme Bebeto et Romário. Je pense qu’il n’avait pas d’opportunité pour lui de jouer, Romário ne s’est pas blessé, Bebeto non plus, et Parreira avait une équipe très bien formée, les pièces étaient bien assemblées. Comme il n’y a pas eu de blessure ou de suspension, les joueurs étaient très bons, ils étaient décisifs, Parreira n’a pas eu l’opportunité de le faire jouer en Coupe du Monde. Mais je pense que s’il avait eu cette chance, il se serait mis en valeur naturellement, parce que de son arrivée ici jusqu’à 1994, il avait déjà montré qu’il était assez solide pour jouer avec la Seleção, pour jouer un match de Coupe du Monde et de faire ce qu’il faisait ici au Cruzeiro.

Comment s’est passé son transfert au PSV aux Pays-Bas ?

Normalement. Quand il a joué au Portugal, Porto et Benfica voulaient déjà le recruter. Le président l’a ramené au pays, ce n’était qu’un tournoi, le tournoi centenaire de Porto je crois. Il s’est rapidement mis en valeur par ses buts et ses caractéristiques de dribble. Les personnes au Portugal étaient sous le charme. Ils s’intéressaient à lui, Ronaldo était déjà mis en valeur au Brésil. Ensuite, il y a eu le championnat mineiro, le Brasileirão, la Libertadores, il franchissait des étapes importantes dans sa carrière, il maintenait le rythme, il s’améliorait de jour en jour et cela a été important parce qu’il devenait très demandé. Je trouvais cela bien, je crois qu’il aurait pu faire encore plus au Cruzeiro, mais Cruzeiro était dans une phase de transition en 1994, en se structurant, en essayant d’avoir de meilleures équipes et le club avait besoin de vendre Ronaldo. Mais malheureusement au Brésil, les clubs n’arrivent pas à garder leurs joueurs, ils n’ont pas la puissance financière pour les conserver, les faire évoluer jusqu’à un niveau supérieur. C’est ce qu’il s’est passé au Cruzeiro, le président avait besoin d’argent pour équilibrer les comptes, et je pense qu’il a fait le bon choix.

Vous avez suivi le reste de sa carrière ? Est-ce que vous aviez des contacts avec lui après Cruzeiro ?

En réalité non, je n’ai vu Ronaldo qu’à la Toca le jour où il est venu après son départ en 1994. Le temps passe et je ne voulais pas le déranger, parce que sa carrière a complètement changé très rapidement. On sait que les joueurs ont besoin de repos, de ne pas être dérangés, et donc on n’a plus eu de contacts. J’ai seulement de bons souvenirs de Ronaldo ici, on était souvent ensemble, je ne peux pas oublier les dribbles qu’il m’a infligés ici à l’entraînement, il arrivait en courant vers Luizinho et moi, mais c’est une personne merveilleuse, c’était un gamin merveilleux. Je le dis beaucoup aux jeunes, parfois ils pensent que les cracks sont seulement des cracks, mais non, il y a un prix très élevé à payer : les entraînements, c’était un garçon qui faisait beaucoup d’efforts à l’entraînement, il était très professionnel aux entraînements, et le don qu’il avait déjà, il ne faisait que le perfectionner. C’est ce que je dis aux jeunes aujourd’hui, il ne suffit pas d’être un crack, d’être bon techniquement. Il faut l’implication aux entraînements, le travail quotidien pour arriver aux objectifs finaux, au niveau que Ronaldo a atteint et d’autres joueurs peuvent également atteindre.

Vous avez été surpris quand il a été élu Ballon d’Or à seulement vingt ans ?

Non, je n’ai pas été du tout surpris, parce que je l’ai vu jouer au Cruzeiro, j’ai eu le privilège de jouer avec lui, de le connaître, de voir sa personnalité, son équilibre émotionnel, son soutien familial, sa mère et son père étaient toujours avec lui, il avait une très bonne structure, c’était un jeune avec une bonne formation. Cela n’a pas été du tout une surprise de le voir aller là où il a été, parce qu’il avait une structure dont on espère que les autres jeunes auront la même

Quand il a eu sa rupture des ligaments pour la deuxième fois, vous avez pensé que sa carrière était déjà terminée ?

