À l’image de son rival de toujours, Boca Juniors est un club de légende sur le continent sud-américain. Le club de Maradona et de Riquelme n’est pas seulement l’un des plus grands au monde, il est aussi, comme pour River, l’occasion d’un voyage aux quatre coins de la planète.
Fondé le 3 avril 1905, le Club Atlético Boca Juniors est devenu en un siècle d’existence l’une des plus grandes légendes mondiale, remportant tous les trophées qu’il est possible de remporter, inscrivant, au fil de ses exploits sportifs et des légendes qu’il a enfantées et accueillies, citons ne serait-ce que Diego Maradona et Juan Román Riquelme pour les plus récentes, l’histoire du football argentin et mondial. Elu « club le plus légendaire » par la revue Kicker ou encore « club le plus emblématique » au monde par FourFourTwo, comme pour son plus grand et éternel rival River Plate, que nous vous avions présenté (lire L’histoire d’un nom (13) : River Plate), il est ainsi inutile de passer en revue son histoire qui est connue de tous. De ses couleurs jaunes et bleues issues d’un pavillon suédois à ses derniers titres, l’ancien club de la classe populaire est ainsi devenu une véritable référence auprès des amateurs de football. Aussi, comme pour son rival, parler de Boca, c’est aussi s’offrir un formidable voyage aux quatre coins de la planète.
Les autres Boca argentins
Inutile de voyager bien loin pour trouver des petits frères au géant continental. En Argentine, trois autres Boca Juniors existent : le Club Atlético Boca Juniors de Jujuy, celui de Tres de Arroyos et celui de Río Gallegos. Ce dernier né en 1945 suite à la refondation de clubs locaux et attend les années 80 pour connaître les joies du football national. En 1987, la majorité des équipes riogalleguenses décident de ne plus participer aux tournois organisés par l’AFA. Afin de sauver la place de la Liga de Río Gallegos dans les championnats nationaux, Boca Juniors décide alors, de sa propre initiative, de prendre part à un tournoi qu’il terminera à l’avant-dernière place. Près de 20 ans plus tard, le club dispute les tournois de l’Intérieur et se hisse jusqu’à jouer l’accession en Argentino B, quatrième échelon national. Le Xeneize gagne sa promotion en juin 2009 et devient un régulier de l’épreuve, disputant également la nouvelle Copa Argentina. Il ne faudra alors que le remodelage des tournois nationaux par l’AFA en 2014 pour ne plus voir disputer de compétition nationale. Le club décline en effet l’invitation à participer au Federal A, troisième division argentine avant de refuser le Federal B quelques mois plus tard pour des raisons de contrainte économique.
River au Brésil, San Lorenzo au Pérou
Nous l’avions évoqué lors du numéro consacré à l’ennemi de toujours River Plate (lire L’histoire d’un nom (13) : River Plate), il faut se rendre au Brésil pour assister à un autre Superclásico. Dans l’Etat de Sergipe, au Nord-Est du pays, la Sociedade Boca Júnior Futebol Clube (sans S à Junior) est créée le 25 décembre 1993 et vient donc offrir à la région un clásico délocalisé. Le club évolue dans les ligues de l’État de Sergipe et a signé en 2011 un partenariat avec un groupe qui possède déjà des clubs en Chine avec pour objectif de développer la formation locale et de grandir. Petite anecdote amusante, le Boca Junior(s) brésilien possède, outre son maillot, un autre point commun avec le géant argentin : il a aussi aligné un attaquant du nom d’Osvaldo dont voici les meilleurs moments au club.
Mais il est un autre Boca Juniors qui possède son clásico face à une autre référence à un géant argentin. Pour le trouver, il faut aller au Pérou. Il existe deux Boca Juniors chez les Incas. Fondé en 1960, le Club Social Deportiva Boca Juniors basé à Huarmey a longtemps évolué au niveau local, remportant quatre titres de la Ligue du District avant de ne plus y participer à partir de 2010. L’autre Boca se situe sur la côte Pacifique mais se trouve plus au Nord, à Chiclayo. Créé le 31 décembre 1926, le Club Social Deportivo Atéltico Boca Juniors prend le nom de l’illustre club argentin alors connu au Pérou dont il prend également logo et couleurs pour ne plus les abandonner. Le club n’évoluera jamais au plus haut niveau du football péruvien et va se retrouver rapidement dans l’ombre du géant local, Juan Aurich, club créé quelques années auparavant et dans lequel a notamment évolué Pedro Aicart dont nous avions déjà parlé sur LO (lire Pedro Aicart Iniesta : le premier Iniesta du Barça). L’autre Boca péruvien ne sera jamais le rival du Ciclón péruvien, il va s’en trouver un autre plus argentin qui voit le jour à la fin des années 20 : le Club Deportivo San Lorenzo de Almagro. Boca et San Lorenzo s’entredéchirent ainsi depuis plusieurs décennies pour le compte du Clásico Chiclayano, le vrai clásico de la ville, l’un des plus grands du pays (le troisième pour certains médias locaux).
Jusqu’en Europe
Une fois les pieds posés au Pérou, l’heure est donc de voyager vers le nord. Si le Belize possède aussi son Boca, qui a un temps participé à deux reprises à la Copa Interclubes UNCAF, compétition continentale de clubs d’Amérique Centrale (il encaisse notamment un 0-10 face au géant Alajuelense), la Colombie possède deux Boca : Boca Juniors de Sincelejo et le Club Atlético Boca Juniors de Cali, probablement son homologue le plus couronné de succès à l’époque où il accède au professionnalisme. Nous sommes à la fin des années quarante et le football colombien devient professionnel. Profitant de multiples facteurs, la première saison professionnelle en Colombie voit apparaître ses premiers géants à commencer par Millonarios emmené par l’étoile Di Stéfano. Le 25 avril 1949, La Ciencia Boquense participe à son premier championnat professionnel, remporté par Millonarios et termine deuxième en 1951, 1952 (toujours derrière Millonarios) et 1957, sa dernière année professionnelle. Au cours de ses neuf saisons passées dans l’élite colombienne, le grand Boca colombien décroche deux Copas Colombia et reste dans l’histoire comme l’un des premiers grands de l’ère professionnelle. Après avoir mis fin à son époque professionnelle, le club a depuis disputé des compétitions amateur, fait quelques apparitions ces dernières années dans les championnats des réserves professionnelles et s’est mué en véritable école de foot d’où ont été issus des joueurs comme Edixon Perea, Hugo Rodallega, Giovanni Hernández et d’autres joueurs passés ensuite par les deux grands clubs professionnels de Cali, América et le Deportivo.
Il existe cependant un autre Boca, bien plus récent, bien plus proche de nous géographiquement parlant. Pour le trouver, il suffit de descendre par l’Espagne direction l’Afrique du Nord. Au milieu, un rocher, Gibraltar. Fondé en 2009, le FC Boca Juniors Gibraltar est le petit dernier de la bande. Champion de D2 en 2018, le club goûte même à la première division gibraltarienne de 2018 à 2020, change de propriétaire à l'été 2020 avant d'en être exclu durant la saison 2020/21, miné par des problèmes financiers et quelques violations du règlement de la compétition. En 2021, un club portant ce nom participe à la deuxième division gibraltarienne de futsal, suggérant que le club existe encore.