Alejandro Duarte est né en Allemagne, dans la ville de Franz Beckenbauer, de parents germano-péruviens qui ont par la suite décidé de rentrer au pays des Incas. Gardien dès le plus jeune âge, ses qualités dans les cages lui ont vite permis de rejoindre la sélection des moins de 20 ans du Pérou. Désormais numéro un du club San Martin, ses bonnes performances ont attiré l’œil du Tigre Gareca qui le convoque lors des deux dernières rencontres du Pérou contre la Croatie et l’Islande. Nous sommes allés à sa rencontre.

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Comment le football est-il entré dans ta vie ?

Quand j’étais jeune, j’aimais beaucoup le sport. À l’école je faisais du basket, de la natation, du football et aussi du tennis. En fait, je voulais être tennisman. Mais un jour, un ami qui jouait dans une équipe m’a proposé de venir remplacer le gardien qui ne venait plus. J’y suis allé, j’ai essayé et comme c’était un sport collectif, la compétition me plaisait plus que le tennis. J’ai donc décidé d’opter pour le football et ça m’a beaucoup plu !

Tu avais quel âge ?

J’avais 10 ans

Et depuis tu as toujours été gardien ?

Oui. Pendant mon temps libre j’aimais aussi jouer avec les copains en joueur de champ mais depuis mes 10 ans j’ai toujours été le gardien dans les équipes avec lesquelles je jouais.

C’est curieux car la majorité des gamins préfère être attaquant et marquer des buts mais non toi tu préfères arrêter les buts !

J’adore jouer au football, mais ce que je préfère c’est gagner. Je sentais que depuis les cages, je pouvais aider mon équipe à ne pas prendre de but et donc gagner, j’étais plus déterminant et c’est aussi pour cette raison que j’aime être gardien.

Et donc à quel moment as-tu décidé à en faire ton métier ?

Je finissais le collège et mes parents s’étaient donnés beaucoup de mal pour me donner une bonne éducation. Ils voulaient que j’étudie. Dans ma famille, personne n’a fait du football sa profession et ils ne savaient pas vraiment comment cela se passait. J’ai donc opté pour continuer mes études aux États-Unis avec une bourse mais c’est à ce moment que j’ai été convoqué avec la sélection des moins de 20 ans. L’entraineur a demandé à tous les joueurs de la sélection d’être pro dans des clubs qui jouaient le championnat. J’ai parlé avec mon représentant de l’époque et il m’a mis en contact avec le club Juan Aurich de Chiclayo. J’ai signé un contrat pro sans même y penser deux fois ! Et c’est ainsi que j’ai commencé dans le football professionnel et que je suis resté trois années à Chiclayo.

Ces derniers mois, beaucoup de joueurs ont quitté le Pérou pour jouer dans des championnats plus élevés comme le Mexique par exemple. Que manque-t-il au championnat péruvien pour être plus attractif ?

Effectivement. Je crois que c’est évident qu’il y a beaucoup de talent au Pérou, mais il y a beaucoup de travail à faire comme par exemple sur la formation des jeunes mais aussi les infrastructures. Nous sommes encore loin des autres pays et c’est quelque chose qui se remarque car il y a une grosse différence.

Aujourd’hui, avec ce qu’a obtenu la sélection, qui est quelque chose d’énorme, le joueur péruvien est mieux vu, mieux valorisé à l’étranger et coute moins cher qu’un argentin ou un brésilien et peu autant apporté et se mettre en avant. Mais le problème au Pérou, dans les clubs, comme je te disais, est qu’il faut faire plus d’efforts dans les infrastructures, investir plus et avoir un meilleur plan de croissance qui est pour l’instant trop court. Par exemple, selon l’entraineur que tu as quand tu es jeune, cela compte beaucoup, il te prépare différemment où il a une idée différente du football. Je crois sincèrement que l’on ne grandit pas avec un concept du football bien défini et cela nous coûte quand il est question de compétitions internationales.

Tu es né en Allemagne, gardes-tu un lien avec ce pays ?