C’était triste, très triste, parce qu’il a vécu avec nous, on espérait qu’il allait réussir. C’est une blessure très grave et quand on a été joueur, on sait à quel point est difficile une blessure, principalement celles aussi graves que celle de Ronaldo. Et principalement pour Ronaldo, qui dribble d’un côté, qui dribble de l’autre, qui se retourne, qui accélère, qui peut conclure. J’ai péché, je dois dire que j’ai douté de sa capacité à revenir. Avec les caractéristiques qu’il avait, je pensais que ça allait être difficile de rejouer au football. Il y avait une peur, mais grâce à Dieu, il est revenu, il est revenu très bien. On prend Ronaldo comme exemple ici, parce qu’il est revenu, même au Corinthians, avec toutes ces blessures, il était en surpoids, mais il est revenu et il a fait des choses merveilleuses pour le Corinthians, pour le football. Cela montre qu’on avait raison, que dès le début on voyait que Ronaldo allait être au-dessus des autres comme il l’a été.

Comment voyez-vous son retour sur les terrains et la Coupe du Monde remportée avec le Brésil ? Comment avez-vous réagi à ce retour avec le Brésil ?

J’étais très heureux. Parce que Ronaldo était un guerrier, comme je vous l’ai dit, dès ses débuts professionnels ici, il était très sérieux, il s’entraînait beaucoup, se dépensait beaucoup. On connaissait Ronaldo et quand il est revenu, on a été heureux. Quand il est revenu, on était sûrs qu’il allait faire de très bonnes choses pour le football. Évidemment, l’attente n’était pas si haute, mais comme il a une personnalité très forte, il est très déterminé, il avait une vision qui lui permettait de transformer les situations difficiles, on commençait à penser que Ronaldo allait revenir de la façon dont il est revenu.celior9

Il a joué dans des clubs rivaux, comme l’Inter Milan et l’AC Milan, Barcelone et Real Madrid, le Corinthians après s’être entraîné avec Flamengo, ce sont des choses qui vous surprennent ? Est-ce qu’il était supporter d’une équipe quand il était petit ?

Supporter ? Je ne sais pas. Flamengo. Flamengo je crois, il a passé toutes les étapes que les jeunes ont au Brésil. Dans la rue, le futsal, le foot à onze, Ronaldo a connu toutes les situations que les joueurs ont aujourd’hui. Mais je crois que Flamengo est resté dans son cœur, il a fait un test au Flamengo, mais il n’avait pas assez d’argent pour rester au Flamengo et son agent l’a emmené de São Cristóvão au Cruzeiro. Mais je crois qu’il est flamenguista, même s’il est allé au Corinthians en fin de carrière. Il a eu une proposition de Flamengo, je crois qu’il ne s’est pas mis d’accord. Aujourd’hui, je ne sais pas comment est son cœur mais avant il était Flamengo.

Et sur le fait d’avoir joué dans des clubs rivaux en Europe, c’est quelque chose qui vous surprend ?

Ici au Brésil, c’est quelque chose d’un peu différent, principalement ici à Belo Horizonte où il y a une rivalité très forte entre l’Atlético et Cruzeiro. À notre époque principalement, c’est très difficile pour un joueur de passer d’une équipe à une autre. La rivalité est très forte, quand les supporters nous rencontrent dans la rue, ils en parlent et je n’ai pas eu cette opportunité de jouer dans le club rival. Grâce à Dieu, je n’ai connu que Cruzeiro, depuis mes treize ans, mon sang est bleu. Mais je crois que la rivalité à l’étranger est un peu différente, je ne connais pas bien l’Europe, mais ma perception est que le respect du supporter envers les joueurs est plus important, la sensibilité est plus forte. Ici au Brésil, le supporter est très fanatique, il agit beaucoup avec l’émotion et souvent, il ne respecte nous pas, ni comme être humain ni comme joueur.

Comment a été le retour au Cruzeiro de Ronaldo avec le maillot du Corinthians ?

J’étais heureux pour Ronaldo, de le voir à cet âge, avec tout ce qu’il a traversé, à se mettre en valeur au Corinthians, à aider le Corinthians à remporter des titres et mettre de jolis buts, faire de grands matchs, je pense qu’il méritait de bien finir sa carrière comme il l’a fait. Je pense qu’il ne pouvait pas terminer sa carrière frustré, par rapport à tout ce qu’il a fait pour le football, les blessures dont il a pu se remettre, pour toutes ses difficultés sur le plan physique, donc j’étais très heureux quand il a été au Corinthians. Malheureusement, il a joué contre le Cruzeiro dans le championnat brésilien et il a empêché Cruzeiro d’être champion, mais personnellement, j’étais très heureux que Ronaldo joue bien au Corinthians et qu’il ait terminé sa carrière de cette façon.

