Alors que la Colombie joue à se faire peur face au Paraguay mais assure son succès, l’autre favori du groupe, le Brésil, a raté ses débuts.

Guide de la compétition

On attendait l’entrée en lice d’un sérieux outsider, la Colombie face au Paraguay, elle a répondu. Face aux Cafeteros, Daniel Garnero avait planté une équipe compliquée à bouger et emmenée par un trio d’attaque Miguel Almirón, Julio Enciso et Alex Arce, le buteur de la LDU qui a affolé tous les compteurs en 2024. Pas de surprise non plus pour Néstor Lorenzo qui a aligné presque le même onze de départ que celui qui a battu les États-Unis en préparation avec Richard Rios titulaire à la place de Mateus Uribe. C’est lui d’ailleurs qui s’est offert la première occasion du match avec une récupération très haute et une frappe puissante qui a frôlé le montant d’un Rodrigo Morínigo battu sur le coup. Seul frisson dans une première demi-heure au cours de laquelle la sélection cafetera a eu le ballon, beaucoup trop peut-être, et n’a pas vraiment su l’utiliser. Côté paraguayen, les joueurs de Daniel Garnero ont bien utilisé les rares munitions et sur coup-franc Julio Enciso a obligé Camilo Vargas à faire une manchette à la Jérome Alonzo. Un homme a fait basculer la rencontre, le facteur X de cette Colombie, James Rodríguez. Son pied gauche a d’abord trouvé la tête de Daniel Muñoz, seul au deuxième poteau, pour l’ouverture du score juste après la demi-heure de jeu. Son même pied gauche a déposé un coup-franc sur la tête de Jefferson Lerma pour doubler la mise peu avant la pause. Dos au mur le Paraguay a accéléré après la pause et a logiquement été plus entreprenante. Une frappe puissante de Matías Espinoza a obligé Camilo Vargas a un superbe arrêt. Dans la foulée Enciso a profité d’un centre de Sosa et d’un marquage trop court de Sánchez pour réduire l’écart. Ce but a eu le mérite de piquer les coéquipiers de Lucho Díaz qui ont contrôlé la fin de match et n’ont pas véritablement souffert. Sans forcément briller la Colombie a donc bien débuté la Copa América et peut dès vendredi se qualifier. Et surtout mettait une grosse pression au Brésil.

Une pression que le Brésil aura d’autant plus lors de la prochaine journée. Face à un Costa Rica sauce Alfaro, parfaitement compact, replié et ne laissant aucun espace, le Brésil n’a jamais su trouver la solution, cherchant parfois à mi-distance, mais ne trouvant finalement quasiment jamais le cadre (dix-neuf tirs, trois cadrés). Si la Seleção a naturellement eu le ballon face à des Ticos recroquevillés, il lui a manqué le facteur X, le créateur capable de faire exploser ces blocs. Le Brésil ne l’a pas et a longtemps trop cherché à s’empaler dans l’axe et Dorival n’a semble-t-il pas trouvé comment faire en sorte que Vini puisse s’exprimer. Tout aurait pu basculer sur coup de pied arrêté, le but de Marquinhos ayant finalement été logiquement annulé après intervention du VAR, sur la frappe de Lucas Paquetá qui est venue faire trembler le montant de l’excellent Patrick Sequeira ou grâce aux percées de Savinho, l’un des plus déstabilisant, mais rien n’y a fait. Le Brésil concède donc le nul et se met déjà en danger avant d’affronter le Paraguay à Las Vegas lors de la prochaine journée.

Avec Pierre Gerbeaud (Colombie). Photo : Kevork Djansezian/Getty Images

Nicolas Cougot
Nicolas Cougot
Créateur et rédacteur en chef de Lucarne Opposée.