Oui, mes deux grands-mères sont Allemandes et se sont mariés avec des péruviens donc ma mère et mon père sont 50/50, sont nés au Pérou et ont étudié au collège germano-péruvien puis ont décidé de vivre en Allemagne. Ils sont restés 12 ans dans ce pays et j’y suis donc né ainsi que mon frère. Nous sommes ensuite allés vivre au Pérou quand j’avais 3 ans. Mon frère et tous mes cousins sont partis étudier et vivre en Allemagne. Je suis le vilain petit canard de la famille qui est resté au Pérou pour jouer au foot !

Mais tu aimerais y retourner pour poursuivre ta carrière ?

En 2010, j’ai fait un essai au Bayer Leverkusen et j’y suis resté. J’ai signé un contrat et joué la présaison. J’avais 16 ans et juste à ce moment-là, la FIFA s’est montrée plus stricte en termes de contrat de joueur mineur. J’ai dû renoncer et c’est vraiment dommage car le niveau de préparation là-bas était vraiment bon. Ils font super attention à l’éducation des jeunes aussi. Ce fut une très bonne expérience et je n’ai malheureusement pas pu rester. Je reste aussi réaliste car les bons gardiens en Allemagne ça ne manque pas, ils ont de très grands gardiens. Bien sûr, j’aimerais jouer à l’étranger mais venir en Allemagne en tant que gardien, c’est très difficile. Dans d’autre pays, oui je pourrais y aller sans problèmes.

Il est aussi question de physique en Europe, les clubs sont très exigeants en termes de taille.

Ils recherchent un type de gardien très grand mais par exemple en Espagne il y a plus de gardien de ma taille. Au Mexique, au Portugal aussi. En Allemagne ou en Angleterre, ils sont obligés d’avoir de très grands gardiens. Il faut donc bien choisir sa destination pour pouvoir y aller et se mettre en avant.

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Avec ton équipe actuelle, la San Martin, tout avait bien débuté sa saison avant de rentrer dans le rang. À quoi, selon toi, cela est-il dû ?

Effectivement, on a eu un très bon début auxquels personne ne s’attendait, on a montré un beau football qui s’est traduit en bons résultats. Ensuite nous avons eu des matches que nous aurions dû gagner où nous avons raté des occasions à la dernière minute ou on s’est pris des buts à la dernière minute et on a enchainé cinq matches sans gagner, en faisant des nuls. Quand tu es une équipe de jeunes et que les résultats ne suivent pas, tu commences à perdre confiance et à douter. Le mental nous a beaucoup affecté. Tu commences à te demander ce qu’il faut faire de plus pour gagner. En réalité tu te rends compte qu’au football, c’est très dur de gagner un match.

Au football, ce n’est pas seulement la technique et le physique. Il y a aussi une part de psychologie ?

Oui beaucoup. Surtout quand tu es jeune. Tu vois que les arbitres prennent des décisions contre toi car c’est plus simple pour eux. On a eu beaucoup de situations contre nous qui a rendu notre chemin plus difficile. Au début, c’était l’inverse, grâce à des situations favorables, nous pouvions gagner un match 4-0 et on gagnait de la confiance. Dans le cas inverse c’est la frustration qui prend le dessus. Je crois que c’est un apprentissage pour nous et nous essayons de sortir de cette mauvaise passe de huit matches sans gagner et arriver à l’Apertura dans la meilleure des formes avec plus d’expérience.

Quels sont tes objectifs pour cette année ?

Pour cette année ? J’aimerais d’abord aider mon équipe à atteindre une place la plus élevée possible dans le classement. Cela fait maintenant trois ans que la San Martin parie sur les jeunes et a souvent lutté en bas du classement. C’est dommage car c’est un beau club avec de bonnes infrastructures et je pense que nous avons la matière première qui est le talent pour pouvoir jouer les premières places comme ce fut en début d’année. J’espère que nous pourrons corriger ces problèmes et pouvoir arriver à une coupe continentale ou qui sait gagner l’Apertura ou le Clausura.

Personnellement, j’aimerais garder le bon niveau que j’ai eu depuis cette année et bien sûr pouvoir l’améliorer. Je sens que j’ai encore beaucoup à améliorer et j’y travaille chaque jour. Évidemment, il y a le mondial qui est une belle illusion pour n’importe quel footballeur péruvien. Je sais que c’est difficile car il y a de la concurrence mais il faut travailler sans relâche pour que le sélectionneur t’inclut dans la liste et profiter d’une possible situation dans laquelle le sélectionneur pense à toi. Il faut être préparé (NDLR : entretien réalisé avant la publication de la liste).