Il a eu un match très polémique en fin de championnat brésilien 2010, quelle est sa relation aujourd’hui avec Cruzeiro et les supporters ? Le lien entre Ronaldo et les supporters de Cruzeiro ?

Je crois que la relation est normale. Ronaldo est une belle personne, lorsqu’il était au Cruzeiro, il a donné le maximum pour Cruzeiro, principalement sur le terrain. Cruzeiro a beaucoup profité de la vente de Ronaldo. Cela a été un privilège pour nous d’être avec Ronaldo au Cruzeiro. C’est sûr qu’il se passe des choses, des supporters n’aiment pas, d’autres si, c’est normal dans le football. Ce n’est pas possible de plaire à tout le monde. Même en étant Ronaldo Fenômeno, des supporters ne vont être contents de certaines choses, mais pour nous, ceux qui ont vécu avec lui, il a mérité tout ce qu’il a conquis, il a mérité d’arriver là où il est arrivé.

Comment voyez-vous l’évolution de Ronaldo dans son style de jeu, et quel fait vous a le plus surpris au cours de sa carrière ?

Ronaldo a son propre style, un style de jeu très direct, il dribble vers le but, il accélère vers le but, avec beaucoup de puissance, de vitesse, une très bonne lecture de jeu et précis dans la finition. Il n’a jamais arrêté d’évoluer. C’est quelque chose qu’on utilise beaucoup ici, les joueurs ne peuvent pas s’arrêter d’évoluer, principalement en centre de formation. Le jour où il arrête d’évoluer, il commence à décliner. Ronaldo a toujours évolué dans sa carrière et j’étais heureux comme je l’ai dit, que Ronaldo a bien terminé sa carrière au Corinthians, avec des buts phénoménaux, des buts qu’il marquait au début de sa carrière. Il y a toujours eu une continuité dans sa carrière, même avec les blessures, même avec les problèmes physiques, il a réussi à maintenir un niveau dans sa carrière élevé, très élevé. C’est pour ça qu’on l’appelle le Fenômeno. C’est un phénomène pour moi encore aujourd’hui, c’est le plus grand joueur que j’ai vu jouer, avec qui j’ai pu jouer

Où voyez-vous Ronaldo dans la hiérarchie des meilleurs avant-centres et meilleurs joueurs de l’histoire ?

Il est là. Il y a van Basten, j’aimais beaucoup van Basten, Romário, mais les caractéristiques sont un peu différentes, je pense que Ronaldo est plus complet comme joueur. Ronaldo avait la vitesse, le jeu de tête, la finition, les dribbles, le jeu en pivot, il savait très bien jouer en pivot, Ronaldo est plus complet pour moi.

Comment-voyez-vous son après-carrière, notamment comme propriétaire du Real Valladolid en Espagne ?

C’est un autre côté de Ronaldo que je ne connais pas. Je vais lui demander de m’emmener là-bas, s’il a besoin d’un entraîneur adjoint, je suis là ! Avec sa personnalité, son savoir, son équilibre, je suis sûr qu’il est entouré des bonnes personnes pour l’aider, parce que ce n’est pas facile de gérer un club, mais il doit avoir les bonnes personnes pour l’aider. Et comme il connaît le jeu, il vit du ballon, il a un amour très fort pour le football, cet amour est incontestable, parce que pour pouvoir jouer avec toutes ces blessures, et tout ce qu’il a gagné, aller au Corinthians en fin de carrière, c’est parce qu’il aime énormément le football. Il a une passion très forte pour le football et je suis sûr que tout va bien se passer pour lui aussi dans ce nouveau chemin.

Quel est l’héritage de Ronaldo dans le football aujourd’hui et est-ce qu’il peut y avoir un nouveau Ronaldo au Brésil ?