« Aujourd’hui au Pérou, nous sommes assurés que nous pouvons jouer contre n’importe quelle sélection d’égal à égal ».

En parlant de la sélection, tu as justement été convoqué il y a peu. Comment as-tu appris ta convocation ? Ce fut une surprise non ?

Je savais que Pedro Gallese était blessé, qu’une place s’était libérée et qu’ils allaient convoquer un gardien. Je savais aussi que j’étais dans une série de bonnes prestations, dans une bonne forme. Mais jusqu’à la conférence de presse où ils donnent la liste, je ne savais pas s’ils allaient m’appeler ou non. J’étais attentifs et cette fois-ci ma famille et moi avions un bon pressentiment. C’était le moment et par chance j’étais sur la liste. C’était vraiment une bonne nouvelle et un très bon moment.

Depuis ta convocation, ressens-tu un changement d’attitude auprès de ta famille, tes amis et les supporters ?

Ma famille a toujours essayé de prendre les choses avec beaucoup de calme car il fut un temps où cela ne marchait pas pour moi, je ne recevais pas les opportunités que je voulais. Maintenant que de bonnes choses sont arrivées nous essayons de garder le calme. Nous savons que dans le football, cela va très vite. Quand tout va mal, il faut relever la tête et quand tout va bien il ne faut pas trop s’exciter. Dans ma famille nous sommes donc tranquilles. Pour les supporters de la San Martin et en général du Pérou, oui, j’ai noté un changement. On regarde un peu plus mes matches, on parle de moi et c’est quelque chose de beau car cela te fait sentir important et surtout que tu es dans la bonne voie.

Tu aurais pu faire partie de cette belle aventure que fut le Sudamericano 2013 mais tu as renoncé à la sélection. Peux-tu nous en dire plus sur ce passage de ta vie ?

Oui, mais je crois que, en étant en 2018, ce passage de 2012/13 est une histoire qui doit rester dans le passé.

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Pourrais-tu, tout de même nous donner ton avis sur quel est le meilleur joueur de cette génération ?

Le meilleur joueur pour moi ? Je crois qu’il y en a beaucoup ! Trois générations se sont unies car il y avait des joueurs de 95 comme Tapia, Aquino et Sergio Pena. Des joueurs de 94 de la sub15 et sub17 comme Cartagena, Flores, Polo, Araujo et aussi de 93 comme Yordy Reyna, Jean Deza et Alexi Gomez. De très bons joueurs qui ont beaucoup fait parler. Je crois qu’aujourd’hui, celui qui est dans un grand club c’est surtout Renato Tapia et je dirais que c’est l’un des meilleurs avec Edison Flores qui brille avec la sélection. Cela me fait plaisir de voir cette génération réussir comme ça.

Parlons du dernier rassemblement pour les matches contre la Croatie et l’Islande. Comment s’est passée ton intégration dans ce groupe ?

La vérité ? Très agréable ! J’avais posé des questions à des amis que j’ai dans la sélection comme Aldo Corzo et Cartagena. Je leur avais demandé comment c’était et ils m’avaient assuré que quand tu es nouveau, on te traite bien comme si tu étais là depuis des années. Il n’y a personne qui essaye de faire gaffe à son poste. On t’accepte vite comme l’un des leurs et c’est vraiment ce qu’il s’est passé dans mon cas. Ils m’ont vite accepté et facilité mon intégration. C’est important car au jour le jour, tu t’entraines avec de grands joueurs qui sont dans les meilleurs ligues du monde. C’est dur au début mais ils font tout pour t’aider. Je suis très reconnaissant pour ça.

Cela se voit aussi sur le terrain car le Pérou à maintenant un collectif impressionnant. Aujourd’hui tout le monde parle de ce collectif, ce n’est pas seulement des individualités mais surtout une vraie équipe. C’est la formule Gareca?