C’est difficile d’avoir un nouveau Ronaldo. Comme je te l’ai dit, mes idoles étaient Luizinho, le défenseur central, je m’inspirais de lui en raison du poste, et Zico, de Flamengo. Après ces deux-là, Ronaldo était différent. Je crois qu’il y existe des sportifs, il existe des personnes et il existe des dons. Ronaldo a un don. Il ne s’efforçait pas pour jouer, il jouait normalement, il s’amusait avec le ballon. Ce qu’il nous laisse, principalement pour moi, est que rien n’est impossible, tous les rêves sont possibles. Quand tu as un rêve, quand tu travailles, quand tu restes concentré, tu parviens à atteindre tes objectifs. J’ai beaucoup vu cela dans la vie de Ronaldo, dès son plus jeune âge. Il ne perdait pas son objectif, il terminait un match, il marquait un but et il était déjà vers le match suivant, avec la même dynamique, il ne s’arrêtait pas. C’est ce qu’on transmet aux enfants, on utilise beaucoup Ronaldo avec les jeunes. Il faut rêver haut, mais il faut payer le prix pour atteindre ce rêve. Le coût est difficile, et c’est sur le terrain que cela se définit, aux entraînements, avec l’attitude, l’équilibre émotionnel, le travail sur les parties techniques, et grandir comme être humain, comme homme pour arriver à atteindre ces objectifs.

Une dernière question, quelle est pour vous l’histoire la plus marquante de Ronaldo au Cruzeiro ?

Si je ne me trompe pas, lors du tournoi au Portugal, on avait des problèmes de passeports, il manquait un joueur qui n’avait pas son passeport. Et comme Ronaldo était allé avec la Seleção des jeunes, il a participé à ce tournoi et cela a été sa première opportunité de jouer un match professionnel. Ce qui est marrant, c’est que Carlos Alberto Silva, qui était l’entraîneur, quand il y a eu cette possibilité de le faire entrer dans le match, après cinq minutes si je ne me trompe pas, il a fait une accélération et a marqué, ce qui a été le début de sa carrière professionnelle vers le monde entier. C’est quelque chose de très marquant pour moi en raison de l’histoire des passeports. C’était évident qu’il allait jouer, on le savait, mais il y a eu cette coïncidence pour qu’il puisse aller au Portugal et disputer ce tournoi.

Les cinquante-huit matchs de Ronaldo avec Cruzeiro

Date

Match

Compétition

Stade

But(s)

25/05/93

Caldense 0 - 1 Cruzeiro

Campeonato Mineiro

Ronaldo Junqueira (Poços de Caldas-MG)

-

28/07/93

Cruzeiro 2 - 1 Atlético-MG

Amical

Mineirão

-

03/08/93

Belenenses 0 - 2 Cruzeiro

Amical

Restelo (Lisbonne - Portugal)

1

06/08/93

Benfica 1 - 1 Cruzeiro

Amical

Luz (Lisbonne -Portugal)

-

07/08/93

Peñarol 0 - 3 Cruzeiro

Amical (Torneio do Porto)

Antas (Porto-Portugal)

1

08/08/93

Porto 3 - 1 Cruzeiro

Amical (Torneio do Porto)

Antas (Porto-Portugal)

-

17/08/93

América-MG 1 - 0 Cruzeiro

Amical

Independência

-

25/08/93

Ideal 0 - 0 Cruzeiro

Amical

Mendes Brito (Ipatinga-MG)

-

29/08/93

Guarani 1 - 2 Cruzeiro

Amical

Waldemar Faria (Divinópolis-MG)

2

07/09/93

Cruzeiro 0 - 2 Corinthians

Brasileirão

Mineirão

-

12/09/93

Bahia 1 - 3 Cruzeiro

Brasileirão

Fonte Nova (Salvador)

1

15/09/93

Bragantino 1 - 0 Cruzeiro

Brasileirão

Marcelo Stéfani (Bragança Paulista-SP)

-

18/09/93

Cruzeiro 1 - 2 Flamengo

Brasileirão

Mineirão

1

26/09/93

São Paulo 0 - 0 Cruzeiro

Brasileirão et Recopa Sudamericana

Morumbi

-

29/09/93

Cruzeiro 0 - 0 São Paulo

Brasileirão et Recopa Sudamericana

Mineirão

-

03/10/93

Internacional 3 - 0 Cruzeiro

Brasileirão

Beira Rio

-

05/10/93

Cruzeiro 6 - 1 Colo-Colo

Supercopa

Mineirão

3

09/10/93

Cruzeiro 3 - 0 Botafogo

Brasileirão

Mineirão

1

12/10/93

Colo-Colo 3 - 3 Cruzeiro

Supercopa Libertadores

Monumental (Santiago)

2

17/10/93

Botafogo 0 - 1 Cruzeiro

Brasileirão

Caio Martins (Niterói-RJ)

1

20/10/93

Cruzeiro 1 - 2 Nacional

Supercopa Libertadores

Mineirão

1

24/10/93

Flamengo 2 - 1 Cruzeiro

Brasileirão

Maracanã

-

28/10/93

Nacional 2 - 3 Cruzeiro

Supercopa

Centenário (Montevideo)

2

31/10/93

Cruzeiro 1 - 0 Bragantino

Brasileirão

Mineirão

1

05/11/93

Cruzeiro 1 - 1 São Paulo

Brasileirão

Mineirão

1

07/11/93

Cruzeiro 6 - 0 Bahia

Brasileirão

Mineirão

5

10/11/93

Corinthians 2 - 1 Cruzeiro

Brasileirão

Pacaembu

-

14/11/93

Cruzeiro 4 - 1 Internacional

Brasileirão

Mineirão

1

28/11/93

Flamengo (Sto. A. do Monte) 0 - 4 Cruzeiro

Amical

Santo Antônio do Monte-MG

4

30/01/94

Villa Nova 2 - 4 Cruzeiro

Campeonato Mineiro

Castor Cifuentes (Nova Lima-MG)

1

02/02/94

Cruzeiro 0 - 0 Democrata GV

Campeonato Mineiro

Mineirão

-

05/02/94

Cruzeiro 2 - 0 Mamoré

Campeonato Mineiro

Mineirão

1

10/02/94

Yomiuri Verdy 1 - 1 Cruzeiro

Amical - Copa Tokyo Dome I

Tokyo Dome

-

13/02/94

Jubilo Iwata 1 - 3 Cruzeiro

Amical - Copa Tóquio Dome II

Tokyo Dome

3

20/02/94

Cruzeiro 4 - 2 Valério

Campeonato Mineiro

Campeonato Mineiro

2

23/02/94

Atlético-TC 0 - 2 Cruzeiro

Campeonato Mineiro

Elias Arbex (Três Corações-MG)

2

25/02/94

Alfenense 0 - 3 Cruzeiro

Campeonato Mineiro

Francisco Vilela (Alfenas-MG)

2

27/02/94

Uberlândia 0 - 1 Cruzeiro

Campeonato Mineiro

Parque do Sabiá (Uberlândia-MG)

1

02/03/94

Palmeiras 2 - 0 Cruzeiro

Libertadores

Parque Antártica

-

06/03/94

Cruzeiro 3 - 1 Atlético-MG

Campeonato Mineiro

Mineirão

3

09/03/94

Cruzeiro 1 - 1 Velez Sarsfield

Libertadores

Mineirão

1

13/03/94

Cruzeiro 2 - 0 América-MG

Campeonato Mineiro

Mineirão

-

16/03/94

Boca Juniors 1 - 2 Cruzeiro

Libertadores

La Bombonera

-

25/03/94

Cruzeiro 2 X 1 Palmeiras

Libertadores

Mineirão

-

27/03/94

Cruzeiro 8 - 0 Villa Nova

Campeonato Mineiro

Mineirão

2

01/04/94

Velez Sarsfield 2 - 0 Cruzeiro

Libertadores

José Amalfitani

-

03/04/94

Mamoré 1 - 1 Cruzeiro

Campeonato Mineiro

Waldomiro Pereira (Patos de Minas-MG)

1

06/04/94

Cruzeiro 2 - 1 Boca Juniors (ARG)

Libertadores

Mineirão

1

10/04/94

Cruzeiro 4 - 1 Atlético-TC

Campeonato Mineiro

Mineirão

-

13/04/94

Cruzeiro 3 -1 Caldense

Campeonato Mineiro

Mineirão

2

17/04/94

Valério 1 - 1 Cruzeiro

Campeonato Mineiro

Israel Pinheiro (Itabira-MG)

-

21/04/94

Unión Española 1 - 0 Cruzeiro

Libertadores

Santa Laura

-

24/04/94

Cruzeiro 4 - 0 Uberlândia

Campeonato Mineiro

Mineirão

3

28/04/94

Cruzeiro 0 - 0 Unión Española (CHI)

Libertadores

Mineirão

-

01/05/94

Cruzeiro 1 - 1 Atlético-MG

Campeonato Mineiro

Mineirão

-

08/05/94

Cruzeiro 6 - 1 América-MG

Campeonato Mineiro

Mineirão

1

15/05/94

Cruzeiro 1 - 0 Patrocinense

Campeonato Mineiro

Mineirão

1

07/08/94

Cruzeiro 1 - 1 Botafogo

Amical

Mineirão

1

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.