Bien sûr le sélectionneur à sa part de responsabilité mais il y a aussi tout l’organigramme technique en général et la fédération donne tous les outils nécessaires après avoir souffert tant d’années. Il y a une bonne équipe derrière eux qui gère le thème de l’alimentation, des statistiques…c’est très complet et cela a permis de développer leur travail et aux joueurs aussi de se compromettre plus à cette cause. Je pense que cela a aussi aidé à avoir une bonne relation et fortifié le bon rendement sur le terrain. Je crois donc que c’est une combinaison de plusieurs facteurs qui a fait que c’est une équipe très unie et solide.

Quand tu y étais, il n’y avait pas Paolo Guerrero. Qui est le chef sans lui ?

En vrai, quand je suis arrivé je n’ai pas senti qu’il y avait un leader ou une personne que l’on traite différemment. Ce qui m’a plu justement c’est qu’on traite de la même façon le plus grand et le plus petit. On parle à tout le monde de la même manière, avec du respect. On se charrie aussi sans problème et on a tous une opportunité de s’exprimer et personne ne te regarde de travers. Tout le monde est très ouvert, chacun donne son opinion et c’est quelque chose qui m’a beaucoup plu. C’est une équipe très saine dans ce sens.

« Le plus dangereux, c’est Mbappé »

On vous voit très unis c’est vrai. En France on commence à avoir peur du Pérou. Au début, après le tirage, on se disait qu’on a eu de la chance de tirer le Pérou mais maintenant, avec le toque peruano qu’on a pu voir, vous êtes un des favoris du groupe ! Que penses-tu de ce groupe justement ?

Je crois que c’est un groupe très difficile mais au mondial il n’y a pas de groupe facile. Si tu veux faire un bon mondial, il faut affronter les meilleures sélections du monde et les battre. Alors évidemment, on voyait le Pérou comme une équipe plus accessible mais je crois qu’après le match contre la Croatie, les gens ont commencé à nous voir différemment et c’est quelque chose de bien car cela nous donne confiance. C’est un bon groupe car on ne sait pas ce qu’il peut se passer. La France est le grand favori pour les joueurs que vous avez mais à un mondial il peut tout arriver. Le Pérou me donne de la tranquillité car au-delà du fait d’obtenir de bons résultats, aujourd’hui au Pérou, nous sommes assurés que nous pouvons jouer contre n’importe quelle sélection d’égal à égal et si on joue comme ça on peut obtenir le résultat que l’on souhaite.

Au final, ce sont 90 minutes, 11 hommes contre 11 hommes et un ballon. D’ailleurs, as-tu un petit prono en tête pour le match contre la France ?

Comme tu dis, c’est un match à 11 contre 11 mais cette fois c’est 11 cracks de niveau mondial en France. Il y a Griezmann, Mbappé, Giroud, vous avez Pogba… je peux tous les citer ! Vous avez une grosse équipe avec une hiérarchie bien définie. Mais le Pérou à un collectif très fort et comme le football est d’abord un sport collectif, il ne faut minimiser personne qui a une équipe forte. Je vois donc un match équilibré, mais bien sûr si on se distrait, avec la qualité des joueurs de la France, vous pouvez prendre l’avantage. Mais si nous sommes concentrés et dans un bon moment, on peut jouer le match nul et pourquoi pas aussi l’emporter.

Avec un match nul contre la France, vous vous ouvrez les portes des huitièmes. Quel est le joueur qui te fait peur en France ?

J’espère que l’on aura cette chance d’aller en huitième ! Pour moi, aujourd’hui le plus dangereux c’est Mbappé. C’est un attaquant très rapide et en plus avec la vitesse qu’il a… Il y a peu de joueurs dans le monde qui peuvent avoir cette vision du jeu et pouvoir emmener la balle où ils le veulent. Je considère que Mbappé est le joueur le plus dangereux !

Dernière question. Comment as-tu vécu la qualification du Pérou en tant que joueur ?

Ce fut un moment magique. Je n’ai pas été convoqué pendent les éliminatoires donc je l’ai vu de l’extérieur mais évidemment, ce fut au-delà une grande joie pour tout le pays. Cela m’a aussi donné une grande leçon car les Péruviens qui sont nés après les derniers mondiaux qu’a joué le Pérou, nous étions habitués à voir le Pérou perdre, voir la sélection ramener des mauvais résultats et d’entendre des mauvaises actions de la part des joueurs. Maintenant tout ça a radicalement changé et cela a donné une leçon aux footballeurs péruviens de savoir que nous avons le talent nécessaire et avec beaucoup de travail nous pouvons rivaliser avec n’importe quel adversaire.


¿Como el fútbol entró en tu vida?

Si bueno de chico me gustaban mucho los deportes y en el colegio hacía de todo básquet, natación, futbol y jugaba tenis. En realidad, yo quería ser tenista pero un amigo jugaba en un equipo de futbol y un día el arquero dejo de ir, entonces me preguntó si quería ir con él un día. Fui probé y como era un deporte en equipo, la competencia me gustaba más que el tenis así que decidí optar por el futbol.

¿Qué edad tenías más o menos?

10 años

¿Desde ahí siempre has sido arquero?

Si, pero en mis ratos libres, me gusta jugar con mis amigos de jugador de campo, pero si desde los 10 años que en mi equipo soy arquero.

Es curioso, porque a la mayoría de los chicos les gusta jugar de delantero y anotar goles, pero tú al contrario quieres tapar todo...

Si, me gusta jugar, pero más me gusta ganar y yo sentía que desde el arco podía ayudar más a mi equipo a ganar… era más determinante, fue por esa razón que me gusta más el arco.

¿Entiendo, en que momento decidiste que esta iba a ser tu profesión?

Yo terminaba el colegio como mis padres siempre se han esforzado bastante para darme una buena educación querían que continuara mis estudios. En realidad, en mi familia nunca nadie ha jugado futbol de manera profesional y no sabían bien como era el tema. En esa época, yo había optado por ir viajar a Estados Unidos con una beca pero me convocaron a la selección sub 20. Un requisito que pedía el técnico en ese momento era que pertenezcamos a un equipo profesional y asi poder jugar en el torneo de reservas, así que hablé con el representante que tenía en este momento quién me puso en contacto con el Juan Aurich de Chiclayo y firmé un contrato casi sin pensarlo y pronto así fue como empecé en el futbol profesional y estuve tres años en Chiclayo.

Vemos que en los últimos meses han habído varios jugadores que han salido de Perú para jugar en campeonatos más fuertes como México, por ejemplo. A tu parecer, ¿qué hace falta en el campeonato peruano para ser más atractivo?

Si creo que es evidente que hay mucho talento en Perú pero hay mucho trabajo que hacer por ejemplo la formación de menores, las infraestructuras ya que estamos bastante lejos de los demás países y eso es algo que se nota mucho y donde hay mucha diferencia. Hoy en día con lo que ha conseguido la selección que ha sido muy importante para el torneo peruano, el jugador peruano es mejor visto, se le valora más en el extranjero y cuesta menos que un argentino o un brasilero y puede rendir igual entonces es por eso que han estado apostando por jugadores peruanos y muchos han ido al extranjero y han demostrado que pueden rendir y destacar. Pero el problema es que, en Perú, en los equipos, como te menciono, falta aún el tema de la infraestructura, el tema de inversión y tener un plan de crecimiento ya que es muy chico porque cambia mucho según el entrenador, que tienes en menor te prepara diferente, o tiene otra idea de juego. Realmente no crecemos con un concepto del fútbol muy definido y creo que por eso nos cuesta a nivel internacional destacar en el tema de equipo.

¿Tu naciste en Alemania, guardas algún vínculo con este país?

Si, mis dos abuelas son alemanas y las dos se casaron con peruanos entonces mi papá y mi mamá son 50/50. Mis padres nacieron en Perú, ellos estuvieron en el colegio Peruano - Alemán y cuando terminaron el colegio se fueron a vivir en Alemania. Estuvieron 12 años allá y ahí nacimos mi hermano y yo y luego volvimos a Perú cuando tenía 3 años. Todos mis primos terminaron el colegio aca y se fueron a estudiar en Alemania. Yo soy la oveja negra que se quedó a jugar futbol.

¿Pero no te gustaría justamente ir allá por tu carrera?

En el 2010 tuve una prueba en el Bayer Leverkusen y me quedé. Me contrataron para la pretemporada. Tenía 16 años y justo a esa época la FIFA se había puesto muy estricta con el tema de los menores de edad y lamentablemente no pude seguir ahí, fue una pena porque realmente el nivel de preparación allá era buenísimo y se preocupan mucho por tu educación aparte del fútbol.

Fue una muy buena experiencia, pero no me pude quedar, hoy en día me gusta ser realista y sé que si algo sobra en Alemania son arqueros, tienen muchisimos buenos arqueros. Es verdad que me gustaría ir al extranjero, pero creo que llegar como arquero a Alemania es algo muy difícil, pero hay otros países que definitivamente si podría ir.

Hay también un tema del físico, del tamaño en Europa son muy exigente.

Buscan un tipo de arquero más grande, pero por ejemplo en España hay más arqueros de mi tamaño, en México, Portugal es diferente, en cambio Inglaterra y Alemania obligan a tener arqueros muy grandes, así que hay que tratar de apuntar donde uno pueda llegar y destacar.

Continuamos con tu equipo actual, el club San Martin que arrancó muy bien el torneo, pero luego de mucho empate se han quedado en el medio de la tabla. ¿A qué crees tú se debe esto?

Si creo que tuvimos un arranque muy bueno que nadie se esperaba, mostramos un futbol muy bueno y lo pudimos traducir en resultados. Luego jugamos partidos que pudimos ganar, que fallamos ocasiones al último minuto o que nos empataron sobre el final y eso hizo que tengamos cinco partidos seguidos sin ganar, empatando. Cuando eres un equipo joven y no se te dan los resultados, te empieza a generar dudas y como nos habia ido muy bien al comienzo siento que mas que nada el tema psicológico nos afectó un poco y empezamos a dudar de nuestro método, de que haciamos para que se den los resultados y en realidad creo que en el futbol es muy difícil ganar un partido.

En el fútbol no solo es la técnica o el físico, también hay el tema psicológico

Si mucho, se nos hizo un poco duro el camino ya que a veces al ser tan joven si ves que los arbitros por ahí arbitran en contra porque es más fácil y las situaciones se ponen difíciles, es complicado. Como te decía, ganar un partido es siempre es muy difícil y al comienzo habíamos tenido la suerte de hacerlo, porque también en el futbol se puede generar ocasiones en no convertir, pero nosotros convertíamos y ganamos 4-0 y al comienzo teniamos mucha confianza y de pronto se paso a mucha frustración. Creo que es un aprendizaje para nosotros y estamos tratando de salir de esta mala racha de 8 partidos sin ganar para llegar al torneo de apertura otra vez con más confianza, más experiencia y afrontarlo de la mejor manera.

¿Cuáles son tus objetivos para este año?

Para este año me gustaría tratar de ayudar a mi equipo a llegar lo más alto posible en la tabla. La San Martin, hace tres años que lleva jugando con jóvenes y siempre ha peleado abajo en estos últimos años y es una pena porque es un club muy bonito con buenas instalaciones y creo que tenemos la materia prima, el talento en los jugadores como para estar peleando más arriba como fue al comienzo de este año, así que espero que podamos corregir estos temas para llegar a una copa internacional o quién sabe pelear un torneo ya sea, el apertura o el de clausura.

Personalmente me gustaría tratar de mantener el buen nivel que tuve al comienzo del año y poder mejorarlo ya que siento que aún tengo mucho por mejorar así que trato de trabajar cada día para eso. Obviamente está el mundial que es una ilusión muy bonita para cualquier futbolista peruano, que sé que es difícil porque hay mucha competencia, pero hay que estar trabajando fuerte a un buen nivel en caso el entrenador decida incluirte en la lista o en caso se de una situación donde pueda ser incluido hay que estar muy preparado.

Hablando del mundial y de la selección, tú has sido convocado hace poco. ¿Como te enteraste? Porque fue una sorpresa ¿no?

Si, bueno yo sabía que se había lesionado Gallese, por lo tanto se iba a abrir un cupo e iban a convocar a otro arquero y también sabía que venía en buen nivel, pero hasta la conferencia de prensa donde dan la lista no sabía si me iban a llamar o no, tenía una esperanza y estaba atento en la conferencia, esta mi vez mi familia y yo teníamos un presentimiento bueno que podía suceder, era el momento y por suerte se dió y fue algo muy bonito recibir esta noticia.

Me imagino, ¿Sientes que después tu entorno, tu familia, tus amigos y/o los hinchas cambiaron su actitud hacia ti?

Bueno en mi familia siempre tratamos de tomar todo con mucha calma porque hubo mucho tiempo donde no me iba bien en el fútbol, no recibía las oportunidades que quería. Ahora que las cosas que se han dado bastante rápido tratamos de mantener la calma y acordarnos que el fútbol es muy cambiante cuando te va mal no debes sentirte muy mal y cuando te va bien no debes creértela mucho, así que por ese lado estábamos más tranquilos. Pero de hecho con los hinchas de la San Martin, bueno en general el hincha peruano, si sentí un cambio ya que empezaron a ver más mis partidos y empezaron a hablar más de mi y obviamente eso es algo muy bonito porque te hace sentir que estás en el camino correcto.

¿Tu podías haber sido parte de la aventura del Sudamericano del 2013 pero has renunciado a selección en algún momento?

Si, bueno yo creo que ahora que estamos en el 2018, eso fue finales del 2012 es decir pasó hace mucho tiempo y la verdad es un tema que a mi me gusta dejar en el pasado son cosas que pasaron ahí y deben quedar ahí.

Al final no te afectó mucho porque te han convocado nuevamente, pero de esta generación de la Sudamericana 2013 que ahora están en la selección. ¿Cual jugardor para ti es el mejor?

¿El mejor para mí de esta generación? Yo creo que hay muchísimos, fueron 3 edades que se juntaron porque había jugadores del año 95 como Tapia y Aquino y Sergio Peña que estuvo en el proceso también, hasta jugadores de la 94 que veníamos de la sub 15 y sub 17 como Cartagena, Polo, Flores, Araujo y habían jugadores también de la 93 que era ese año como Jordy Reyna y Jean Deza, Alexi Gómez jugadores muy buenos que han dado mucho que hablar. Creo que hoy en día si, el que está en un mejor equipo a nivel internacional es Renato Tapia y el es el que se podría decir que hoy por hoy esta mejor, pero también esta Edison Flores con la selección a quién también le ha ido muy bien… así que, en realidad todos, me da mucho gusto que haya surgido.

¿Bueno con relación a los amistosos con Croacia e Islandia como ha sido tu integración a este equipo?

La verdad es que muy agradable, yo había preguntado a amigos que tengo en la selección que son, por ejemplo, Aldo Corso o Cartagena el año pasado cómo era la selección y ya me habían adelantado que cuando llegas y eres nuevo te tratan como si fueras uno más, como si estuvieras desde hace mucho tiempo, que no hay ese tema que tratan de cuidar su puesto y que en realidad te aceptan como si fueras uno de ellos, uno más. Fue eso fue lo que pasó, es más fue mejor de lo que esperaba, llegué y me trataron con mucha amabilidad, me aceptaron muy rápido ya que eso te facilita mucho la convivencia y también el día a día en los entrenamientos donde tienes que entrenar a otro nivel ya que entrenas con jugadores que están en las mejores ligas del mundo y puede costar un poco la adaptación, pero en realidad me lo hicieron muy fácil y estoy muy agradecido por eso.

Eso es algo que se ve también en la cancha porque en realidad Perú tiene un colectivo impresionante, ahora todo el mundo habla de este colectivo de Perú que no es solamente jugadores individuales, si no es un equipo ¿Crees que es la formula Gareca que está detrás de todo esto?

Si de hecho, el técnico tiene mucho que ver y el comando técnico en general también y creo que la federación después de mucho tiempo ha dado realmente todas las armas que necesitaban, tienen un equipo detrás de ellos grandísimo el tema de estadísticas, de alimentación, la verdad es muy completo y eso les ha permitido desarrollar su trabajo. También los jugadores se han comprometido mucho con la causa y creo que eso ha hecho que tengan una muy buena relación entre ellos, esto se ha fortalecido más aún con el buen rendimiento que han tenido en la cancha.  Creo que es una combinación de diferentes factores que han hecho que hoy en día sea un equipo muy sólido, muy unido y que esto se vea reflejado.

Ahora que no está Paolo Guerrero, ¿Quién es el jefe del vestuario ahora?

En verdad, cuando yo llegué no sentí que haya un solo leader o una persona que traten diferente. En verdad me gustó mucho, ya que desde el más grande hasta el mas chico se hablan de la misma manera, con respeto, pero también se bromean sin ningún problema. Todos tienen la oportunidad de hablar, de manifestarse y nadie te mira mal, son abiertos a que cualquiera de su opinión y eso es algo que me gustó mucho, es un equipo muy sano en este sentido.

Esa unión se ve reflejada en la cancha. Ahora en Francia nuestra visión con respecto a Perú ha cambiado ya que hace unos meses cuando hubo el sorteo decíamos ¡ah que suerte que sea Perú! Pero ahora con los amistosos, el colectivo, el juego y sobretodo el toque peruano que ha regresado, Peru nos da miedo.  ¿tú qué piensas de este grupo con Francia, Dinamarca y Australia?

Si creo que es un grupo muy difícil, pero al mismo tiempo ¿Que grupo en el mundial es fácil? Ya que no existe grupo fácil realmente si quieres hacer un buen mundial tienes que enfrentarte a las mejores selecciones, tratar de ganarles. Creo que seguramente a Perú lo veían como el equipo más accesible de ese grupo pero luego de los amistosos sobre todo el partido con Croacia, creo que la gente nos empezó a mirar diferente y es algo muy bueno porque también nos ha dado mucha confianza en nosotros mismos. Creo que el grupo C es un grupo muy bonito y que en realidad no se sabe que pueda pasar, Francia es el gran favorito por los jugadores que tiene pero en un mundial puede pasar cualquier cosa, al mismo tiempo veo a Perú y me da mucha tranquilidad porque mas allá de conseguir los resultados o no, hoy por hoy en Perú todos estamos seguros que podemos jugar contra cualquier selección y jugar de igual a igual y si juegas de igual a igual puedes conseguir cualquier resultado.

Al final son 90 minutos, 11 jugadores y 1 pelota así que todo puede pasar…¿Tienes algún pronostico en mente, para el partido contra Francia por ejemplo?

Yo creo que como tú has dicho hace poco, es un partido de 11 contra 11 pero esta vez hay 11 cracks que están dando la talla a nivel mundial en Francia está Griezmann, Mbappé, el enorme Giroud, tienen a un Pogba en realidad te menciono a todos porque tienen a un equipazo y con mucha jerarquía. Pero del otro lado está Perú, que tiene un colectivo muy fuerte, como es un deporte de equipo nunca hay que menospreciar a alguien que tiene un equipo muy fuerte, así que veo un partido muy parejo donde seguramente si nos distraemos con la calidad de jugadores que tiene Francia pueden tener ventaja, pero si estamos muy concentrados y en una buena tarde podemos llevarnos un empate y ¿porqué no? la victoria también.

Es cierto, con un empate ahora tienen una chance para pasar a octavos. ¿Cuál es el jugador que te da más miedo? ¿Cuál es el delantero francés que te da más miedo?

Creo que hoy por hoy de todas maneras es Mbappé, es un delantero rapidísimo, hay pocos jugadores que a esa velocidad pueden tener la claridad para dar buenos pases o definir bien y el tiene esa claridad, así que yo considero que Mbappé es el jugador más peligroso de Francia.

¿Como has vivido la clasificación a Perú como jugador profesional?

Fue algo muy bonito, yo no había sido convocado aún en el proceso de eliminatoria así que lo vi desde afuera.  Obviamente fue más allá de una gran alegría como país, a mí me dió una lección muy grande, porque los peruanos que hemos nacido después del último mundial del que participó Perú en el 82 siempre hemos estados acostumbrados a ver a Perú perdiendo, a ver que la selección traía malos resultados y que habían malas acciones de parte de los jugadores, de pronto eso cambió radicalmente y eso nos ha dado una lección  a los futbolistas peruanos que en realidad tenemos mucho talento y con mucho trabajo y dedicación podemos competir contra cualquier rival del mundo.

Romain Lambert
Romain Lambert
Parisien expatrié sur les terres Inca, père d’une petite franco-péruvienne, je me passionne pour le football de Lima à Arequipa en passant par Cusco. Ma plus forte expérience footballistique a été de vivre le retour de la Blanquirroja à une coupe du monde après 36 ans d’absence.